Un malaise s’était soudainement installé, Max, conscient de l’ambiguïté de la situation, s’était éclipsé prétextant ses taches de maître des lieux
« Je vais dresser une jolie table, je vous laisse boire tranquillement votre verre
-Oh Max, ce n’est pas la peine, nous mangerons sur le bar de la cuisine, c’est sa tache initiale, il n’est pas là que pour accueillir des dérives érotiques.
-Liz, tu abuses, tu oublies que nous avons une invitée, elle n’est pas obligée d’écouter tes sornettes
-Oh, Max, je ne suis pas une sainte, alors comme cela Liz, Max aurait des pratiques particulières ?
-Si vous vous y mettez Angie, nous n’en sortirons pas, serais –je victime d’un complot !
-Angie, je crois que nous mettons Max mal à l’aise !
-Vraiment Max ? Pourtant c’est bien dans le club où je travaille de temps en temps que je vous ai rencontré, la suite vous la connaissez.
-Pas moi, je ne connais pas la suite et....
-J’ai rencontré Angie à son club, c’est vrai un soir de blues, perdu dans les vapeurs d’alcool et la solitude.
-Et comme par hasard, elle était ta voisine, le monde est petit !
-Pas du tout... après mon show, j’ai pris un verre au bar avec Max comme j’aurais pu le faire avec n’importe quel client et de fil en aiguille
-Il t’a emportée dans son antre et à mis le fil dans le chas ou dans la ...
-Liz...tu abuses
-Mais non, j’étais en quête d’un logement et Max m’a gentiment proposé la petite chambre vacante qu’il possédait sur le même palier que son appart.
-Comme c’est touchant Max au secours d’une âme égarée
-Mais tu es jalouse ma parole, avait soufflé Max alors qu’il s’afférait à présenter du mieux qu’il pouvait les plats ramenés du fastfood chinois
-Pas du tout, je regrette seulement que tu ne m’en as pas parlé plus tôt
-A vrai dire Liz chérie, tu n’es arrivée qu’hier, et nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de parler de mes connaissances plus ou moins proches.
-Oui c’est vrai, tu as préféré me la faire connaître différemment, disons de manière plus...intime avant que de me la présenter »
Angie avait baissé la tête, Max avait blêmi, alors qu’Elisa, balançant ses escarpins rouges d’un brusque mouvement de la jambe, avait remonté ses mollets sous ses fesses s’installant confortablement dans le canapé, imperturbable malgré la tournure de la discussion !
« Une autre coupe Angie ? J’ai l’impression que tu manques d’air...
-Avec plaisir, mais l’alcool me monte rapidement à la tête
-Max, un verre ?
-Etiez-vous au courant Angie ? OUI, un scotch on the rocks
-Au courant, au courant de quoi ?
-Non, Max, Angie, ne sait rien du tout, c’est juste son parfum qui l’a trahit, tu connais mon sens aiguise en matière d’odeur... »
Angie avait secrètement, du regard, remercié Elisa de lui avoir épargné une réponse embarrassante .L’œillade complice les avaient encore plus rapprochées, mais pour autant la jeune écossaise ne comprenait toujours pas l’orientation de cette conversation plus ou moins compromettante pour les deux protagonistes .L’étau se refermait sur elle irrémédiablement et ce n’était pas le brusque changement de gestuelle de sa comparse qui pouvait la faire changer d’avis.
Elisa s’était doucement enrobée d’une hyper sensualité presque insolente, dévoilant de manière subversive ses cuisses jusqu’à la jarretière de ses bas couture et au-delà, laissant entrevoir sous les dentelles transparentes la fleur défendue de ses envies. Cette attitude toute en douceur et provocation n’aurait laissé personne indifférent. Le trouble s’était emparé d’Angie, qui, face à Max déstabilisée par l’aplomb de sa maîtresse, avait bu d’un seul trait la coupe de champagne que lui avait tendu Liz. Celle –ci consciente de l’effet ravageur qu’elle pouvait diffuser sur Angie, avait poursuivi la discussion, de manière plus personnelle, plus intime, mettant de côté les déviances sexuelles de la nuit passée.
« Mais Angie, je ne comprends pas, tu parles de club, tu m’as dit suivre des cours d’art dramatique ?
La « garcitude » de Liz atteignait des sommets dont elle ne se savait même pas capable, mais pourtant la jeune femme avait répondu sans sourciller
« Je bosse dans un club deux soirs par semaines pour payer mes cours, oh je sais ce n’est pas très glamour, mais très lucratif. Et puis j’adore la danse, alors finir topless ne me dérange pas.
J’ai pratiqué le modern jazz pendant très longtemps alors j’ai joint l’utile à l’agréable, sauf que...
-Sauf que ...tu danses pour des hommes !
-Oui, c’est cela, mais à vrai dire je me suis habituée et puis je ne vais jamais plus loin que la danse et un verre...
-D’où Max
-Oh Liz, laisse là, tu la mets dans l’embarras ... »
Mais Liz n’avait eu que faire de la réplique de son amant et avait poursuivi
« Danserais-tu pour moi Angie ?
-Miss Coco !
-Miss Coco ?
-Oui, c’est mon nom de scène !
-Non, Je veux que ce soit toi, Angie, qui danse pour moi
-Liz ça suffit, arrête ça avait grommelé Max
-Alors Angie ?
-Après le repas peut être, plus tard dans la soirée
-Tu vois Max ...
-Bon passons à table, le repas est prêt »
Les deux femmes s’étaient attablées au bar de la cuisine, juchées sur les hauts tabourets tandis que Max était sagement resté derrière le comptoir, s’apparentant dans le lubrique de la situation à un majordome au service de ces dames. Le rôle qu’il avait choisi d’endosser rajoutait une note épicée supplémentaire à l’ambiance déjà par trop équivoque.
« Ces dames prendront bien un verre de vin ?
-Oui bien sûr, n’est ce pas Angie ?
-Je ne sais pas ...j’ai déjà bu deux coupes de Champagne, mais oui avec plaisir »
Liz avait saisi un samossa dans un large plat à sa portée et avait mordu dedans à pleine dent l’assortissant d’un hum et, par complicité ou par gageure, avait invité Angie à partager sa bouchée lui posant délicatement dans sa bouche, laissant traîner sensuellement un doigt sur sa langue, puis sur le bord de ses lèvres avant de le retourner dans sa bouche.
« Délicieux »
Elisa venait d’offrir à Angie un visage inattendu en avançant à pas de velours avec une présence obsédante.
A suivre...
Quelle coquine cette Liz...
Elle attaque dans tous les angles, on ne sait plus où sont les proies, où sont les prédateurs...
Vivement cette danse éspérément torride
Rédigé par : The Blade | 03 juillet 2008 à 15:58