VIII
Il est à peine seize heures, j’ai deux à trois bonnes heures pour me préparer et accueillir Medhi dont j’espère qu’il deviendra mon amant d’une seule nuit, dans une ambiance des plus sensuelles
Depuis mon arrivée, je n’ai même pas défait ma valise, alors qu’elle regorge de ces délicieuses petites dentelles que j’aime tant, corset, guêpières et bas de soie.
Au milieu de ma lingerie je retrouve mon iPod, outil indispensable pour la mélomane que je suis. Une fois mes petites enceintes connectées, me voilà en totale adéquation avec moi-même.
Ne me reste plus qu’à féminiser et embaumer ma silhouette que je n’ai que trop négligée depuis mon arrivée.
Adepte des robes et autre jupes et corsages au pouvoir érotisant au même titre que les hauts escarpins à talons- aiguille, j’étale mes vêtements sur le lit de la chambre que Medhi m’a attribuée.
Consternation, j’ai oublié un de mes manchons de dentelles au profit d’un gant de satin volanté, moi qui comptais l’ensorceler. C’est raté, mais un seul donnera une note encore plus singulière à ma toilette.
Au regard de ma valise, j’examine la situation, essayant de me persuader que l’opulence de lingerie est du à mon imaginaire débordant et non à des désirs sous-jacents.
Et pourtant je compte bien à cet instant en faire bénéficier Medhi, pour ce qu’elle peut avoir de provocant ou décalé dans un pays où nombre de femmes sortent voilées.
Mais dans l’intimité, il en est bien autrement, sûrement, comme dans toutes les contrées, les femmes jouent de la sensualité de leur apparence à demi dénudée.
Comme une promise, j’enfile et ôte chacune de mes toilettes, virevolte comme une gamine, adopte des attitudes parfois très fraîches, parfois frivoles.
Le miroir me renvoie l’image d’une femme amoureuse ou du moins celle d’une femme heureuse d’être désirée, même dans la fugacité, une histoire en contrat à durée déterminée en quelque sorte.
Dans le reflet j’entraperçois la silhouette d’Aïcha qui m’examine sournoisement, de peur d’être repérée. J’aime son sourire sur ses lèvres, et ce regard éclairé par tant de frivolité vestimentaire.
« Pourquoi te caches-tu Aïcha, entre !
-Je voulais vous dire que je vais vous laisser, maintenant tout est prêt pour votre dîner de ce soir
-Non ne pars pas reste avec moi, tu vas m’aider
-Vous aider ?
-Oui, tu me diras la tenue que tu préfères, et puis comme tu as du temps pourquoi n’en essaies-tu pas quelques unes
-Vraiment ? C’est gentil, oui pourquoi pas, mais ...
-Nous sommes entre femmes après tout ! Allez hop enlève moi çà »
Sous la djellaba, je redécouvre la délicieuse silhouette d’Aïcha, et je repense à ses mains, me massant énergiquement et aux frissons qu’elle a déclinés sur mon corps plus tôt dans la journée.
Je la laisse choisir une parure .Je suis émerveillée par le plaisir que lui procure sa sélection qu’elle présente à elle devant le miroir.
En un tour de main, elle se débarrasse de ses effets personnels, toute pudeur reléguée aux oubliettes, pour se parer de la lingerie que je m’empresse de lui offrir, tant son bonheur me fait chaud au cœur.
Nous voilà toutes les deux comme deux gamines dans l’intimité d’une chambre, deux jeunes filles se préparant à partir en goguette.
Aïcha est délicieusement désirable juste vêtue de lingerie, les cheveux remontés en chignon au dessus de sa nuque fine, si désirable, que mon esprit vagabonde outrageusement dans un pays où la sexualité ne connaît pas nos libertés sexuelles
Je ne suis pas particulièrement attirée par les femmes, mais la complaisance avec laquelle elle se prête à mes exigences, sa fraîcheur, la douceur de sa peau, l’odeur de ses cheveux, tout en elle a sur moi des effets aphrodisiaques que je camoufle du mieux que je peux.
Une véritable vierge dans le boudoir d’une intrigante érotique.
Pourquoi suis-je soudain habitée par des pensées aussi lubriques, le seul fait de songer que je puisse effleurer sa peau mate, poser un baiser sur son cou, ou lui prodiguer quelques caresses volées me plonge dans un profond émoi que je fuis en prétextant le désir d’une douche.
J’évacue toutes mes pensées sordides sous l’eau chaude me lavant de ma culpabilité de désirer une femme.
Veut-elle m’éprouver, Aïcha me rejoint sous l’eau et entame une toilette de mon corps en n’épargnant aucune parcelle ni déclinaison
Je songe à Medhi, à mon amour scandinave, à ces hommes naturellement friands des amours saphiques et de leurs dérives érotiques, des mélanges de corps aux saveurs féminines, songe aux regards qu’ils pourraient poser sur nous à cet instant précis emportant leur esprit vers l’irraisonnable.
Je ferme les yeux, me délecte de ma coupable concupiscence, frissonnant à chaque effleurement avant que de mettre fin brutalement à cette toilette trop suggestive qui pourrait me devenir fatale et outrepasser la morale dans un pays qui n’est pas le mien.
Elle m’enveloppe dans une serviette, me frotte énergiquement de la tête au pied, me pose un baiser sur la joue
« Il est temps que je parte, me dit elle en enfilant sa djellaba sur la parure que je lui ai offerte
A-t-elle ressenti la même douce attirance que moi, elle s’échappe comme une ombre insaisissable.
Il est temps que je me prépare, que j’oublie le sucré de ces instants délicieux que je viens d’effleurer sans les concrétiser.
A suivre...
Bonne soirée relaxante Mysterieuse, instructif, recreatif... c'est bien. j'aime votre blog.Quelle réception...
Rédigé par : énigme | 26 mars 2009 à 16:23
Serait-ce pour ceux qui vous prêtent quelque attirance féminine ? Vous ne brouillez pourtant pas vraiment les pistes...
J'imagine bien l'ouverture de bagages à l'aéroport avec un tel équipement... vous dealez, madame ? du plaisir, j'entends...
Rédigé par : The Blade | 27 mars 2009 à 09:39
A the Blade :me voilà dealeuse maintenant,et grande amatrice de la gente masculine.... vous me faites endosser tous les costumes ....
Rédigé par : mysterieuse | 29 mars 2009 à 13:17
A Enigme...:ne deviez-vous pas vous absenter? Une véritable enigme pour Mystérieuse...Je vous embrasse!
Rédigé par : mysterieuse | 29 mars 2009 à 13:19
Toute une valise pour une seule nuit alors…
Mehdi sait-il que rien n’est plus doux à la peau d’une femme que celle d’une autre femme ?
Tendresse
Rédigé par : Ile | 29 mars 2009 à 14:46
A Ile: C'est l'homme qui parle là...sourire!
Rédigé par : mysterieuse | 30 mars 2009 à 12:55
C'est l'homme qui sait, par sa moitié...
sourire en retour !
Rédigé par : Ile | 30 mars 2009 à 16:30