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Après cette irruption aussi mouvementée qu’agressive, Mathilde s’était faite discrète dans son comportement, modifiant allure et maintien érotique au profit d’une attitude plus réservée.
Elle leur avait servi le petit déjeuner, avait à peine touché aux viennoiseries que Benjamin avait sélectionnées dans le seul but d’être agréable et surprenant.
Puis avec une étrange douceur, elle s’était excusée auprès de Benjamin quant au comportement odieux de son ex mari.
« Je suis désolée, Benjamin, de cet entrefaite, Christopher ne changera jamais
-Ne le sois pas, Mathilde, tu n’y es pour rien
-Si, un peu, j’ai trop longtemps cautionné ses agissements en minimisant son vil caractère.
-Tu devais être amoureuse, l’amour rend tolérant ou aveugle...
-Oui, sûrement au point de faire tout et n’importe quoi.
-Mais sans vouloir paraître curieux, pourquoi cet emportement, alors que vous n’êtes plus mariés, pourquoi ce Mat Chérie ?
-Mais tu l’es !
-Quoi ?
-Curieux...Mais je comprends ta curiosité .Son comportement est curieux et indécent, voire sadique.
-Je suis d’accord avec toi, mais quelle en est la raison ?
-Là tu deviens vraiment inconvenant ...
-Pardonne moi, je ne voulais pas te déranger avec cela, viens contre moi Mathilde »
Timidement elle s’était rapprochée de Benjamin, attirée par cette tendresse juvénile dont il se plaisait à l’enrober. Il avait posé ici et là, sur sa chevelure parfumée, des baisers, essayant vainement d’assagir le caractère emporté de sa maîtresse.
« Est-ce vrai ?
-Quoi donc ?
-Que tu aimes faire l’amour après le petit-déjeuner ?
-Benjamin, crois tu vraiment que ce soit le moment ?
-De quoi as-tu envie Mathilde, là à l’instant ?
-De tendresse, un minimum de tendresse, l’heure n’est pas au batifolage, serais-tu donc comme tous les autres ?
-Mais encore ?
-Es-tu venu pour me baiser ce matin ?
-Pas que, Mathilde, tu le sais bien, c’est quoi cette soudaine rébellion contre la gente masculine ?
-On le serait à moins, la perversité fait-elle partie de votre trait de caractère ?
-Calme toi, Mathilde, ne généralise pas, je crois que tout ceci renferme un grand secret que tu n’oses m’avouer par pudeur ou je ne sais quel autre raison. N’as-tu pas confiance en moi ?
-Bien sûr que si, mais pas plus tard qu’hier, je me suis emportée après toi, alors que la seule coupable, c’était moi, guidée par je ne sais quelle lubricité latente et...
-J’ai oublié, ne suis-je pas là ?
-Je t’ai bandé les yeux, égoïstement, et toi ta peur du noir...Trop d’érotisme tue le désir
-Mais j’aime ton érotisme, j’en redemande. Quel est ton secret ?
-Aime moi, Benjamin, aime moi pour ce que je suis... »
Pour preuve, il avait défait son peignoir, déposant avec douceur et convoitise, des baisers sur l’arrondi de ses épaules dénudées.
Ses mains de jeune prodige, des mains de musiciens assurément s’étaient égarées à la recherche de ses courbes, de la plus dévoilée à la plus dérobée, une manière bien singulière de lui donner la preuve de son amour inconditionnel.
Lorsque le peignoir était tombé, Mathilde déjà perdue dans de suspicieux soupirs haletants, était en prise à ses caresses, presque soumise à sa tendresse qui n’augurait rien de bien sage, dépendante inconsciemment d’un amour naissant.
Elle d’habitude si dirigiste, s’était faite obéissante, sa peau chaude et frissonnante en totale adéquation avec les effleurements en découverte des doigts fiévreux de son jeune amant.
Il avait rompu le bruissement de leurs échanges épidermiques
« Sais-tu, Mathilde ce que je préfère chez toi, la ligne de tes hanches, cet arrondi particulier qui donne une réplique parfaite au galbe de tes seins, je ne m’en lasse pas, je pourrais la caresser des heures, les yeux fermés, pour mieux en ressentir les courbes
-On dirait que tu parles d’une statue d’albâtre.
-Chut, ferme les yeux, et ressens avec moi tes courbes, la cambrure de tes reins sous la paume de ma main, et cette autre main qui se perd sur le chemin de l’Y de tes fesses. Il est là mon plaisir, Mathilde découvrir chaque parcelle de ce corps que je désire depuis si longtemps. Te donner du plaisir sous la chaleur de mes mains. »
Ensorcelée par la voix envoûtante de Benjamin, elle s’était prêtée en totale complicité à ce jeu riche en sensuels émois. Un mélange éclectique de tendresse, de désir, d’amour peut être l’avait emportée doucement, l’éloignant du caractère sexuel d’une étreinte amoureuse ordinaire. Enrobée des douceurs olfactives et tactiles dont le jeune homme l’honorait, elle avait perdu l’essence même de leurs échanges, l’attraction réciproque, bien égoïstement.
Avant même, de ressentir entre ses cuisses la chaleur épidermique des mains de Benjamin, elle s’était évadée en brefs halètements, solliciteuse inconsciente de plus d’emportement.
Ce jeu machiavélique tout en effleurement l’avait accompagnée jusqu’à la jouissance fulgurante, explosive par le seul fait de désirs plus brûlants.
Puis il avait subrepticement cessé sa découverte, avait laissé ses mains quitter le décor charnel de son ravissement, se délectant audio-visuellement de cette jouissance primaire qu’elle lui avait offert progressivement.
« Je t’aime, Mathilde, je t’aime pour ce que tu es et je t’aime aussi pour tout ce que vas me dévoiler. Nous avons tout le temps d’apprendre à nous connaître, et si tu ne m’aimes pas, je ferai tout pour que ça change.
J’aime cette dualité qui est tienne, faite de sexe et de tendresse, de lubricité et de détresse.je t’aime pour ce que tu es, alors aime moi pour ce que je suis »
A la déliquescence de son orgasme, elle n’avait pu retenir les larmes au bord de son regard égaré.
Avant d’aimer son corps, il adorait et respectait la femme...
A suivre....
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