Malgré le bandeau, tous ses sens étaient en éveil. Imprégnée de l’atmosphère olfactive de la berline, elle écoutait parler Benoit, en analysait chacune de ses intonations de voix.Il commentait chaque changement de direction, essayant de la perdre virtuellement dans un Paris dont elle ne connaissait en vérité que les endroits les plus réputés. Il avait du calme et de l’assurance, ne s’exprimait que sur un ton monocorde qui ne laissait transparaitre aucune exaltation, mais elle aimait le timbre rassurant de sa voix.
Lorsque Benoit posait sa main sur la cuisse de Lou, elle sursautait pourtant malgré la confiance qu’elle lui accordait. Mais l’instant d’après elle savourait déjà la douceur de ses mains sur son genou, puis plus haut sur sa cuisse, sous le tissu de sa jupe tailleur trop étroite pour autoriser des caresses plus audacieuses. Oui tous ses sens étaient sollicités sauf la vue, entrave à laquelle elle remédiait immédiatement. Elle arrachait le bandeau.
« Mais que faites-vous ?
-Je veux voir tout simplement, je veux savourer l’instant, réservons donc le bandeau à des jeux plus polissons. Puisque vous m’emmenez chez vous illicitement, respectez les règles du jeu. Si vous trouvez que ce n’est plus une bonne idée, il est encore temps d’arrêter là cette petite aventure.
-C’est juste que…
-Que ? Pourquoi ce manque de confiance ! Faites –vous toujours ainsi avec vos partenaires providentielles ?
-Que croyez-vous ? Que je multiplie mes aventures …
-Oui je le crois, vous êtes très séduisant, vous ne devez avoir aucune difficulté pour charmer les femmes.
-Je ne cherche pas à séduire, disons que votre personnalité m’a interpellé, votre audace m’a bousculé…, votre spontanéité a aiguisé mon appétit
-Diriez-vous que je suis une femme facile ?
-Nonn ! Je ne me permettrais pas, je dirais plus joliment une coquine épicurienne.
-Et laquelle des deux vous plait ?
-Les deux…j’ai faim de vous !
-Et moi de vous, alors roulons et oubliez le bandeau, je connais très mal Paris, je serais incapable de revenir chez vous, et je ne suis pas une briseuse de ménage, juste une femme de passage dans votre vie. »
Il poursuivait sa route sans plus d’appréhension, elle avait l’air si sincère, et puis c’était bien lui qui avait engagé la discussion et plus tard fait une malhonnête proposition.
Ils longeaient les quais de la Seine .Lou dévorait Paris du regard et Benoit, Lou avec la même passion. Il aimait cette fièvre inconditionnelle avec laquelle elle englobait tout de sa vision. Elle avait eu raison d’ôter son bandeau, elle n’en était que plus belle, plus désirable .Comment lui avouer qu’il lui avait menti, qu’il n’écrivait qu’à ses moments perdus pour trahir l’ennui que lui offrait son haut poste dans la finance. Il ne regrettait rien ,ni même son mensonge , mais elle méritait mieux qu’un homme comme lui dont la libido n’était plus qu’un lointain souvenir , dont le seul plaisir était celui de fantasmer. Mais elle était plus qu’une illusion des sens, elle avait le goût d’une promesse érotique.
Elle ne lui avait pas laissé longtemps le loisir de la réflexion. Aux abords des bouquinistes, elle s’était émerveillée de l’endroit, et autoritairement, elle avait demandé à Benoit de s’arrêter un instant.
« Voulez-vous vraiment nous attirer des ennuis, ce n’est pas l’endroit idéal pour s’arrêter.
-S’il vous plait ! »
Il avait stoppé le véhicule en laissant tourner le moteur, elle lui avait demandé de baisser sa vitre pour s’abreuver des effluves parisiennes, s’était penchée sur lui pour profiter au maximum de sa dépendance .La proximité de leurs corps avait fait le reste .Il avait caressé sa longue chevelure rousse , puis son cou embaumé , et elle, coquine patentée , avait fait glisser le zip du pantalon de Benoit, à la recherche de l’objet de ses désirs .Elle n’avait pas cherché longtemps, Benoit bandait comme un taureau .jusqu’à que des gyrophares bleus et des sirènes hurlantes le ramènent à la dure réalité de la situation. Il lui avait transmis sa panique comme un virus, elle avait vite compris vers quelle embarrassante posture elle l’avait amené, mais en dépit du bon sens, elle n’avait pas renoncé à ses envies, continuant à caresser la queue de Benoit
Les signaux lumineux s’étaient rapprochés, puis s’étaient éloignés, sans les importuner .Mais il y avait perdu son érection et Lou ses mauvaises intentions.
« Il ne manquerait plus que ça qu’on se fasse piquer par la mondaine »
Ils en avaient ri tous les deux. Elle avait remonté le zip, arrangé ses cheveux désordonnés, et s’était assagie, raisonnablement installée à la place passager.
« J’ai adoré, tu sais Lou, ce mélange d’interdit, de crainte, cette clandestinité érotique me plait de plus en plus
-Mais d’où sors-tu ? »
Elle était descendue du véhicule, s’était installée sur la banquette arrière.
« A la maison, Benoit s’il vous plait. »
Il avait ajusté son rétroviseur .Elle avait ôté son manteau et la veste de son tailleur dévoilant à Benoit ses seins enorgueillie par le serre taille à la base de ses tétons .Elle s’était égarée en caresses sur son opulente poitrine, mordant ses lèvres à chaque fois qu’elle torturait ses bouts, argumentant son plaisir de troublants gémissements et d’un dodelinement de la tête explicitement sensuels.
Benoit avait du mal à poursuivre son chemin, un œil sur la chaussée et l’autre dans le rétroviseur. A chacun des feux rouges, il approfondissait l’exploration du corps de Lou.
Un instant d’inattention, elle n’avait déjà plus sa petite culotte, un instant de plus, en totale impudeur elle offrait une fleur jouissive et jouissante sous ses doigts dans le reflet glacé du miroir de contrôle et une respiration saccadée proche de celle d’une femme en proie au plaisir orchestré par sa seule initiative. Ses cuisses ouvertes, ses escarpins à même le dos des sièges, elle s’adonnait au plaisir sous le regard perverti de son chauffeur improvisé. Les reins cambrés à l’extrême, ses pointes de seins dressés, son clitoris gorgé, Lou avait offert à Benoit un aperçu de ses orgasmes dont elle avait le secret.
Benoit , ses yeux rivés sur elle , avait manqué de renverser un piéton sur un passage protégé, puis plus tard obsédé par les cris de jouissance de Lou , un cycliste qui l’avait traité de connard ,mais dont il avait ignorer la grossièreté ,trop absorbé qu’il était par tant de turpitude érotique.
Son plaisir consommé, Lou s’était rhabillée, le plus simplement possible, avait remis sa petite culotte, et fouillant dans son sac en avait sorti un bâton de rouge à lèvres dont elle avait coloré un peu plus ses lèvres déjà empourprées par ses ébats solitaires.
« Il est temps que nous arrivions » avait seulement dit Benoit, encore sous le charme de la délicieuse exhibition de Lou.
Lou se souvient parfaitement du regard de Benoit, ce soir là, dans le rétroviseur, un regard pétillant et gourmand, ce regard pervers posé sur son sexe par ses doigts enflammé, ce regard qui l’avait faite jouir bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé, juste son regard. A un aucun moment elle n’avait baissé les yeux, comblée par la corruption qu’elle engendrait chez cet homme qu’elle connaissait à peine. A cette seule pensée, une fièvre érotique s’empare de son ventre, son sexe s’impatiente des doigts de son amant dont le silence l’oppresse à plus de vingt heures trente maintenant. Elle ne supporte pas l’idée qu’il puisse avoir été victime d’un accident …Elle est tentée de l’appeler, mais il lui a toujours interdit, à cause de sa femme, elle n’en a pas le droit et encore moins le privilège. Le temps lui parait si long à la seule idée de le retrouver…
Mmmmmm
Moments délicieux.
Quelle belle coquine.
Plonger sa main et s'emparer ainsi, de façon si impromptue (mais était-ce si improvisé ?) du sexe de son ami...
Puis ce numéro à l'érotisme torride à l'arrière de la voiture. Excellent.
Je ne suis pas sûr que je serais resté aussi sage que cet homme, au volant du véhicule, et pourtant l'épisode valait d'être ainsi vécu.
Merci pour ces belles lignes...
Baisers émoustillés.
L
Rédigé par : Libertin_123 | 25 septembre 2009 à 10:13
Permettez que je m'arrête pour vous admirer sur cette banquette.
Ne vous réhabillez pas, je vous rejoins! -))
Rédigé par : psganarel | 26 septembre 2009 à 01:06
@ Libertin:Bonsoir Libertin....Vous avez raison d'adopter la sagesse , elle ne peut que déboucher sur des moments bien plus coquins....émoustillés vos baisers ,je les accueille avec beaucoup de plaisir.
@psganarel:Je vous devine derrière la vitre de la voiture en train de vous délecter de la situation...Audacieux cher psganarel,me rejoindre ...délicieuse intention!
Rédigé par : mysterieuse | 26 septembre 2009 à 23:11