Le parfum est, et restera à jamais un code érotique.
Yves Saint Laurent , à l'occasion du lancement de son nouveau parfum " Parisienne" nous en offre une démonstration flamboyante .
Dans son dernier spot publicitaire , Kate Moss ,sur une reprise musicale de "I feel you " de Depeche Mode illustre à merveille le pouvoir des fragances.
Paris,la ville lumière...Kate Moss, la beauté féminine ... les roses,un rappel délicat de la couleur du flacon...
Ce que j’avais pris pour de la complicité gémellaire s’était soudain transformée en dualité érotique.
Les mains exploratrices de mon cul s’étaient tout à coup évaporées, alors que mon amazone argentine, avec beaucoup de dextérité, m’avait accompagné jusqu’à la position verso. Comme une cavalière, elle m’avait chevauché, posant son délicieux fessier sur mes bourses tendues, emprisonnant ainsi mon pénis entre ses lèvres ouvertes, puis avait entamé une un ondoiement du bassin, doux et balancé, m’imbibant de son nectarjusque sur mes joyeuses, qui, en l’occurrence méritaient bien leur nom.
J’attendais un baiser, les lèvres entrouvertes, mon souffle cadencé par le balancement de mon experte hussarde, une profonde langue de son féminin clone, mais je ne ressentis qu’un regard abusé sur la scène torride qu’à l’autre nous offrions.
Une concupiscente spectatrice habitait l’une d’entre elles, sans que je puisse l’identifier.
Le corps de rêve de ma violeuse consentie, n’était plus qu’une effervescente fièvre. Mes mains, par le feu de sa peau à ma peau guidées, mes mains lui saisissaient les hanches pour en accélérer le mouvement de balancier.
Elle aurait pu me faire jouir ainsi, tant son sexe gourmand était en synergie avec mon phallus impudiquement dressé.
Est-ce ma bouche offerte à sa voracité, à sa quête du plaisir, elle abandonnait nos délicieux préliminaires.
Je sentis ses cheveux courir sur mon bas ventre, donner plus de vigueur à mon vit turgescent, mais elle préféra plutôt que de me prendre en bouche, promener ses lèvres sur mon corps frissonant.Elles terminèrent leur course juste sur mon nombril dans lequel elle enfonça une langue coquine, avant de s’éclipser.
En véritable maitresse de mon corps, elle torturait mon âme en négligeant, dans la perversité, la moindre de mes zones érogènes, m’aliénant au désir, à mon cérébral fantasmagorique.
J’essayais de la ramener à moi, mais une nouvelle écuyère venait me monter, même odeur, même grain de peau, même haleine.
Toute la différence résidait dans sa manière de se mouvoir et surtout à son désir de se vautrer dans l’abandon au détriment de ma soumission.
Elles étaient si complémentaires dans le scénique de leur érotiqueballet, l’une indécente, exubérante, dominatrice, l’autre si douce, attentionnée, dans l’attente du plaisir qu’on pourrait lui donner, en juxtaposition permanente pour mieux me confondre et se confondre.
Les images affluaient derrière mon regard emprisonné, tant elles m’avaient vampirisé par tant d’outrecuidance version Ying et Yang.
Dans la chambre tranquille, derrière mon bandeau noir, je cherchais quelques indices, des mouvements d’air, des fragrances…Une seule m’étreignit, un parfum envoûtant que je reconnaissais instantanément, entre luxe et sensualité. La richesse orientale des effluves disséminés dans la pièce imprégnait mon corps d’une voluptueuse sensation.
Le sillage troublant d’Opium me renvoyait l’image de ma prédatrice, de sa troublante silhouette, de notre rapprochement dans l’ascenseur, de son baiser, de son regard diaboliquement bandant.Je ne voyais plus qu’elle, j’en oubliais sa sœur jumelle, ne désirais plus qu’elle et pourtant c’est bel et bien la présence de ces deux femmes à qui je m’offrais entièrement nu, à leurs regards ravageurs, qui dressait mon sexe tel un obélisque ou un cierge flamboyant.
Merveilleux souvenirs.
Mon cerveau érotisé par le fantasme des jumelles guidait ma main sur mon sexe, lui ordonnait une masturbation en règle, lente appliquée, de mon pubis jusqu’au bout de ma queue, jusqu’a ne plus sentir qu’une raideur telle qu’elle en était douloureuse.
Les minutes me paraissaient des heures, je perdais tout contrôle de l’espace temps, de l’espace tout court. Un vent de panique m’effleurait, et si elles m’avaient lâchement abandonné.
J’abandonnais mon sexe pour arracher mon bandeau, mais une main énergique m’en empêchait aussitôt.
« Allons un peu de patience, nous avons toute la nuit, n’est ce pas Ma chérie »
Je crus reconnaitre la voix d’Alexia ou …celle d’Alexandra !
Une voix à l’identique répondit comme un écho « toute la nuit ».Ces deux femmes étaient diaboliques, maitresses de plaisir, suprêmes prêtresses du désir.
Une telle complicité s’apparentait à un jeu de miroir, un labyrinthe érotique dans le quel je désirais me perdre jusqu’au petit matin. Mon désir intrinsèque était de me laisser partager, de me laisser dévorer par deux louves simultanément, mais de toute évidence tel n’était pas leur désir. Elles m’égaraient dans un ballet incessant, surement pour mieux abuser de ma concupiscente connivence.
Je sentis soudain, de chaque coté de ma tête glisser deux mains expertes jusque sur ma poitrine, caresser mon torse glabre, titiller mes tétons aussi doucement qu’un homme prodiguant des frôlements sur des seins en tendresse. Tout mon corps en frissonnait, dans l’attente d’une bouche gourmande prête à me déguster. Mais les doigts effleurant chaque parcelle de ma peau, évitant par principe mes zones érogènes, prirent soin de dompter le fauve qui en moi bouillonnait avant de m’inviter en saisissant ma main, à suivre mon amazone d’un soir vers sa luxueuse couche.
Puis elle m’étendait sur le grand lit défait, me couvrait de baisers avant de me retourner et de s’extasier sur mon anatomie.
« J’aime les hommes qui ont des beaux culs, le tien est parfait, regarde Ma Chérie !
-Il est parfait, et ces fossettes, à dévorer sans restriction »
J’allais pour la première fois m’énerver quant à leur comportement pour le moins dégradant, lorsque je ressentis un corps féminin s’allonger sur moi et deux mains à la douceur exemplaire caresser mon cul dans toute sa rondeur et puis moins anodin, deux doigts plus coquins, glisser entre mes fesses jusque sur mes fossettes.
Je ne sais ce qui me fit le plus bander, la sensation de ressentir un ventre doux et musclé promener sur mon dos la chaleur de sa peau, l’effleurement de seins jusqu’au creux de ma nuque, un sexe déjà mouillé sur le creux de mes reins, ou cette main experte en quête d’invasion.
Pas de gémissement, juste des effleurements, des souffles confondus, des parfums, un parfum, Opium, d’odeur de sexe épicé.
Elles sentaient l’amour !
J’étais en abandon, crucifié par le désir, condamné à me laisser consommer par deux lionnes affamées de charnel…et je me complaisais dans cette érotique hégémonie féminine.
ELLE enroba ma silhouette d’une impudique pudeur, m’encadrant, me recadrant sur l’infini de l’horizon océanique.
Vapeurs érotiques et fragrances magnétiques à elles m’enchainaient, conjuguaient ma double vision en une seule, diabolique, énergétique,consensuelle .Dédoublement de la personnalité, ballet étrange, effleurements, autant de souvenirs qui remontent à la surface, comme un envoutement impossible à exorciser.
L’une d’entre elle contre le balcon s’appuyait, dos aux lumières de la ville se reflétant dans l’océan, véritable serpent lumineux, et m’invitait, levant son verre, à coller mon corps contre le sien. Je ne mis pas longtemps à m’imprégner de la fièvre vertigineuse qu’elle dégageait. Je crus reconnaître le regard magnétique d’Alexia mais n’eus pas le temps d’approfondir ma tentative d’identification. Un bandeau de satin mystérieusement apparu de nulle part me plongea soudain et d’abord dans une obscurité totale. Puis, après un cours laps d’adaptation visuelle, je discernais un rai de lumière horizontal et elliptique, me laissant à peine entrevoir mes pieds et ceux d’une partenaire dont je ne pourrais plus deviner l’identité.
Avant que de ressentir une douce main leste se perdre sous mon caleçon, j’en devinais l’ombre sur l’élastique de mon sous vêtement, ombre délicieusement épicée par un baiser morsure à la base de mon cou.
Le tactile de ma réaction fut imparable. L’alchimie d’une griffure labiale, de la sensation d’une double présence féminine et d’une main exploratrice de mon entre jambe, raidit ma queue instantanément. Je sentis ses doigts danser sur mon sexe doucement, puis l’empoigner plus ardemment avant que de coulisser régulièrement de mon pubis jusqu’à mon gland. J’aurais donné n’importe quoi pour voir son regard posé sur mon érection, le voir savourer chaque parcelle de ma peau, chaque veinule tendu par le désir. Mais cette douce sensation de mise à nu dominatrice régentée de main de maitre au féminin, eut sur moi un effet bien pire que celui d’un croisement de regard dans ce qu’il de plus pervers.
Des frémissements peu communs avaient envahi toute ma hampe, je fermais les yeux pour ne plus rien percevoir de ce qu’il m’attendait, occultant de moi-même le peu de clarté qu’ELLE m’avait autorisée.
Puis une bouche avide avala mes lèvres .J’étais au milieu de nulle part, plus de contact avec ma tortionnaire érotique ,si ce n’était celui d’un étau humide et chaud sur mon chibre, une main fourreau imprégnée des perles de désir de ma virilité , et celui de lèvres voraces m’imposant un baiser profond en malice.
Je me laissais aller pleinement à cette délicieuse torture, la tête lourde de fantasmes étourdissants, mais mon bourreau érotique eut tôt fait d’abandonner ses baisers avant de m’entrainer, en me tenant par la queue vers un endroit plus confortable me dit-elle.
J’entendais frapper trois coup sourds à la porte, puis une discussion feutrée et peu nette vint interrompre mon érection.
Je soupçonnais l’intrusion du room service et l’inconfortable de la situation eut sur moi un effet instantané. Je débandais lamentablement.
« Pas de panique, me murmura-t-ELLE, avant de rajouter à l’attention de sa jumelle, accompagne le sur le canapé, je m’occupe de nous servir un verre. »
La chaleur de sa main abandonnait mon sexe en berne pour être vite remplacée par un fourreau chaud et moite, me redonnant illico une prestance haute en virilité.
Le diabolique des demoiselles avait eu raison de ma timidité, l’audacieuse complicité de la jumélité de mes coquines hôtesses m'avait fait gravir un échelon supplémentaire sur l’échelle de mes fantasmes.
Dotée d’un incroyable talent de suceuse, ma nouvelle partenaire n’était pas loin de me faire jouir avant même que d’atteindre le siège .Mais cruellement, elle abandonnait sa gourmandise, faisait glisser mon caleçon à mes pieds et m’accompagnait, serrant ma main dans la sienne jusqu’au canapé, puis déposait sur mes lèvres un baiser. Je restais ainsi un instant offert au regard pervers de mes prédatrices.
La démesure lubrique de la situation me tendait tellement que j’eu droit à des réflexions castratrices
« Voilà enfin un amant à la hauteur de nos espérances »
A suivre…
21 août 2009
IL FAIT CHAUD,TRES CHAUD, TROP CHAUD POUR ECRIRE...
Une chaleur caniculaire, une torpeur qui l’investit, un lourd sommeil qui l’engourdit.
Morphée l’appelle, elle s’interdit de se laisser glisser dans la nonchalance d’une journée estivale.
Son lit, l’accueille, l’enrobe de désirs si brûlants dans la demi obscurité de la chambre, qu’elle en perd la raison, laisse glisser ses doigts sur sa peau de moiteur habillée.
La plaisir est latent, enfoui sous ses dentelles qu’elle arrache, gémissante d’un désir si fiévreux qu’il en est douloureux
Dehors tout est silence si ce ne sont la cymbalisation des cigales qui honore l’été et le vent dans les voiles de la terrasse ombragée qui viennent à peine le troubler.
Elle ressent la douceur, au creux de son épaule, d’une morsure amoureuse, se nourrit de mots bleus à son oreille murmurés.
Elle lutte comme une diablesse pour ne pas assouvir ses envies solitaires.
Le reflet du miroir lui renvoie l’image d’une femme esseulée qui pleure son amant vers un ailleurs enfui.
En latine coléreuse elle brise le miroir, voit sa silhouette démultipliée, une myriade d’éclats, étoiles virtuelles attachées à la voute céleste.
Elle ne voit plus la femme par la douleur brisée, ni ses rides, cicatrices de sa vie déjà trop entamée.
Ses désirs s’évaporent, ses rêves de bonheur sont des fruits trop amers, elle maîtrise le feu !
Mais elle oublie sa vertu, elle pense à son amant, il a violé son âme. En un frisson, en un désir, ses doigts honorent sa vie, alimentent sa rivière secrète, cultivent sa jouissance jusqu’à l’extase brûlante, violente.
Elle s’y perd infiniment trop belle, et puis s’évanouit !
Nous traversions rapidement le lobby puis suivions les longs couloirs aux murs de marqueterie décorés jusqu’à l’ascenseur, chacun de nos pas absorbé par le moelleux des passages de couloir persans.
C’est aussi pour cela que j’aime le luxe des palaces, cette intimité latente malgré la démesure des constructions. On peut s’attendre à tout moment à croiser une silhouette qui retiendra votre attention et espérer une aventure secrète dans l’illicite des « sans lendemain ».
Mais l’heure n’était pas à la chasse en séduction. La détermination de ma troublante latine à m’entrainer dans sa luxueuse tanière avait des airs d’invitation à la luxure.
A quoi bon résister à cette tentatrice dont la mouvance et le regard incendiaire avaient réussi à me dévier de mes initiales et sages intentions.
Elle s’était engouffrée dans l’ascenseur, m’avait enveloppé de son regard de garce, puis, alors que j’allais m’adresser à elle pour rompre la pesanteur de sa concentration, elle avait avec aplomb interrompu mon intention.
« J’ai envie de baiser, et toi ?
-Est-ce une invitation, ou une simple question ?
-Quelle importance ! As –tu envie de baiser ou pas ?
-A vrai dire avant de te croiser, j’avais prévu de boire juste un verre
-Ce n’est pas la question ! Réponds…
-Oui, j’ai envie de baiser
-Nous y voici, cinquième étage »
Elle poussait la porte de l’ascenseur, me devançait m’entrainant dans son sillage jusqu’à la porte de sa chambre.
La carte glissait, la porte s’ouvrait.
A peine fut –elle fermée, que mon inconnue me plaquait contre le bois de porte et m’enfonçait sa langue jusqu’au fond de ma gorge et en moins de temps qu’il ne faut pour vous le décrire, elle avait déjà fait sauter le premier bouton de mon 501.
Cette fille était surprenante d’authenticité, avant même de s’être présentée elle s’attaquait déjà à ma braguette avant une gourmandise rare dans son regard et sur ses lèvres.
Avec autant de facilité, elle faisait sauter le deuxième bouton et les suivants, m’attirait vers le premier siège à notre portée. Mes jambes entravées par le pantalon, je ressemblais plus à un pingouin qu’à un type sur le point de s’envoyer en l’air avec une illustre inconnue à des milliers de kilomètres de chez lui.
Elle s’agenouillait à mes pieds et avec une délicatesse dont elle ne m’avait honoré auparavant, elle défaisait un à un les lacets de mes chaussures qu’elle m’ôtaitavant de réserver le même sort à mes chaussettes et mon jeans.
Sous le coton de mon caleçon c’était déjà l’effervescence, lorsque je vis apparaitre dans la pénombre de la pièce une silhouette parfaitement identique à celle de mon effeuilleuse.
Impossible d’attribuer ma double vision au surmenage agrémenté de bourbon, mais malgré tout, je me frottais les yeux et me pinçais pour m’assurer que je n’étais pas en plein rêve.
Mes fibres nerveuses réagirent instinctivement. La réalité me rejoignait très rapidement, et bien que ma belle dévergondée n’abandonnât pas pour autant ses instincts de prédatrice, je perdais de ma raideur virile.
Intriguée par cette soudaine métamorphose non annoncée, elle posait sur moi, un regard interrogateur, auquel je répondais par un signe de tête discret en direction de son clone qui nous observait.
« Alexandra ! Désolée, nous t’avons réveillée
-Ne le sois pas désolée Alexia, notre hôte est de premier ordre »
« De premier ordre » j’avais soudain l’impression d’être si ce n’était une proie, pour le moins un jouet pour ces demoiselles
« Enchanté Alexandra, quant à toi Alexia, heureux de mettre enfin un prénom sur ce joli minois, enfin je veux dire sur ces jolis minois
-Alexandra est ma sœur jumelle !
-Vraiment ? Difficile d’envisager une autre explication ! Est-ce un complot, un guet-apens, suis-je tomber sur des sœurs perverses ?
-Je ne suis que de passage, qu’allez –vous donc penser, avait rétorqué Alexandra »
Alexandra, juste vêtue d’une nuisette dont la transparence me dévoilait de sublimes courbes féminines, m’éclaboussait de sa beauté naturelle. Je n’avais plus d’yeux que pour elle, elle que bien inconsciemment j’assimilai à Alexia, comme si mon regard s’était imprégné du reflet de ma ravisseuse.
Même regard, même chevelure, même voix, même silhouette, même peau…mais à l’état pur.
- Puisque tu es là, sers- nous un verre, poursuivait Alexia en laissant choir sa longue robe cocktail à ses pieds .Je reviens
Elle s’était éclipsée l’espace d’un instant pour revenir vêtue à l’identique de sa jumelle. J’étais sous le charme. Elle nous rejoignait sur la terrasse dominant Copacabana, puis trinquions tous les trois à Rio, à Paris, à Buenos Aires, à tout et à n’importe quoi.
Puis elles s’étaient éclipsées, me laissant boire mon verre face à la magie du panoramique qui s’offrait à moi. Depuis l’intérieur de la pièce s’échappaient à présent des airs de bossa nova dont je savourais chaque note.
Lorsqu’elles me rejoignaient je ne savais plus qui était qui. Elles étaient ELLE !
La soirée allait sûrement tourner court, sûrement un dernier verre et puis me renverraient-elles dans mes appartements.
Pourtant le déhanché avec lequel ELLE attira mon attention me laissait entrevoir un autre exutoire à mon surcroit de lubricité.
Il est des aventures qui vous imprègnent à vie, des souvenirs qui ne s’effacent jamais.
Août 1997, je venais de fêter quelques jours auparavant mes 45 ans
Il était aux alentours de 23 heures lorsque j’abandonnais mes dossiers en cours .Quelques modifications s’étaient avérées nécessaires avant la signature définitive du contrat le lendemain. Compte tenu de l’investissement, j’avais vérifié jusqu’à la moindre virgule, au moindre point sur les i.
La sagesse aurait voulu que j’aille me coucher pour palier au décalage horaire, mais ce voyage éclair à Rio, m’était apparu comme une véritable aubaine, une oasis exotique, un ersatz de villégiature en plein mois d’aout.
Paris déserté en cette période estivale ne présentait que peu d’intérêt pour un célibataire endurci comme moi habitué à sortir régulièrement avec ses amis.
Aux congésestivaux j’ai toujours préféré des vacances au soleil en plein hiver, alors que tout le monde se gèle sur notre vieux continent, mais malgré tout par moment je payais chèrement en solitude imposée mon choix décalé.
Ma société, comme à son habitude n’avait pas lésiné sur les moyens. A chacun de mes déplacements à l’étranger, depuis que j’avais été embauché au sein de ce cabinet d’avocats d’affaires international, je découvrais un nouveau palace, toujours plus luxueux et la suite dans laquelle je résidais au Copacabana Palace en était la preuve concrète.
Mais je décidais tout de même de quitter le luxe de mes appartements et de descendre prendre un dernier verre au bar de l’hôtel afin de me décontracter après cette journée exténuante.
Le Copacabana Piano Bar, à l’image de tout l’hôtel, dégageait une ambiance particulière entre glamour et sophistication, une véritable invite à la rencontre. Mais à cette heure peu tardive, seuls quelques hommes d’affaires, toujours entre deux avions, sirotaient un dernier verre pour tromper leur solitude passagère à des milliers de kilomètres de leur pays.
Au confort des fauteuils et autres canapés, j’y préférais un tabouret au bar et commandais dans un premier temps un café, puis un baby sans glace que j’avalais cul sec, suivi d’un second tout aussi vite descendu qui m’arrachèrent respectivement le gosier.
Je fus interpellé par la musique s’échappant depuis les abords de la piscine, des tempos de bossa nova, mais aussi beaucoup moins anodin à Rio, des rythmes de tango argentin.
Je m’informais auprès du barman sur l’origine de cette ambiance musicale.
« Fêtez-vous quelque chose de particulier ?
-Absolument, Monsieur, nous accueillons le festival de la télévision argentine.
-Voilà l’explication du tango donc !
-Oui, et je ne saurais que trop vous conseiller d’aller jeter un coup d’œil ,toutes ces jeunes femmes en robe de cocktail en train d’évoluer autour de la piscine au bras de leur cavalier a quelque chose de magique !
-Je vous abandonne donc, je vais faire un tour au bord de la piscine, avant de réintégrer mes appartements !
-Bonne soirée, Monsieur !
-Merci, bonne soirée à vous ! »
Effectivement, le barman avait raison, l’ambiance était à la magie tant par l’élégance des danseurs que par leurs partenaires.
Je m’installais confortablement à une table libre de tout occupant et commandais un troisième verre, tout en m’émerveillant du spectacle offert.
Sans distinction aucune, je regardais évoluer les couples, attentif au perfectionnisme des protagonistes, jusqu’à ce que mon regard s’arrête plus particulièrement sur la silhouette d’une délicieuse brune à la chevelure longue et bouclée.
Elle devait avoir aux alentours de 30 ans, un port de tête noble, presque arrogant en parfait accord avec le tango dont elle était en train d’interpréter majestueusement la représentation chorégraphique.
Elle paraissait indomptable dans la fougueuse interprétation de la danse, son impertinente cambrure en totale corrélation avec les éclairs troublants que son regard foudroyant renvoyait à l’assistance.
En un instant, elle avait monopolisé toute mon attention, subjugué que j’étais par sa grâce pimentée d’une certaine félinité qui faisait d’elle une femme à part, une femme qui inspire le désir dès le premier regard.
L’orchestre s’était un moment arrêté de jouer pour respecter la pause qui s’impose pour des musiciens.
Chacun avait réintégré sa place accompagné ou pas de son cavalier.
J’avais suivi consciencieusement la belle brune du regard, qui accompagné de son partenaire de danse, était venue s’installer à proximité de ma table.
Peu de temps après, une violente dispute, ou devrai-je dire une altercation, avait éclaté entre eux, au point que le bel hidalgo qui l’accompagnait l’avait abandonnée presque sur le champ, la prenant au dépourvu.
Peut être par réflexe ou tout simplement pour se donner une contenance, elle avait avalé son verre d’un seul trait.
L’occasion était trop belle. Je m’approchais de la fougueuse inconnue latine et lui proposais un verre.
A ma plus grande surprise, elle acceptait mon invitation, et me conviait à sa table.
Elle avait un léger accent ibérique qui ne fit qu’accentuer à mes yeux son pouvoir de séduction.
Peu farouche, elle engageait rapidement la discussion tout en buvant son verre, et m’avouait que son cavalier n’était autre que son frère qui l’avait lâchement abandonnée, qu’elle n’avait nullement envie d’aller dormir, que la nuit était belle et qu’elle compatait bien en profiter jusqu’au petit matin.
Cela m’ouvrit soudain un nouvel horizon quant à la suite de ma soirée.
Au diable la fatigue et le décalage horaire, je lui proposai une balade sur Copacabana qu’elle refusait catégoriquement, prétextant le manque de sécurité sur la plage la nuit.
« Allons plutôt prendre un verre dans ma chambre, me lancait-elle, elle est dotée d’un balcon avec vue sur mer
J’acquiesçais, surpris de son invitation et suivais son sillage avec docilité.
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