tu me manques - Les Rita Mitsouko
L’énervement et la colère de Philippe était palpables à chacun de ses pas, enfermant inextricablement Max dans une situation dont il ne connaissait pas à l’instant T, la solution pour s’en échapper de la façon la plus révérencieuse
Pourtant Elisa n’était pas rentrée, et à la seule pensée qu’elle ait pu passer toute la nuit dans les bras de sa rousse voisine, il n’avait pu en réprimer une légère érection, encore empreint des relents sensoriels de la soirée dernière.
Cet érectile tension n’était pas passée inaperçue, difficile de cacher ses émotions quand on est à peine vêtu d’un caleçon, aux yeux de Philippe, qui en était devenu furieusement vulgaire.
« Mais en plus, il bande le con ! »
Max avec un calme impertinent, un sourire mal contenu au bord des lèvres, s’en était excusé prétextant la classique érection matinale d’un homme normalement constitué. Mais intérieurement il ne songeait qu’à ces deux femmes qui avaient partagé avec lui une partie de la nuit.
« Veux-tu un café, Philippe ?
-Ne te fous pas de ma gueule, où est-elle ?
-Parlons en posément, tu vois bien qu’elle n’est pas là !
-Oui mais alors où est-elle Max, j’ai appelé chez toi hier et c’est elle qui a répondu »
La situation se compliquait, Max ne s’attendait pas à cela, sa garce de maîtresse avait oublié de lui signifier ce petit détail qui avait son importance.
Tentant de calmer le jeu, il avait improvisé le plus naturellement possible
« Assied –toi, je vais t’expliquer
-Il n’y a rien à expliquer, vous êtes deux sordides salops
-Philippe, calme toi et écoute moi. Effectivement, Elisa est passée au cabinet ....Il avait ponctué sa phrase d’un éclat de rire
-Pourquoi ris-tu ? Ce n’est pas drôle !
-Excuse moi, je repense à la scène, elle a traité ma secrétaire de tous les noms...
-Bon et après ?
-Elle m’a demandé de l’héberger pour une nuit ou deux, elle a passé une nuit ici et quand je suis revenu hier soir, elle n’était plus là...je pensais qu’elle était repartie !
-Et donc vous avez baisé !
-Mais non arrête, elle avait besoin d’un peu de changement, tu l’aimes trop Philippe, tu l’étouffes, la jalousie ne sert à rien que de la faire fuir. Liz a besoin de folie, d’évasion !
-Elle a tellement changé ces derniers temps, je ne la reconnais pas. Depuis que tu as fais sa connaissance ...
-Rien à voir avec moi »
Qui voulait-il protéger, Philippe, Elisa ou lui-même. Peut –être les trois pour éviter un clash irréversible.
Sa malhonnêteté, cette spirale mensongère infernale dans laquelle il s’était engouffré n’avait rien de valorisant à ses yeux, il était à deux doigts de lui avouer toute la vérité, de lui dire à quel point il aimait Liz, à quel point elle le faisait bander, à quel point il aimait la femme qu’elle était et que lui, Philippe n’avait su décrypter.
« Je vais t’expliquer Philippe... »
Trois légers coups avaient retenti à la porte .Un vent de panique avait saisi Max, mais dans l’impossibilité de déroger à toute civilité en la présence de Philippe, il avait ouvert la porte.
Angie était entrée, rayonnante de beauté, les bras chargés de sachets aux effluves de viennoiseries fraichement achetées.
« Hello Max, comment vas –tu depuis hier soir, j’ai pensé qu’un petit déjeuner te ferait le plus grand bien. Toutes ces émotions !
Elle avait aperçu Philippe et s’était excusée.
« Oh pardon, tu n’es pas seul, je suis désolée, mais nous allons partager le petit déjeuner
-Philippe, je te présente Angie, ma voisine et locataire
-Enchantée Angie »
L’apparition de la belle rousse avait progressivement étouffé tout soupçon à l’égard de Max.
Toujours égal à lui-même avait-il songé, un sacré Don Juan !
« La petite chérie dort toujours, je vais la réveiller et lui dire que nous avons un invité
-La petite chérie ? avait répondu Max, les yeux exagérément écarquillés »
Angie avait du passer une délicieuse nuit, avec son amante, elle avait totalement changé d’attitude, peut être était-elle tombée amoureuse .Max en avait ressenti un pincement au cœur, mais je suis jaloux, ma parole, avait-il songé un instant .Mais dans l’urgence, il avait jeté un regard réprobateur à Angie, essayant de lui faire comprendre la situation plus qu’embarrassante à laquelle elle allait être confrontée.
Angie, loin d’être une fille stupide, avait détourné la conversation habilement et presque naturellement avait embrassé Max avant que de s’asseoir sur ses genoux.
Angie était encore empreinte des fragrances amoureuses de son amante, ce qui avait valu une nouvelle érection...
Sacré Max, avait songé Philippe, sacrément belle cette fille.
« Hum, Max, tu as l’air en forme ce matin, avait surenchéri Angie en effleurant le caleçon de Max du revers de sa main
-Angie, n’en profites pas ma belle, et puis nous ne sommes pas seuls
-Et vous Philippe ?
-Oui ?
-Etes-vous seul, je veux dire dans la vie ?
-Angie, arrête des questions indiscrètes
-Non, je suis marié à une femme délicieuse, je pensais la trouver ici mais, je me suis trompé. Pardonne-moi Max »
La belle écossaise avait eu tôt fait de démêler le sac de nœud auquel elle était confrontée, et insidieusement, initiée à bonne école par son amante d’une nuit, avait continué à jouer la comédie amoureuse.
Tout aurait pu s’arrêter ainsi, Philippe aurait pu repartir comme il était venu, si, au moment le plus inopportun, Liz n’était intervenu en frappant légèrement à la porte de l’appartement.
La complicité féminine est une arme diabolique.
A peine Angie avait-elle ouvert la porte, que Liz avait reconnu la silhouette de son mari sagement installé, de dos, dans le fauteuil du salon.
Le regard de sa maîtresse avait agi comme un code secret et repoussant les limites du machiavélique, Liz, était entrée magistralement lançant avec une assurance indécente
« Bonjour les amoureux ! Philippe ? Que fais-tu là ?
-Et toi Liz ?
-Liz, avait rétorqué Max, mais oui que fais tu là, je te croyais repartie !
-Angie, je te présente Philippe mon mari
-Ton mari ? Mais tu ne m’as pas dit que tu étais mariée...
-Tu ne me l’as pas demandé
-Et toi Angie, avait questionné Max, pourquoi ne m’as-tu pas dit que Liz était chez toi ?
-Tu ne me l’as pas demandé »
Un silence assommant avait fait suite à cette dernière réplique, la situation devenant aussi rocambolesque qu’inextricable.
Philippe s’était levé, prêt à fuir, mais Liz l’avait retenu violemment par le bras
« Attends Philippe, je repars avec toi »
Comme à chaque fois, Philippe avait craqué pour cette femme diabolique dont il était fou amoureux, essayant d’occulter les mensonges odieux dont elle était en train de l’enrober.
Le diabolique avait atteint son paroxysme quand Angie, pour je ne sais quelle raison avait lancé presque innocemment
« Mais non restez, nous sommes samedi, passons le week-end ensembles
-Angie a raison, restez »
Max, fou de jalousie, n’avait aucune intention de laisser repartir sa maîtresse ainsi. Quant à l’indécence de la situation elle avait rajouté une note supplémentaire d’épice dans l’esprit déjà par trop lubrique de Liz, qui ,par défit, le regard enjôleur, s’était adressée à son mari
« Oh oui !, Phil, s’il te plait, restons »
Philippe abasourdi par le culot monstrueux de sa femme, avait pour autant, acquiescé.
Elisa, ainsi, allait donc passer son week -end avec son mari, sa maîtresse et son amant !
A suivre...
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Clap Clap clap clap clap! Je ne peux qu’applaudir… ça devient du vaudeville digne de ce nom. Quel retournement de situation, j’ai bien ri à l’engrenage de la situation, aux jeux des complices, c’est une pièce de théâtre que vous devriez écrire !!
Et puis, je vous parlais de phrases qui coulent toutes seules, comme du Bordeaux : "Angie était encore empreinte des fragrances amoureuses de son amante, ce qui avait valu une nouvelle érection..." J'adore !
Rédigé par : The Blade | 11 juillet 2008 à 16:20
Evidemment le temps n'est que torpeur devant tant d'empressement d'embrasser la vie à bras le corps.
Evidemment le temps n'est que malheur quand le vieux devant son calendrier n'a que pour seul amusement de cocher les jours passant... au jour le jour... cocher ses jours sans nuits agités, sans personne pour lui rappeler que lui aussi a aimé...
Le corps voici un sujet qui nous est bien familier,animal domestique au reflet sauvage il est notre precieux celui qu'il faut cherir et entretenir...
Je t'approuve dans ta quete,dans ta recherche.
Oui c'est ça, finalement tu est une chercheuse! Je vais suivre tes travaux et attendre... attendre le moment ou en bonne chercheuse respectée du monde des sens,tu finiras par trouver....Quoi? Je compte sur toi pour me le dire...
Effel... Parfois absent parfois là toujours lecteur...
Rédigé par : effel | 11 juillet 2008 à 19:31