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La tenue de Mathilde, pour le moins inappropriée tant à cause de l’heure matinale que de la saison ,avait intrigué plus d’un usager dans le métro, mais la légèreté de la situation lui avait ôté tout scrupule .Tout simplement elle se sentait bien et le jugement d’autrui ne l’avait même pas effleuré.
« J’ai l’impression d’être avec une autre femme, et pourtant à cet instant précis c’est de toi dont j’ai envi, la Mathilde qui m’a intrigué et séduit »
Elle s’était collée à lui, se tenant d’une main à la barre du wagon, son cul bien cambré en totale adhérence avec la bosse qu’elle sentait se profiler sous le pantalon.
Elle avait aimé ce contact sensuel avec l’émergence du désir de Benjamin dont les pensées se tournaient vers l’absence de lingerie sous la courte jupe. Il songeait à la douceur de ce sexe exempt de toute pilosité, cette fente humide qu’il avait, peu de temps avant, accablé de tendresses et de voracité.
« Je parie que si je glissais mes doigts entre tes lèvres, ils seraient inondés de ton désir, je me trompe
-J’aime l’idée que tu puisses me caresser quand bon te semble, que tu puisses abuser de mon hospitalité intime...
-Arrête, ne bouge plus, où je vais me faire arrêter pour attentat à la pudeur »
Discrètement elle avait glissé sa main libre, sur le ventre de Benjamin, puis nettement plus bas qu’en dessous de la ceinture.
« Hummm...j’adore cette protubérance ...j’aime te faire bander ! Ah c’est là...concentre toi, il va falloir sortir le plus discrètement possible du Wagon »
Résorbant au mieux son érection, il avait sauté sur le quai après avoir camouflé sous son manteau ses codes érectiles.
« Je dois passer dans mon bureau récupérer quelques affaires, je préfère que tu m’attendes en bas, je ferais vite
-Ben pourquoi ?
-Benjamin s’il te plait...
-Ok, ok »
Une moue boudeuse de petit garçon avait ponctué son approbation forcée.
Ils étaient donc rentrés séparément à l’académie .Mathilde d’un pas assuré s’était dirigée vers l’hôtesse
« Bonjour Patricia, pas de message ?
-Bonjour, Madame, vous désirez ?
-Patricia, hello c’est moi Mathilde
-Mathilde, bon sang, je ne t’aurais pas reconnue...Mais... ben écoute, j’adore !
-Merci, des messages ?
-Oui ton ex mari est passé, il a laissé une lettre pour toi
-Christopher ?
-Ben oui je n’en connais pas d’autre. Je l’ai posée sur ton bureau...
-Qui ? Christopher ?
-Mais non la lettre avait-elle répondu en riant, je ne te reconnais pas Mathilde, toi si revêche d’habitude
-Revêche ? Non Patricia, réservée !
-Oui si tu veux, mais ne change plus, je te préfère ainsi
-Je vais essayer...Bonne journée »
Lorsqu’elle s’était éloignée, elle n’avait pu ignorer les chuchotements qui avaient accompagné son départ. Les mesquineries féminines ne sont pas une légende avait-elle songé en montant l’escalier, à peine ai-je le dos tourné que les commérages vont bon train.
Sur le bureau trônait, bien en évidence la lettre de Christopher. Avant que de la lire, elle avait récupéré les quelques affaires dont elle avait besoin pendant son congé, son agenda, quelques partitions à travailler ...puis elle avait ouvert l’enveloppe
Bonjour Math Chérie, ou rebonjour
Je tenais à m’excuser pour mon comportement grossier de ce matin, mais étrangement lorsque j’ai vu ce jeune éphèbe chez toi, mon sang n’a fait qu’un tour .Je ne pensais pas que la jalousie puisse un jour m’effleurer et pourtant je dois te l’avouer, je suis jaloux
Il n’est sûrement pas ton amant, je me suis conduit comme un con.
J’imagine ta réaction à la lecture de cette lettre, ta colère en pensant au salop que j’ai pu être avec toi, mes dépravations érotiques, mes expériences libertines renouvelées à satiété alors que je vivais aux côtés d’une vrai maîtresse femme.
Tu as raison, j’ai tout confondu libertinage et adultère, t’impliquant puis te délaissant au point que la haine s’est substituée à ton amour pour moi. Me pardonneras –tu ?
Tu me manques tant, j’ai faim de toi. Lorsque je t’ai vu ce matin dans ta nuisette, je t’aurai fait l’amour sur le champ tant mon envie était incontrôlable.
Je ne te demande pas de reprendre la vie commune, mais juste de me rejoindre à la maison du lac, ne serait-ce que pour quelques jours, pour que nous retrouvions un peu. Le temps n’est plus à la discorde ...
Je te ferai préparer la chambre bleue, celle que tu aimes tant
Rejoins moi, je t’aime toujours, je n’ai jamais cessé de t’aimer, mais tu as préféré me fuir, je ne me le pardonnerai jamais. Essaie d’oublier toutes mes conneries...
Je t’embrasse
Chrys
Elle avait lu la lettre sans sourciller .Il était temps qu’il fasse son mea culpa, mais il avait raison de ne pas se pardonner, car elle ne lui pardonnerait jamais.
Etait-il tant en manque de maîtresse qu’il fasse appel à son ex- femme. Il l’avait bafouée, alors qu’elle s’était prêtée à tous ses jeux érotiques, elle en était devenue disciple du fétichisme dans ses toilettes mais non dans la perversion, pour le suivre, puis par goût pour les situations peu conventionnelles. Puis tout avait chaviré, elle avait perdu son aura à ses yeux et tout le glamour du libertinage avait perdu son éclat au profit du dévergondage.
Orgies et autre perversions avaient remplacé les jeux de rôle guidés par l’amour, elle avait décidé de le quitter, il ne l’avait pas retenue par trop perverti par ses nouvelles et incessantes tentations.
Non elle ne lui pardonnerait jamais, mais quelques jours dans La Creuse, pourquoi pas.
Après tout elle ne partait au Portugal que début juillet, cela lui donnait le temps d’aller passer une dizaine au calme à la campagne.
Elle avait balayé son bureau du regard, puis avait tiré la porte pour rejoindre Benjamin dans le hall. Il était en pleine discussion avec un groupe d’élèves, elle lui avait fait un signe de la main auquel il avait répondu un « J’arrive » comme peuvent le faire les jeunes pour vous faire patienter.
Elle était sortie, avait allumé une cigarette .Elle qui s’était jurée de ne jamais reprendre, voilà que la cigarette redevenait un geste automatique. Elle avait attendu patiemment que Benjamin veuille bien la rejoindre .Il avait tardé, elle était partie, il saurait bien la retrouver.
Elle avait profité de sa solitude retrouvée pour effectuer quelques achats en vue de son prochain départ.
En milieu d’après-midi, elle avait bipé Benjamin qui ne l’avait rappelé que beaucoup plus tard
« Mathilde, pourquoi ne m’as-tu pas attendu ?
-J’ai horreur d’attendre
-Je m’en souviendrai. Où es-tu ?
-Chez moi.
-J’arrive.
-Non écoute, je suis invitée ce soir à dîner chez un couple d’amis, je te propose que nous y allions ensemble. Passe me prendre à vingt heures
-Es-tu toujours Tara King ?
-Oui
-Ok, je dîne avec Tara, mais je veux faire l’amour à Mathilde.
-Non, Benjamin
-Non ?
-Ce soir c’est moi qui te baise ! »
A vingt heures sonnantes, Benjamin avait tapé à la porte.
« Es-tu prête ?
-Oui je le crois...
- Laisse-moi vérifier »
Il avait glissé ses mains sous la jupe courte, avait planté ses ongles dans ses fesses nues, vérifiant en même temps si les dessous de dentelles n’avaient pas fait une apparition depuis leur séparation plus tôt dans la journée.
« Te savoir nue sous ta jupe, me rends dingue
-Je t’espère audacieux, jeune homme !
-Audacieux, je serai amoral, je te veux à ma merci »
L’érotisme planait autour d’eux comme des effluves magiques. Tout jeune qu’il était, Benjamin n’en était pas moins licencieux dans sa sensuelle complicité avec Mathilde
A suivre...
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