Découvrez Charlie Winston!
Ma très Chère,
Parfois, il ne faut pas aller au bout de ses envies, le désir est le moteur d’une relation, celui qui nous conduit....
Ce matin, elle a reçu sa lettre....
Ses larmes emprisonnées depuis des décennies ont quitté leur lit pour gonfler l’eau crasseuse de sa détresse sentimentale.
Son cœur chavire et s’abime dans le fond des abysses d’un amour condamné avant que d’exister.
Tous ses espoirs s’effondrent et se brisent au sol, les souvenirs déboulent en avalanche détruisant ses espoirs d’enfin le retrouver.
Ils ne seront jamais amant, l’avenir est incertain mais jamais clandestin.
Comment a- t- elle pu songer partager le destin d’un homme qui ne sait où le mène son chemin ?
Comment a-t-elle pu songer partager les idées d’un homme qui ne connaît de l’amour que le refrain ?
Elle a perdu tous ses amis et son Amour aussi s’en est enfui, la laissant solitaire dans son lit trop grand.
Que va-t-elle pouvoir faire de ses mains si elle ne peut plus espérer le toucher ?
Sa bouche ne lui sera plus d’aucune utilité si elle ne peut plus l’embrasser.
Rien ne s’oublie...elle songe à son regard effleurer son corps sous le diaphane de ses voiles, elle songe à ses doigts avides de découvrir le grain de sa peau possédée de brûlants désirs de lui, elle songe à ces envies qu’il diligentait de main de maître sur son corps alangui.
Il était l’émotion de son corps, sa vie, sa raison d’être et de respirer.
Elle n’attendra plus la douceur de ses mots, ni le son de sa voix dans ses nuits agitées par ses rêves si fébriles qu’ils savaient l’embraser.
Il était le symbole de sa féminité, l’essence même de sa lubricité, mais il l’a congédiée avant que de l’aimer, par dépit ou lâcheté, elle ne le saura jamais
Finalement, ils ne vivront jamais ensemble, ne se rencontreront jamais, leur histoire d’amour est avortée par sa seule volonté, tout cela n’était qu’un jeu machiavélique, ou un rêve utopique.
Il ne lui tiendra jamais la main, mais ce désir qui les rassemble, comme des volutes de fumée, se diffuse dans la chambre.
Il n’a pas cru bon de l’écouter quand elle lui murmurait « on se ressemble, nous sommes faits pour vivre ensemble », mais au fond de son cœur, elle sait qu’ils se ressemblent, sûrement trop pour n’être qu’une entité.
Elle n’a pas su lire dans ses blessure, n’a pas su l’aimer comme il lui demandait, rien n’est jamais facile.
Dans les derniers rayons de soleil, il lui semble l’apercevoir, dans le couloir elle attend le bruit de ses pas.
Ses mains recherchent en souvenir un plaisir diffus, les souvenirs se mélangent, la tempête s’éloigne doucement, elle aperçoit comme une trêve, une brèche étrange dans les remparts qu’il a dressés autour de lui, elle s’y engouffre.
Elle l’aime et le déteste, recherche son plaisir, un plaisir épuré dépouillé de colère, entre ses cuisses ouvertes.
Comme excitée d’être privée de son corps à tout jamais, elle se laisse guider en caresses solitaires jusqu’aux portes de l’enfer, pour elle son paradis, dont il est l’instigateur.
Jamais du désir de son corps elle ne se lassera, c’est l’amour qui conduit ...parfois jusqu’à la casse, parfois jusqu’à l’ennui.
Elle a envie de l’aimer encore une fois, une dernière fois avant de l’oublier ou plutôt d’essayer.
Ne jamais regretter ses conneries, c’est lui qui lui a dit !
© 2009 Mystérieuse
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