Je m’arrachais à cette étreinte « bucco-aquatique » avec un mal fou, mais conscient qu’il était temps que je réintègre mes pénates, je m’enveloppais dans la douceur de la serviette éponge et m’essuyais énergiquement.
Puis toujours dans la même logique, j’anticipais les désirs de ma maîtresse et commençais à me revêtir.
« Que fais-tu, m’interrogeait-elle, de la détresse dans le regard
-Je crois qu’il est temps que je rejoigne ma chambre ?
-Ce sont tes désirs, m’abandonner ainsi après avoir baisé ?
- Que suggères-tu ?
-Reste dormir avec moi, je ne vais pas te supplier !
-Pas la peine !
-Pas la peine ? Serais-tu... ? Tu es un vrai bad boy !
-Hey, tigresse, pas la peine de me supplier, j’ai envie de rester, mais je pensais que...
-Qu’une fois avoir écarté mes cuisses j’allais te congédier ! Tu mériterais que je le fasse !
-C’est comme tu veux ! »
Je continuais à m’habiller
« Reste, il y a tellement longtemps que je ne me suis endormie dans les bras d’un homme, que je n’ai ressentie cette douce chaleur m’enrober avant que de sombrer dans le sommeil. »
J’aimais sa requête. Elle n’était pas entièrement directive, laisser planer doute et suspicion, entre partage et désir égocentrique, invitation et soumission.
« Je te promets de te laisser dormir, je suis aussi fatiguée que toi »
Quelques minutes plus tard, nous nous lovions l’un contre l’autre, prenant un soin particulier à entremêler nos membres éreintés, à partager nos fragrances et nos chaleurs corporelles.
Je calais ma tête dans son cou, m’imprégnant de l’odeur de ses cheveux, Jacky calait ses fesses contre mon ventre, et c’est ainsi dans la fusion presque idéale de nos deux corps imbriqués, que nous glissions dans le sommeil jusqu’aux premières lueurs du matin.
A l’aube, dans cet écrin particulier que peuvent créer les premiers rayons de soleil, elle accueillait mon érection matinale dans l’ondulation de sa cambrure émoustillée par ma virilité érectile.
La chaleur humide de son entrecuisse m’incendia au point que je dus museler mes males ardeurs pour ne pas m’immiscer dans l’instant entre ses chairs exquises.
Le berceau de ses reins, la rondeur de sa croupe brûlante et ondulante exprimaient inconsciemment désir et concupiscence, mais aussi le respect de cette beauté particulière que peut révéler une femme amoureuse au réveil.
Je prenais le temps de l’observer, encore engourdie de sommeil, tentant vainement de prolonger ses rêves avant que de réintégrer un monde plus rationnel.
Je détaillais la moindre de ses courbes, cette langueur féminine qui fait que chaque attitude inconsciente en appelle une autre tout aussi langoureuse et évocatrice d’une sensualité unique.
J’analysais avec une force tranquille chacune de ses dénivellations, la couleur mate de sa peau, chacune de ses respirations dont la quiétude m’enroba, mettant un terme à ma raideur.
Je posai un baiser sur la rondeur de son bassin dont elle m’offrait une vision idyllique, sa cuisse remontée mettant en exergue une taille fine fascinante et une croupe obsédante.
J’avais faim, faim de la baiser dans le silence du matin, mais son esprit encore embrumé des vestiges de sa nuit agitée répondit à mon appétit par un « Je t’aime » susurré au creux de mon oreille, qui me surprit avant que de me combler.
Mon avenir était ailleurs, je fuyais cet aveu inconsciemment psalmodié.
Quittant l’incendiaire nid douillet, je sortais sans bruit dans la fraîcheur du petit matin, laissant le loisir à mon adorable coquine de finir sa nuit de sommeil dans la sérénité.
J’avais besoin d’évacuer cette troublante révélation que venait de me faire Jacky entre deux rêves .je décidais de faire un footing au milieu des vignobles environnants, cardio et sueur valaient mieux en cette occasion que toute dérive émotionnelle.
Sur mon parcours improvisé, je croisais une adorable jouvencelle, très légèrement vêtue pour la saison.
Des jambes de gazelle s’échappaient de son short microscopique, donnant une réplique idyllique à la rondeur de ses seins tentant la même évasion du débardeur échancré qui les camouflait à peine.
Mes émotions prirent le large un instant, quand la jeune femme fit demi-tour pour me rejoindre.
Un délicieux accent britannique m’interpella :
« Je peux accompagner vous ? My name is Kate and you?
-Jack, my name is Jack
-Oh, English
-Non pas vraiment, mais oui vous pouvez m’accompagner...
-Cool..... »
Nous fîmes le parcours ensemble, mais autant vous l’avouez, Kate me mit sur le carreau après la nuit que je venais de passer avec Jacky.
La forme physique me manqua rapidement, je lui proposais donc de prendre le petit déjeuner ensemble à l’hôtel.
Nous étions en train de converser gentiment dans la salle de restauration, lorsque Jacky apparut, une véritable artillerie dans le regard.
Je fus englouti instantanément sous une avalanche de palabres dans la langue de Goethe dont je ne pourrais vous traduire la teneur ne comprenant pas un stricte mot.
Mais compte tenu de la furie qui s’adressait à moi, je n’eus aucune peine à interpréter son mécontentement.
Puis s’adressant à ma partenaire sportive elle ajouta :
« N’hésitez surtout pas à lui donner votre numéro de portable, c’est un bon étalon », puis elle tourna les talons.
« Your wife ?
-Même pas, c’est vous dire ! »
Elle éclata de rire avant de se déclarer confuse d’avoir « troublé » et de me remercier pour le petit déjeuner et de m’abandonner.
Le temps de rassembler mes idées le plus rationnellement possible, je rejoignais ma chambre, prenais une douche et tentait de redonner un semblant séduisant à ma personnalité.
Le caractère trempé de Jacky accusait d’une personnalité passionnelle peu ordinaire, capable de vous dire je t’aime un instant et de vous injurier l’instant d’après.
Courageusement quelques instants plus tard, je tapais à la porte de la villa, tentant simultanément d’élaborer un plan stratégique et de tester ma souplesse en cas de jet d’objets non identifiés.
Sans réponse je rentrais, m’exposant à une expulsion sur le champ, mais il n’en fut rien.
« Veux-tu encore manger, ou bien ta copine t’as déjà rassasié ?
-Serais-tu jalouse ?
-Jalouse ...oui je le suis, moi qui comptais t’amener visiter le Cap Taillat, voilà que tu baves déjà pour un autre cul que le mien .Tant pis j’attends le masseur maintenant
-Le beau et jeune masseur et bien voilà, nous sommes quittes
-D’ailleurs tiens le voilà !
-Bonjour Jacky, bonjour Monsieur
-Jacky, êtes vous intimes ?
-C’est votre épouse qui m’as prié de l’appeler ainsi
-Jacky, ma chérie, une explication à ce que le masseur appelle ma femme par son prénom ?
-Oui, Jack, je le trouve mignon, est-ce une raison suffisante... »
Ce masseur était une véritable aubaine, en un instant il avait raccommodé dans la confusion, sa confusion, la connivence dualiste qui existait entre Jacky et moi depuis notre premier regard.
« Bon, bien puisque mon épouse vous trouve mignon que diriez-vous de remettre cette séance de massage à ce soir, disons vers dix neuf heures, ainsi vous pourrez dîner avec nous ce soir, ici même
-Jack tu mets Gregory mal à l’aise, répliquait-elle, en me lançant une œillade complice.
-Non pas du tout Jacky, je serai là vers dix neuf heures
-A ce soir, mon ami donc, bonne journée »
J’aurais aimé qu’on me fit de telles propositions, mais je n’eu jamais cette chance, alors par procuration j’envisageais une soirée disons un peu particulière.
A suivre...
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