Ses doigts parcourent le clavier à la recherche de son érotique inspiration, songeant dans le silence de la pièce à son amant, ange et démon....
Elle crée, modèle, façonne à la recherche d’interdit, des mises en scènes théâtrales dans le boudoir de ses envies.
Son compagnon courtise son indécence, cherche un regard, une attention, elle le dénigre, lui interdit tout intrusion dans son monde onirique construit de baise et de passion, de perversion et d’intuition.
Un instant de répit, sur la platine, elle positionne délicatement un morceau choisi de Jeff Buckley, qu’elle affectionne particulièrement lorsque sa muse lui fait défaut.
Les notes résonnent, ses fringues volent comme mille éclats de verre en miettes.
Lui, adore sa folie, mais il n’en fait plus partie, elle l’a rangé au statut des objets perdus, il n’appartient plus à son monde érotique.
Il n’a pas compris qu’elle vivait de rêves, que sa vie, son âme étaient ailleurs dans un royaume peuplé de formes oblongues, d’amants pervers et pervertis par ses désirs concupiscents ...
Lui, il l’aime, il aime la femme, celle qu’elle était et celle qu’elle est devenue, celle qui l’a exclu de ses songes et de ses désirs, il en souffre, mais la passion est son démon.
Il la convoite, quand assise dans son fauteuil, à demi dévêtue, indécente de cruauté, sa tête dodelinant à la merci de son inspiration ,concrétisant ce démon qui l’a arrachée à lui, ses doigts impriment sur l’écran un rêve de vie avec lui, l'autre.
Elle aime un homme qui n’est plus lui, elle aime un homme et son destin, et lui, cet être maléfique, il le maudit pour avoir su lui arracher cette troublante femme qu’il adore.
Dans ses sourires les plus discrets, il peut traduire combien elle l’aime, ce traite infâme à qui elle a vendu son âme, ce Satan érotique qui l’a conviée dans ses flammes.
Elle le condamne, elle le damne, il n’a plus le droit de l’effleurer, de la toucher, il n’a plus que le droit de l’aimer de loin en se disant que le destin n’est pas irréversible.
Il l’observe, il sait qu’elle jouit des pensées qui trottent dans sa tête, ces pensées à lui seul destinées, l’autre, celui qui a dérobé insidieusement la femme de sa vie.
Elle jouit de ses écrits, de tous ces mots qu’elle étale, dont elle façonne des phrases d’un romantisme noir dont il ne cherche même plus à traduire la portée.
Jeff Buckley crie sa douleur, elle, elle crie son bonheur d’avoir croisé le nouvel homme de sa vie.
Du boudoir de ses envies, il est exclu, presque bafoué, lorsque la nuit dans le silence l’écho des plaintes d’amour gémissantes de sa belle, torturent ses rêves de souvenirs.
A pas de loup dans la pénombre de la pièce, il s’introduit, admire sa féminine beauté jouissante sous ses solitaires caresses qu’à sa muse, au masculin, elle dédie.
Elle est emprisonnée dans sa folie d’aimer un amant qui n’existe pas, corps et âme elle se donne à lui sans tabous, ni conditions jusqu’à l’orgasme envahissant.
Il l’enveloppe de son regard amoureux, ses larmes viennent, il l’a perdue à tout jamais, il doit partir, il le sait, doit la laisser se reconstruire un nouveau destin sans lui, doit la laisser courir vers de nouveaux horizons.
Demain peut être il partira, ou peut être après demain, le temps de recueillir encore une fois dans ses entrailles son souffle de vie, cette respiration douce et chaude qui lui fait tant défaut dans ses nuits esseulées de la femme de son existence...
Réduit au rôle de Gygès sans en récolter les lauriers...ou d’un Candaule auto- assassiné !
© 2009 Mysterieuse
je verrai bien aprés des moments d'amour que vous installiez votre portable sur mes fesses et me composiez un de vos si beaux textes
Rédigé par : waid | 28 février 2009 à 10:05
A WAID:belle image joliment formulée
Rédigé par : mysterieuse | 28 février 2009 à 18:29