Le feu qui brûle en moi n’a pas atteint mon pygmalion.
Sur mes baisers persiste une amertume acide de n’a voir sur l’aimer autant qu’il le voulait.
Retraite bucolique, évasion d’un ermite n’ont pu tout effacer.
Abreuvée de doux rêves, de fantasmes riches en félicité, j’ai avancé dans l’ombre pour mieux le retrouver.
Désirs incandescents, caresses improvisées, toute une initiation jusqu’à l’éducation qu’en mon âme endormie il a su diffuser, a fait de moi la femme que je suis aujourd’hui, déliée de tout tabous et autres interdits.
Envie de ressentir sur mes lèvres ses baisers enfiévrés, ressentir sur mes cuisses la chaleur de sa peau, ses mains, ses doigts qui glissent pour mieux m’émerveiller, tel est mon supplice pour mieux le dévorer.
Tous ces plaisirs complices de nos âmes enchainées, ces mots édulcorés que l’on n’osait se dire ont fini par blesser une attirance physique aux pouvoirs carnassiers.
Je suis la femme de l’ombre qui l’aime plus que de raison, aveugle et malmenée par ses silences sans raison, avide des plaisirs qu’il aurait pu m’offrir , gourmande de ses désirs , affamée de son sexe dans mes chairs enfiévrées par cet amour irrationnel qu’à lui seul je destine.
Juste une étreinte torride, juste nos deux bouches scellées et nos corps emmêlés auraient eu raison de sa frilosité d’enfin nous rencontrer.
Nous nous serions aimés au milieu de nulle part, je l’aurais dégusté comme un bon fruit d’été, me serais abreuvée au nectar de ses lèvres, mélangeant notre sang en morsures fougueuses, diluant nos salives pour mieux nous déguster.
L’histoire d’un baiser qu’il ne m’a pas donné, la romance de deux êtres en proie au maléfice d’une passion obsolète qu’on n’a pu déjouer.
Je sens toujours en moi ce feu qui me dévore, parcourant tout mon corps jusque dans le bleu de mes veines, cette fièvre brûlante qui inonde mes dentelles à la seule pensée de lui.
Amoureuse exaltée, passionnée de la pointe de mes seins jusqu’au creux de mes reins, je lui aurais tout donné s’il avait pris le temps de me le demander.
Le temps est assassin, il ne pardonne rien, ni les poignées d’amour, ni les rides sauvages qui s’installent doucement au bord de nos yeux clairs, mais pourtant ...il n’y a que le regard qui ne change jamais et le mien tantôt langoureux, tantôt émerveillé, tantôt larmoyant, tantôt lubrique à lui seul était destiné. Il n’a pas su y lire combien je l’adorais, combien je le désirais, il n’a pas su ...ou bien l’a-t-il refusé.
Je vieillirai sans lui ...pourtant il était mon destin ! Il le sait, je le sais, nous le savions !
© 2008 Mysterieuse
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