La gifle amorce son retour lorsque Benjamin voit soudain Audrey se lever, entièrement nue, puis courir vers la salle de bain, lançant dans son sillage
« Pas le temps de prendre le petit déjeuner, je file sous la douche
-Putain, Audrey !
-Quoi ? Répond-t-elle les yeux écarquillés comme une enfant surprise
-Quoi ! Audrey, tu m’exaspères, laisse tomber, c’est moi qui prend ma douche et je me casse ! »
Elle s’attendait à tout sauf à cette réaction, entre colère et abandon...Mais curieusement son étonnement est étouffé par un étrange sentiment, un sentiment qu’elle n’a plus ressenti depuis longtemps pour un homme.
Cette réaction épidermique et soudainement autoritaire de Ben lui rappelle que derrière tendresse et respect se dissimule, une émotion plus forte, plus dévastatrice, la virilité avec un grand V, qui l’émeut plus que de raison. Mais elle n’en démord pas, et malgré cette brusque rébellion, elle poursuit sa course vers son salon de bain, simulant l’indifférence totale et argumentant son désaccord en se faisant couler un bain de façon fort bruyante.
La porte d’entrée claque ....il est parti, elle ne réfléchit même pas un instant et fonce à sa poursuite, entièrement nue, pour l’arrêter dans sa fuite, quand elle se trouve nez à nez avec Kate ...
« Où va-t-elle ? s’exclame Kate
-Kate, qu’est ce que tu fous ici ?
-Je passe te prendre, tu te rappelles séances photos à 10 heures, il serait temps que tu te bouges le cul
-Tu vois Kate, c’est pour cela que je ne t’aime plus, ta vulgarité, ton autorité....
-Ah oui, vraiment !
-Oui, Kate, je vais devenir grossière
-Hummm ! Enfin ma pauvre fille, tu es trop coincée pour ça
-Kate, tu m’emmerdes !
-Houlà, mais c’est qu’elle mordrait »
Benjamin, médusé, assiste à la scène sans broncher ...Il vient juste de comprendre qui est Kate et ne peut s’empêcher de ressentir l’émotion d’un amant surpris, alors même que la tromperie d’Audrey n’est qu’illusoire.
Mais l’amante bafouée, ne s’inquiète même pas de la présence de Ben, pire il semble même qu’elle n’ait pas pris conscience de l’existence d’un témoin. Elle harcèle Audrey de mots châtiés indignes de la gente féminine, allant même jusqu’à la bousculer, lui imposer un baiser et des caresses qui se voudraient intimement sensuelles si elles n’étaient violemment volées.
L’érotisme fantasmagorique que peut engendrer, chez un homme, une relation amoureuse entre deux femmes, vole soudain en éclat sous le regard de Benjamin, qui bien malgré lui intervient maladroitement au sein de la discorde.
« Kate !
-Tu es encore là toi !
-Kate, vous rejoindra plus tard, allez-vous en maintenant !
-Mais qui es tu, pour me parler ainsi, pauvre mec
-Kate, s’il vous plait ! »
Audrey vient de le rejoindre derrière le bar de la cuisine américaine et se love contre lui !
Ce corps meurtri de contraintes violentes, ainsi collé contre sa peau, lui ôte soudain toute aptitude de contrôle face à son rival au féminin. Les larmes d’Audrey perdues sur son épaule étanchent sa soif de plaisir éveillant une malveillance érectile sous le caleçon. Il ne peut décemment pas l’abandonner, ni même amorcer un quelconque déplacement, au risque de friser le pathétique ou pire, d’être accablé de dérision par son adversaire si peu dotée de compassion.
« Kate, pour la dernière fois, s’il vous plait, sortez d’ici...
-C’est pour cela qu’il te plaît pour sa politesse et ses belles manières .Ma Pauvre fille tu es tombée bien bas »
Le silence est le pire des mépris, dit-on, en l’occurrence, Kate, face à un mutisme dévastateur, jette de rage les clés de l’appartement au travers de la pièce et sort en claquant la porte violemment.
Serrant son hôtesse dans ses bras, essuyant ses larmes, Benjamin ressent soulagement et bien être quand Audrey lui murmure, comme une enfant, merci au creux de l’oreille.
Tournant la scène en dérision, qualifiant sa rivale de véritable furie, il accompagne Audrey jusque dans son bain.
« Qui est-elle pour toi, à part ton ex- amante
-Ma directrice de casting...
-Et ta tortionnaire !
-Oui aussi...elle est autoritaire et vicieuse, m’a entraînée dans des ....
-Chut Audrey, je ne veux pas savoir, prends ton bain puis rejoins-moi pour grignoter...Ok ?
-Ok, Ben, tu es un Amour !
-Un con, tu veux dire
-Non pas un con, un Amour, et puis quel self - control
-Oui je dois avouer, je m’étonne moi-même, entre cette nuit et...
-Cette nuit ?
-Ne joues pas les innocentes, tu l’es bien assez comme ça ...
-Tu ne te casses plus ?
-Non rappelle toi, j’ai un appart à visiter ! Allez détends toi je t’attends »
Combien de temps va-t-il encore résister à cette profonde attirance que lui inspire cette jeune femme...Comme pour juguler ses pensées arbitraires, retournant vaquer à ses occupations culinaires du matin, il s’adresse dans l’autodérision, à son sexe
« Et toi, arrête de m’énerver, un peu de respect, zut à la fin, elle ne t’a rien demandé ! »
L’effet est immédiat, ses pensées se diluent en songeant à la situation qu’il vient de négocier avec sérénité et brio, peut être une amorce clandestine d’un changement de sa destinée.
Cette irruption matinale lui a ouvert l’appétit, il dévore œufs et bacon, bientôt rejoint par Audrey, les cheveux encore humides, à peine maquillée, juste vêtue d’un grand chandail de laine et d’une courte jupe en toile de jeans noire.
Son œil inquisiteur parcourt la demoiselle de manière affable et sournoise à la fois dont Audrey n’es pas dupe
« Adorable !
-Et ?
-Et rien !
-Menteur »
Elle se glisse entre Benjamin et le bar, puis à la force de ses bras se glisse sur le comptoir de marbre noir, les jambes pendantes à hauteur de la taille de son hôte !
« J’aime ton parfum, tu sens l’amour
-Je n’en porte pas ...
-Alors tu sens vraiment l’amour ! Audrey, je vais te manger, le sais –tu ?
-Pas cap, lui répond t- elle en écartant ses cuisses »
Les mots s’estompent dans le silence de la pièce, il glisse ses mains sous la jupe, agrippe doucement les dentelles de ses dessous, les fait glisser avec délicatesse jusqu’à la pointe des ses pieds.
A peine a-t-il enfoui sa tête entre les cuisses de l’audacieuse, qu’il sent ces effluves si particulières qu’engendre le désir d’une femme en proie à ses pulsions.
Il s’en délecte, s’en enivre, lève son regard sur Audrey, qui, perdant d’un instant tous ses repères, laisse décliner lentement sa tête en arrière, dans un espoir de soumission à son plaisir qui l’envahit par vague chaude et frissonnante.
Mais les instants sont mal choisis, elle se ressaisit brusquement ...
« Non pas maintenant, lui dit-elle en sautant légèrement du bar
-Tu ne peux pas me faire ça, regarde dans quel état je suis !
- Rejoins-moi au studio dans deux heures »
Ce disant elle attrape à la volée un pancake, ingurgite une tasse de thé comme une purge et lui griffonne l’adresse sur un bout de papier, puis s’envole telle une feuille emportée par le vent.
« Audrey et .....L’appartement grogne –t-il entre ses dents », alors qu’elle est probablement déjà dans la rue
Le temps n’est plus au monologue avec son sexe, il n’y a guère qu’une douche froide qui puisse faire quelque chose pour lui !
A suivre...
Bonsoir
Ne devait il pas y avoir une suite ou doit on l'imaginer ?
Rédigé par : Elbe75 | 09 novembre 2009 à 23:52
A Elbe 75: Comme vous le le faites remarquer il doit y avoir une suite ....Elle viendra surement quand je m'y replongerai,c'est bien la première fois que je me fais gronder...sourire
Rédigé par : mystérieuse | 10 novembre 2009 à 10:18
Vous gronder, pourquoi pas, mais pas dans ces circonstances :-)
(penchez votre tête sur la gauche et vous verrez que je souris (sourire))
Je suis certes impatient, qualité ou défaut, that's the question !! je suis chez les charbons ardents sans vilain jeu de mots, lieu d'une scène de votre récit.
Ma seule pensée va à cette jeune fille, dénommée Audrey, je ne souhaite pas laisser dans les mains de cette satirique et aimante directrice de casting alors qu'un jeune et bel étalon ne souhaite qu'une chose : la caster mais d'une façon beaucoup moins conventionnel et plus virile :-) (tourner toujours votre tête sur la gauche et là ... quelle surprise je vous souris)
De peur de vous lasser car ma "prose" pourrait être plus prolixe, je vous invite à "nous" révéler la suite de cette nouvelle ou roman (ne tiens qu'à vous de nous tenir en haleine, pour en définir le terme).
J'ose croire que vos pensées sont tournées sur d'autres fantasmes dont nous pourrons jouir très prochainement. A en croire votre imagination voire même expérience, nous ne serons pas déçus.
Pour conclure, sans prétention aucune car je ne pense pas vous arriver à la cheville, que j'imagine fine et constituant le point de jonction de votre jambe que je suppute galbée et emprisonée dans des bas mettant en exergue une peau douce, enclin à de caresses légères et parfois plus marquantes,(pardon pour un éventuel copyright)je vous propose si vous le souhaitez d'écrire à 4 mains la suite des péripeties d'Audrey et Alexis ...
Mes pupilles, certes affaiblies par cette heure tardives, n'attendent qu'un signe de votre part.
Quant à mes lèvres, elles déposent de légèrs baisers sur vos joues, espoir d'attiser votre envie de répondre à ce long commentaire
Salutations
Elbe75
Rédigé par : Elbe75 | 11 novembre 2009 à 05:04
A Elbe 75:Votre (vos) sourire(s) attise(nt) ma curiosité...Votre demande m'impose une relecture de cette nouvelle inachevée...Qu'est-ce à dire ...quatre mains ...l'aventure me tente !J'attends de vos nouvelles!
Rédigé par : mysterieuse | 11 novembre 2009 à 14:18
Mes mains n'attendent qu'une chose...............pianoter sur mon clavier à défaut de pouvoir partager le votre
Alors dès que vous serez prête à vous replonger dans cette nouvelle, je m'empresserai de vous distiller quelques idées qui je l'espère pourraient vous "combler" :)
Rédigé par : ELBE75 | 11 novembre 2009 à 15:31
A Elbe75: je me suis replongée dans cette histoire , me suis surprise de l'écriture , j'aime ...elle mérite une suite!
Rédigé par : Mysterieuse | 13 novembre 2009 à 12:33
Mon impatience réclame à nouveau la suite de cette histoire ;)
Rédigé par : Elbe75 | 09 mai 2010 à 21:19
A Elbe75: vous savez bien que je vous attends pour la reprendre ...Baisers
Rédigé par : Mystérieuse | 09 mai 2010 à 22:12