Découvrez Limp Bizkit!
Le trajet de retour, s’était avéré très sage .Ils avaient échangé leurs opinions sur les protagonistes de la soirée qu’ils venaient de quitter, comme cela se fait souvent une fois la porte fermée. Ils avaient même ri de la situation alambiquée à laquelle ils s’étaient trouvés confrontés bien involontairement.
« Avoue, Mathilde, tu voulais me mettre à l’épreuve, tester mes capacités de néo- libertins !
-Tu fais fausse route, c’était juste, enfin pour ma part, des retrouvailles amicales, mais apparemment ils sont complètement accros de leurs dérives sexuelles .Surtout Jacques ! Isa, elle a toujours eu une profonde attirance pour les femmes, les permutations ou mélanges ne l’intéressent guère !
-As-tu fait l’amour avec elle ?
-L’amour ! Un bien grand mot je pense pour les échanges que nous avons pu partager à la sortie de l’adolescence !
-Tu en parles comme si c’était dans la normalité
-Mais c’est la normalité ! Quand les filles deviennent femmes, elles se découvrent, recherchent leur sexualité et le pensionnat est un moteur déclencheur supplémentaire. Mais que t’a-t-on appris ?
-Pas grand-chose en vérité, je découvre, je m’informe, j’aime l’inconnue et cette inconnue m’a guidé jusqu’à toi, grâce au hasard
-Tu crois vraiment au hasard ! Je n’y crois plus depuis longtemps mais je t’accorde le bénéfice de ta naïveté
-Tu en as trop dit ou pas assez !
-Mais c’est que tu deviens adulte Ben, du coup cela me donne moins de scrupules à être ta maîtresse
-Ne me provoque pas, je te prouverai que je n’ai rien d’un ado
-Je n’attends que cela !
-Tu ne m’as pas répondu !
-Sache que je ne réponds pas toujours, j’occulte, c’est l’homme de ma vie, mais il ne le sait pas, qui m’a appris à contourner les questions embarrassantes.
-L’homme de ta vie, ton ex- mari ?
-Non ce n’est pas mon mari. LUI, nous l’appellerons ainsi, lui est autre, mon ange et mon démon, mon pygmalion, mon plaisir et ma souffrance...J’aime les hommes difficilement accessibles, je ne connais presque rien de cet homme, il joue de son immunité face à ma séduction, je dirais presque qu’il jouit de mon addiction sans condition ! Je l’aime ! Je pense à lui, je le désire !
-Il ne connaît pas sa chance !
-Ou il ne la connaît que trop
-Je vais te le faire oublier
-Peine perdue d’avance, mais tu peux toujours essayer. Je voudrais bien savoir par quels moyens détournés tu compte y parvenir !
- Fais-moi confiance ! Je t’aime Mathilde !
-Tu ne m’aimes pas Ben, tu me désires, le désir et l’amour sont deux choses bien différentes même si bien souvent ils sont entrelacés.
-Je pense à toi, je te désire !
-Voilà, nous sommes arrivés madame, monsieur ! »
Benjamin avait réglé la course, avant que de sortir du véhicule pour ouvrir la portière à Mathilde et l’inviter à descendre.
« J’ai très envie de toi, lui avait-il murmuré, dans le vrombissement du taxi qui démarrait
-Alors prouve- le moi de suite, pas de sursis, là contre la porte cochère prend moi, à la lueur des réverbères.
-Plus d’ordre à présent, Madame, c’est moi qui les donne, allez rejoignons nos appartements une surprise vous y attend »
Etrangement, elle avait obéi, entre curiosité et désir !
Dans l’intimité de l’appartement, elle avait enfin ouvert le paquet que Benjamin lui avait offert, découvrant soigneusement rangés, une paire de liens, des poignées en satins lacés à l’identique d’un corset.
Sa surprise avait transparu dans son regard étonné, avant que de la traduire par une interrogation brève
« Des liens ?
-Tu n’aimes pas ?
-Si, mais, je suis surprise de ton audace, les jeune gens auraient-ils changés ?
-Tu n’aimes pas c’est ça !
-Si, si, mais que comptes-tu en faire ?
-Les utiliser, à bon escient Mat chérie »
Elle avait ressenti dans le ton de sa voix une détermination à laquelle il ne l’avait pas habitué, et cette hardiesse avait exacerbé sa libido sous-jacente.
« Tu vas te déshabiller maintenant, lentement, mais avant, je veux que tu mettes cela sur tes yeux »
Il lui avait tendu, un joli bandeau de dentelle et satin dans le même ton que les liens, dont elle s’était saisie fébrilement
« Benjamin...
-Tais toi-, donne je vais le nouer »
Il lui avait barré la vue du loup sensuel, et ce soudain isolement l’avait remplie d’émotion. Elle aimait le ton que prenait cette relation, sans en connaître les raisons.
Les odeurs s’étaient faites plus prégnantes, elle avait reconnu l’odeur d’une allumette qu’on craque et d’une cigarette qu’on allume.
« Tu fumes, Benjamin ?
-Non c’est pour toi, ouvres tes lèvres, et prend une grande aspiration, je le sais ça va te détendre
-Je n’ai pas besoin d’être détendue
-Ta respiration est plus courte, ta poitrine plus haletante, j’aime te voir ainsi, craintive, ça me fait bander.je vais nous servir un verre, puis je vais m’asseoir dans le fauteuil, je veux que tu te déshabilles pour moi .Fais moi bander Math ! »
Elle avait entrouvert ses lèvres, à la recherche de la tige baguée rougeoyante.
Elle avait tiré longuement sur la cigarette incandescente avant que de renvoyer la fumée en volutes désordonnées, puis avait commencé son effeuillage sous le regard aiguisé de Benjamin confortablement installé un verre de 12 ans d’âge à la main.
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