Lorsque le carillon de l’entrée avait retenti, presque à l’image d’une femme dans l’attente d’un rendez-vous galant, il s’était miré dans le grand miroir ornant le hall, à la recherche dans son reflet d’un détail qui aurait pu dénaturer sa tenue et son apparence.
D’un revers de la main, il avait remis ses cheveux en place, puis avait réajusté son pantalon thaï.
Sans précipitation, il était allé ouvrir la porte derrière la quelle se tenaient les deux femmes, les bras chargés de sacs d’emballage en papier kraft desquels s’échappaient des effluves de cuisine asiatique.
Elles étaient entrées comme deux gamines, désinvoltes et souriantes lançant à la cantonade un « Bonjour Max » en totale communion.
Sans rien vouloir laisser paraître de ses appréhensions, il leur avait répondu de manière tout aussi légère et presque complice, « Bonsoir les filles » comme si ce trio improvisé n’en était pas à ses balbutiements.
« Les filles » avaient déposé leurs achats sur le comptoir de la cuisine et ce n’est qu’ alors qu’il avait savouré la double vision envoûtante qui s’offrait à lui.
Qui de la cadette, qui de l’ainée était la plus séduisante, il n’aurait pu départager son attirance légitime pour l’une ou l’autre des deux femmes.
Angie avait opté pour un look Bilitis, mais cependant Max, dès le premier regard avait reconnu la griffe personnelle de Liz, dans le choix des couleurs et des matières. La douceur des couleurs de la robe dont le tissu léger épousait à merveille le moindre mouvement de la jeune femme, donnait une lueur particulière à sa chevelure de feu rehaussé d’un rouge à lèvre carmin sur ses lèvres presque candides.
Pas un détail n’avait été oublié pour faire de la femme enfant une femme divine et inversement. Les éphélides disséminées sur son petit nez retroussé et ses joues lui restituaient la candeur d’une jeune étudiante en contraste avec l’allure gracile et sensuelle que lui prêtait le soyeux de la robe aux teintes roses poudrées.
Sa charmante voisine écossaise lui apparaissait soudain, comme une délicieuse proie, non qu’il fut plus que séduit par elle et le mystère que peut engendrer la rousseur féminine, mais surtout par la sensation étrange qu’elle était plus ou moins sous la domination d’Elisa.
La proie de sa maîtresse !
D’ailleurs sa chère amante avait opté pour un tailleur très strict, une veste courte et cintrée sur une jupe moulante largement ouverte sur sa cuisse pour ne pas entraver chacun de ses pas, surmontée d’une chemise blanche dont les poignets étaient resserrés de deux boutons de manchette. Tout dans son allure dégageait d’une autorité masculine judicieusement harmonisée d’une diabolique féminité et de ce sourire particulièrement coquin dont Max était tombé éperdument amoureux des le premier regard.
Le regard ...Liz s’était outrageusement maquillé de noir détachant le vert de ses iris, elle avait joué sur son côté saphique, le pimentant de plus d’une touche intellectuelle et d’un rouge particulier sur ses lèvres, ce rouge noir Chanel qu’elle affectionnait plus que de raison.
Que dire de ses jambes longues et fuselées se perdant sous sa jupe, de ses chevilles hautement perchés sur des tallons aiguilles vermillon. Elle n’avait omis aucuns détails pour faire de sa toilette un véritable costume de diablesse.
Le rouge et le noir de Liz en opposition avec la candeur rosée de sa complice avait traduit chez Max une troublante émotion et un sentiment de jalousie comme s' il craignait que Lisa lui échappât pour aller se réconforter dans les bras d’une femme.
Il était fort à parier que si les deux femmes étaient sorties ainsi vêtues, faire leurs achats, elles avaient du en faire fantasmer plus d’un dans leur sillage, voir même bander.
D’ailleurs Max bandait, et ce n’est pas son large pantalon qui pouvait camoufler quoi que ce soit, bien au contraire, pour la simple et bonne raison que son sexe était nu et tendu sous la toile de coton, tout sous vêtement en une telle occasion était superflu.
« Max, je ne te présente pas Angie, vous vous connaissez
-Ravi Angie que Liz vous ait convié à dîner, c’est une excellente idée »
Elle avait tendu une main énergique à Max comme pour créer une distance dont Elisa ne comprenait pas tout à coup l’utilité.
Angie et elles avaient très peu parlé de Max dans l’après midi, après tout peut être se connaissaient-ils à peine.
« Je suis ravie aussi Max, nous avons rarement l’occasion de nous voir, à peine nous croisons –nous, c’est l’occasion de mieux nous connaître grâce à Lisa. Je vous félicite, elle est très belle
-Oui n’est ce pas ! »
Une étrange atmosphère venait de s’emparer de la pièce, un mystère planant de l’un à l’autre, sur chacun des acteurs de cette étrange mise en scène érotique, rehaussé par le mélange des notes parfumées des deux femmes , une touche d’essence de Guerlain pour Angie et une caresse d’Opium plus épicée pour Elisa !
Liz avait pensé à tout jusqu’aux fragrances en sensualité conjuguée ! Elle était bien plus diabolique qu’il n’aurait pu l’espérer et c’est bien cette lubricité qui le séduisait plus que raison...Jusqu’où pouvait-elle aller, il n’en avait aucune idée, elle était tellement imprévisible ! Il planait dans la pièce un érotisme latent dont l’épicentre n’était autre que Liz en proie à ses démons.
A suivre...
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