Heroin - The Velvet Underground
Restait à demeurer crédible aux yeux de la dame officiellement sentinelle de l’immeuble bourgeois qui l’employait. Restait aussi à espérer qu’elle ne l’avait pas vu pénétrer dans l’édifice, la veille au soir.
Soudainement excitée par cette nouvelle aventure, le plus discrètement possible, elle avait refermé la lourde porte d’entrée, se retrouvant confrontée subitement à l’effervescence citadine de la capitale.
Le temps d’élaborer un plan plausible, puis elle avait sonné à la conciergerie.
Une voix nasillarde émanant de l’interphone avait répondu comme un écho, difficilement audible
« Oui, c’est pourquoi ?
-Pouvez-vous m’ouvrir Madame s’il vous plait, c’est important !
-Mais c’est pourquoi ?
-Une résidente a oublié son sac à main dans le taxi, je lui rapporte
-Bien, bien je vous ouvre ! »
Au même instant, dans un bruit mécanique la gâche de la porte avait lâché, elle était entrée dans le hall d’un pas assuré.
Une vieille dame l’attendait sur le seuil de sa porte.
« C’est très aimable à vous Madame. Nous avons partagé le même taxi et la jeune dame a oublié ceci avec toutes ses affaires à l’intérieur.
-Je n’en vois qu’une dans l’immeuble, une vraie tête de linotte, ce n’est pas la première fois !
- Etes-vous sûre Madame que nous parlons bien de la même personne
-Ma petite dame, votre étourdie n’est-elle pas rousse, la trentaine, oh une jolie fille, mais un peu ...enfin vous voyez !
-Non je ne vois pas, mais la description est la bonne !
-C’est Miss Coco !
-Miss Coco ?
-Oui, c’est son nom de scène
-Son nom de scène ?
-Oui enfin vous voyez, une fille de mauvaise vie, Mon Dieu, enfin elle travaille dans un club comme elle dit !
-Un club ?
-Oui enfin, un de ces endroits où on finit à moitié nue, un établissement pour homme vous voyez .En fin elle est bien mignonne cette petite, bien polie, toujours aimable, je n’ai rien à lui reprocher, sa vie ne me regarde pas, elle fait ça pour payer ses cours d’art dramatique.
-Ah ok, je vois, et où puis- je la trouver ?
-Troisième étage, en sortant de l’ascenseur, à droite au fond du couloir, elle habite une petite chambre de bonne rénovée. Je vous laisse vous y rendre si cela ne vous dérange pas, mes vieilles jambes ma petite Dame m’abandonnent.
-Bien sûr, Madame vous êtes bien aimable, je vous souhaite une bonne journée !
-Demandez Angie, c’est son vrai prénom, Angie Ferguson ! Bonne journée Madame »
La vieille dame avait été bien plus prolixe qu’Elisa ne l’avait espéré. Peu fière de sa supercherie, non tant vis-à-vis d’Angie, mais plutôt pour avoir trompé une vielle dame dévouée et charmante, elle s’était néanmoins félicitée intérieurement de son stratagème.
Alors même qu’elle gravissait les étages, avec beaucoup de détermination, elle avait élaboré un nouveau leurre pour aborder le plus judicieusement possible, Angie, alias Miss Coco !
Miss Coco ! Max fréquentait donc une Gogo Danseuse, mais quel genre d’homme était-il donc ?
Mais bien plus que la décevoir, cette nouvelle surprise, avait eu le mérite de lui procurer une certaine excitation. Puis après tout, la belle rousse n’était peut être rien d’autre qu’une voisine de palier ayant un goût prononcé pour les amours libertines, elle avait même fini par l’envier, pouvoir jouir de la vie et de ses plaisirs en toute liberté !
Elle s’était légèrement remaquillée dans le reflet de son minuscule poudrier avant que de donner trois légers coups de ses doigts repliés sur le panneau de bois de la porte.
Angie était apparue sur le seuil de la porte, petit short et débardeur, ses cheveux rouquins et bouclés relevés dégringolant en cascade sur ses épaules rondes dont la texture s’apparentait à de la soie.
« Oui c’est pourquoi ?
-Excusez moi de vous déranger, Mademoiselle, je me présente je m’appelle Elisa, je suis une amie de Monsieur Robin
-Enchantée et que puis-je pour vous ?
-Et bien à vrai dire, j’étais chez Max, je suis sortie, la porte à claqué, et je me suis retrouvée sur le palier, à la rue, mon portable à l’intérieur, je n’ai aucun moyen de le joindre ! Auriez-vous son numéro, pourrais-je l’appeler ?
-Ah non je suis vraiment désolée, Max n’est pas un intime, mais avez-vous demandé à la gardienne ?
-Oui, sans succès, alors je pensais !
-Bien non, je ne peux rien faire pour vous ! »
Au même instant le portable de Lisa avait bourdonné dans son sac sous le regard à peine surpris d’Angie. Quant à Lisa confondue, trahie par le vibreur de son cellulaire, avait soudainement baissé les yeux.
Angie avait souri, sûrement amusée par la tournure que prenaient les événements.
« Ecoutez, Elisa, je sais très bien qui vous êtes, c’était bien moi, hier soir, juste un concours de circonstance, une porte entrouverte, je l’ai poussée, la suite vous la connaissez ....
-Je suis désolée, je suis confuse !
-Ne le soyez pas, je peux comprendre votre gêne, mais n’imaginez rien qui puisse vous contrarier, je ne suis rien pour Max qu’une voisine de palier, et par complicité, ou par jeu, j’ai accepté son invitation quand il m’a conviée à entrer d’un signe de la main ! Regrettez-vous ?
-Je ne sais que dire, c’est tellement gênant !
-Gênant ? N’assumez-vous pas ?
-Si, si, mais vous retrouver ainsi face à moi alors que hier soir ...
-Oubliez hier soir !
-Pas vraiment envie, c’était délicieusement délictueux !
-Et donc ? Etes –vous attirée par les femmes ?
-Par jeu, par plaisir, uniquement, et j’avoue que Max a fait fort hier soir, il m’a affirmé qu’il n’y avait personne dans la pièce que lui et moi !
-Il doit vous aimer, pour se prêter à de tels jeux, les hommes aiment les salopes, ne voyez rien de péjoratif, dans mes propos, mais vous devez être un sacré bon coup ! »
Elisa avait éclaté de rire !
« Et bien on peut dire que vous êtes directe ...
-Pourquoi se voiler la face ?
-Oui pourquoi ?
-Voyez-vous Liz, je n’aime que les femmes, alors quand je vous ai vu ainsi offerte, je n’ai pu qu’accepter l’invitation, vous êtes une très belle femme, très désirable !
-Angie ...
-N’ayez crainte je ne suis pas en train de vous draguer...
-Oh ce n’est pas désagréable, je devais repartir, mais je n’en ai plus envie, voulez vous venir dîner ce soir chez Max ?
-Avec grand plaisir !
- Réservons-lui la surprise, voulez-vous ?
-J’aime assez vos intentions, mais sachez que je suis très sensible à votre charme »
Lisa n’avait pas relevé cette réplique.
« Angie, aimez-vous la belle lingerie ?
-Qui n’aimerait pas ?
-Ok, entendu, êtes vous libre ?
-Oui, pourquoi ?
-Venez avec moi, vous ne le regretterez pas !
-Vous êtes décidément très mystérieuse !
-N’aimez-vous pas ?
-J’adore !
-Ok, donc, je laisse mes affaires chez vous, nous avons bien le temps jusqu’au retour de Max »
Elles avaient passé le reste de la journée à arpenter les rues de la capitale à la recherche de quelques dentelles affriolantes dont elles étaient revenues les bras chargés.
A leur retour s’en était suivie une séance d’essayage qui avait mis en branle le mécanisme fatal d’une complicité féminine sur fond de lubricité ravageur pour n’importe quel homme sensible à la sensualité de deux femmes charnellement attirées.
A suivre...
Tout est fait pour faire travailler notre imagination et je peux dire qu'elle est très fertile.
C'est toujours un plaisir de vous lire Mystérieuse, j'en ai l'eau à la bouche rien que de penser a la suite ;)
Rédigé par : eddy | 26 juin 2008 à 23:25
A EDDY:Merci ,très cher pour ta fidélité bises
Rédigé par : mysterieuse | 27 juin 2008 à 12:38
Perdu, elle s'appelait Angie ;op
l'homme doit-il se réjouir ou se méfier de la complicité féminine ? Surtout lorsque celle-ci se retourne contre lui...
Au plaisir
Rédigé par : The Blade | 27 juin 2008 à 13:50