Un deux, trois, quatre, il compte ,comme un enfant appliqué et doux ,les spasmes qui agitent encore mon corps, vestiges délicieux d’une violente étreinte qui vient de nous emporter. Il a les yeux fermés, le souffle encore court, mais se délecte du plaisir qu’il vient de me donner alors même que le sien n’est pas encore dilué. La tête renversée sur les coussins éparpillés, il me serre dans ses bras, je m’enivre de son odeur au creux de son épaule.
Lorsqu’il est arrivé plus tôt dans la soirée, un seul regard de lui a suffi pour me troubler.
Nous ne nous sommes rencontrés qu’une seule fois auparavant, mais nous en avons gardés une image si présente qu’il était inévitable que nous récidivions.
Nous nous étions aimés, avions abandonné nos corps à des désirs pourtant non annoncés.
Nous nous étions découverts, doucement, sans précipitation, ajustant nos étreintes et autres dérivations aux gestes initiés par nos mots maladroits, une drôle de complainte de deux êtres en quête de plaisir interdits, de plaisirs charnels dans toute la beauté de leur simplicité.
Il a sur moi cette particularité d’animer des inhibitions qui ne me sont pas coutumières.
Comme la première fois, il s’est installé entre nous, un jeu de séduction construit d’effleurements, de regards imprécis, mais pourtant si teintés d’une lubricité latente.
La pénombre de la pièce éclairée de bougies disséminées ici et là colorant nos silhouettes de lueurs indiscrètes, a jeté sur nos esprit comme un voile léger, le voile du désir qui n’a fait que s’amplifier au fil du temps qui passait..
Il m’a servi un verre de vin blanc, puis a rempli son verre, a élevé le mien, me l’a tendu, nous avons trinqué à nos retrouvailles trop longtemps reportées.
J’aimais cette façon très particulière qu’il avait d’enrober le galbe de mes jambes à chaque fois que je les croisais et les décroisais.
Il a fini par m’avouer combien il les adorait, et puis a t-il ajouté cette cambrure de reine et ce port altier où donc es-tu allé le dénicher.
Tu sais je garde de toi ce premier souvenir, cette première vision que tu m’as offerte de toi, tu m’as séduit de suite sans même te l’avouer, je n’avais plus qu’une idée pouvoir te caresser...Lève toi, regarde moi, laisse mes mains s’égarer.
Alors mon corps s’est enfiévré, mon bassin par ses caresses guidé s’est mis à chalouper. Il a ôté les dentelles qui voilaient mon sexe déjà humide, me priant de garder ma jupe, mes bas et mes hauts escarpins.
Puis il s’est appliqué à glisser des doigts fébriles et sereins à la fois entre les pétales éclos de ma fente gourmande de ses prouesses. Féroce de caresse, j’ai glissé mes mains dans ses cheveux avant qu’il ne colle ses lèvres sur mon sexe brûlant, envahissant mon corps d’un plaisir frissonnant. Il a découvert la féline qui habitait mon enveloppe charnelle. Sur sa peau si douce, si embaumée j’ai posé des baisers jusqu’à son membre érigé, véritable obélisque .Je l’ai enrobé de mes mains, lui prodiguant de troublants va et vient, jusqu’à le faire gémir, jusqu’à qu’il expulse l’essence de son plaisir entre mes seins tendus. J’ai récolté ses perles sur ma peau agitée de sensuels soubresauts .Je suis restée ainsi, jouissant du feu de ses envies dont il m’a honorée. J’ai voulu l’embrasser mais me suis retenue, je regrette ce baiser que je ne lui ai pas donné alors même qu’il compte un ,deux ,trois ,quatre, les spasmes délictueux de ma petite mort.
J’ai tellement désiré cet instant me murmure t-il doucement, toutes nos inhibitions ont accompagné notre désir jusqu’à un point de non retour
Mais il doit s’éclipser, je le sais , le jour vient de se lever...
A peine aura-t-il franchir la porte, à peine m’aura-t-il posé un baiser sur la joue qu’il m’enverra un message « J’adore les soirées avec toi » et puis une demi-heure plus tard « Je suis bien rentré, à très bientôt j’espère juste pour le plaisir des sens, baisers tendres »
Mon portable vient de biper...
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