Elle se retrouve soudain emportée par un dilemme, et jetant un long regard autour d’elle, elle se sent accaparée d’une répression peu coutumière.
Lisa, elle, d’habitude, si indifférente aux regards extérieurs, ressent la désagréable sensation d’être épiée et jugée par la foule environnante. Dans l’instant elle réprime ses pulsions sensuelles, retire sa mainavec précipitation.
Se saisissant du bras de Colleen, elle l’attire plus loin le jeune homme surpris par ce revirement de situation.
Allons manger, Colleen, pardonnez mon égarement, je suis vraiment désolée
-Why ? Mais vous n’y êtes pour rien, c’est bien moi qui ait commencé et puis vous en aviez envie, non ?
-Non, pas vraiment, pardonnez-moi, et oublions voulez-vous, je suis si ...confuse !
-Non, il ne faut pas, j’ai aimé votre audace
-L’incident est clos, ok ?
-Ok, allons manger Lisa, nous verrons plus tard !
-C’est tout vu, dinons, concert et dodo...
La déception de Colleen se traduit par une moue dubitative sur son visage soudain presque enfantin, mais il la suit, une lueur d’espoir dans son regard alangui.
Le restaurant indien est quasiment comble, seule une table de deux couverts a su résister au flot des londoniens et autres touristes venus en groupe se restaurer.
Elle trouve soudain la compagnie de son jeune chaperon fort à propos, pariant que son anglais approximatif ne lui aurait sûrement pas donné l’accès à cette table rescapée.
Un instant de négociations et le serveur enturbanné leur offre l’hospitalité...
Merci beaucoup Colleen, je crois que sans vous, je n’aurais pas gouté la cuisine indienne.
-Vous voyez, je vous suis indispensable
-Vous n’abandonnez donc jamais !
-Non jamais !
Cette réplique la fait sourire et même rire
L’exiguïté de leur table et la promiscuité de l’environnement ne laissent pas vraiment cours aux excentricités séductrices de Colleen, si ce n’est que leurs jambes se frôlentsous les pans de la nappe.
Heureusement, pense t-elle, qu’il ne soupçonne pas un seul instant que je me suis débarrassée de ma petite culotte dans le magasin de lingerie. Cette seule pensée éclaire son doux visage d’une lueur lubrique qui ne laisse pas indifférent notre jeune homme.
C’est quoi cette lueur dans le regard, vous me semblez soudain plus disposée à vous laisser séduire
-Comment vous dire, je ne suis pas disposée à la séduction, je suis ici pour le loisir de visiter Londres, avec l’espoir de rencontrer un homme et c’est à lui que je pense à cet instant !
-Un homme, c’est moi...
-Non Colleen, un homme que j’espère depuis très longtemps déjà ....
-Mais je ne le vois pas ici, oubliez le, lui de toute évidence, il vous a oublié
-Oui j’en suis convaincue aussi et pourtant, j’attends toujours....
-Vous risquez d’attendre longtemps...
Ils se taisent, passent commande .Le dîner se poursuit, parlant de tout, de rien, dans la convivialité et la bonne humeur. Les jeux de regards qu’elle lui prête inconsciemment, ont tôt fait de mettre sa virilité en éveil. Cette femme lui plait. Il le sait, elle réprime ses envies par trop fidèle à un homme qui l’éconduit, mais elle diffuse le charnel dans ses paroles dans ses gestes si féminins quand elle rit et lui sourit. Il la veut sienne, il veut la mordre, la respirer, lui insuffler ce désir qui est le sien, voir la brillance dans ses yeux, entendre ses soupirs au bord des siens.
Il est temps de nous quitter Colleen, l’heure du concert est proche, je dois vous abandonner
-Abandonner, c’est le mot....Vous avez l’art des coups de théâtre....vous êtes cruelle !
-Arrêtez tout de suite ce jeu malsain
-Si je veux...
Lorsqu’elle se lève pour endosser son manteau, il effleure de sa main ses finescuisses, laissant traîner indolemment ses doigts sous la robe étroite...
« J’adore vos jambes, elles sont si belles, vous êtes unebelle femme et si désirable »
Cette attitude la renverse, elle cherche vainement à le cacher, mais son regard en dit plus long que n’importe laquelle des paroles
Vous êtes si séduisant, mais je file....lui dit-elle en lui tendant nerveusement la carte de l’hôtel affublée d’un « je t’attends »
L’instant d’après, elle n’est plus là, s’engouffre dans la salle de spectacle. Il la suit du regard, jusqu’à la perdre, elle se retourne, elle le regarde, il a compris.
Juste une heure ou deux à combler avant de savourer sa peau satin.
"Enregistré au studio Ferber à Paris Un Bruit Qui Court profite de l'épanouissement d'une sensibilité bien à part, compromis intime entre rage et douceur, comme de l'approfondissement des modes musicaux pour l'exprimer. « Sur le premier, tout partait de la guitare et de la voix. Comme je suis très limitée avec une guitare, que j'étais un peu fatiguée d'en jouer après la tournée, je me suis mise à explorer d'autres approches pour écrire mes chansons.»Pauline qui ne se sent guère d'atomes crochus avec la chanson française avoue préférer exercer sa voix en suivant les solos du saxophoniste Wayne Shorter plutôt qu'à l'écoute de La Vie en Rose. Ce décalage avec un territoire musical auquel elle admet appartenir cependant ( « je fais des chansons en français après tout. Je respecte certains codes ») s'illustre ici avec A l'Evidence, titre qu'elle a composé à partir d'une phrase de saxophone. Si la méthode rappelle celle des rappeurs, le résultat diffère, le propre de Pauline Croze étant d'échapper aux formules sonores comme au blindage des genres. Vers la fin, sa voix se libère de la boucle rythmique pour s'envoler. Comme ce morceau traite d'un sujet grave, on réalise ce que chanter signifie pour elle : un salut. Ainsi tout au long des 12 nouvelles chansons d'Un Bruit Qui Court, elle ne cessera de lâcher la bride à sa voix, de jouer avec, de la faire virevolter, de la rendre flamme, volute, caresse, vague ou flocon. Lors d'une interview, elle confiait que si elle avait à choisir elle aimerait « se réincarner en voix »... Disparaître dans le chant pur, se débarrasser du corps et des douleurs qui s'y cramponnent : une ambition digne d'un Jeff Buckley, artiste vers qui, avec Björk et Camille, vont ses préférences. « Je trouvais jusqu'à présent ma manière de chanter trop linéaire et je voulais m'en défaire, la renouveler. » Cette fluidité vocale jaillit notamment sur Un Bruit Qui Court, titre électrique, « pulsif » à la façon d'un Led Zeppelin à pâte légère où ses musiciens- Simon Edwards à la basse, Martin Barker à la batterie et Jean Louis Solans à la guitare- l'entraînent dans une course menée avec l'urgence d'une évasion. Au fil de l'album, elle va comme ça persévérer dans son désir d'apesanteur, laissant au corps tantôt souple ou tendu de la musique le soin de l'accompagner dans ses variations d'humeur, plutôt jazz dans Sur Ton Front, un peu trip hop dans A l'évidence, vaporeuse dans Baiser d'Adieu, carrément derviche dans Légère.Elle reste préoccupée par tout ce qui pèse. Valparaiso évoque ainsi autant le voyage que l'agréable sensation d'être soulagé d'un poids lorsqu'on est loin de chez soi. Légère (Soulève-Moi) nous la révèle en quête d'une épaule où elle pourrait s'abandonner à sa fragilité, à sa douceur. Quand Nous Voulons Vivre élargit cette idée à un niveau plus général... « Avant je me forçais à croire que je supportais la violence qui nous entoure, dans la rue, à la télé, dans les rapports humains. Mais je n'y arrive plus. Dans cette chanson, je me demande comment se positionner par rapport à une réalité qui nous agresse en permanence. Quelle grandeur, quelle force faut- il avoir pour réagir à tout ça sans devenir soi même victime ou agresseur ? » Si elles ne racontent pas vraiment des histoires, les chansons de Pauline traduisent en revanche l'intensité des séismes intérieurs d'une personne s'avouant volontiers extrême. « Je peux me montrer très radicale dans mes positions. J'ai du mal à faire la part des choses, notamment à doser mon investissement affectif avec les autres. » Après avoir fait appel à certains auteurs pour quelques chansons du précédent ( Dorian, Mickaël Furnon de Mickey 3D, Eléonore Weber), elle assume cette fois l'écriture de tous ses textes, à l'exception notable de Baiser d'Adieu signé Arthur H. « J'ai besoin d'une émotion qui m'appartienne pour arriver à un niveau d'interprétation satisfaisant ». Reviennent chez elle les mêmes questions : comment échapper à la prison des apparences, comment trouver la plénitude en soi et hors soi ? Ainsi Les Gens Qui Jasent mettent à l'épreuve sa vulnérabilité à l'égard des autres, tandis que dans Faux Contacts elle ramène le corps au degré de la machine, sujet aux pannes et aux disfonctionnements. « Certains jours, la machine n'arrive plus à se mettre en route. Dans nos vies, il arrive que l'on devienne tout froid et c'est toujours par manque d'amour. »Pauline n'a pourtant nulle vocation à se complaire au fond des gouffres. Elle qui aime tant le reggae et les musiques qui font danser trouve toujours dans la dynamique du rythme le moteur de son combat intime, la source d'une force qui toujours la relève. Alors le monde redevient source d'enchantement, des baisers se mettent à neiger en décembre, un banal Jour de Foule s'éclaire de magie. « Celle là je l'ai écrite après un passage de ma vie assez noir. La chanson évoque la redécouverte de l'extérieur, une reprise de contact avec le quotidien, un retour à la lumière. » Avec Un Bruit Qui Court, album qu'elle a co- réalisé avec Jean Lamoot ( Alain Bashung, Salif Keita, Têtes Raides)"
Comment peut-elle lutter contre cette soudaine étreinte lugubre du froid .Son corps et son esprit de spleen sont envahis. Enveloppée de son grand pull de laine, elle essaie en vain de réchauffer son âme meurtrie, par le silence d’un jour d’automne à peine perturbé par la chute échevelée des feuilles du chêne.
Dans l’âtre, le feu crépite, elle regarde les flammes danser, illuminer son visage assombri dans la pénombre de la pièce.
Il est à peine 15 heures 30, et cette grande salle baignée de soleil en plein été, ressemble déjà à un linceul.
Sa petite chienne à ses côtés, sa seule amie fidèle, recroquevillée sur elle-même, ne lui ouvre pas les horizons d’une soirée beaucoup plus heureuse. Il est d’humeur plutôt bougonne, cet animal si familier, émet des grognements peu coutumiers, s’élance soudain du canapé, la queue frétillante et l’œil brillant...
Une silhouette à contre jour entrave l’entrée, le bruit de sacs lourdement chargés rompt le silence de la pièce déjà éclairée de joyeux jappements
Une voix s’élève, au masculin juste ponctuée de rires discrets et de paroles doucereuses
Oui ma belle c’est moi, tu n’as pas hésité un instant
Cette voix presque effacée, raisonne en elle comme un écho lointain lui renvoyant les reflets d’un passé estompé. Son teint blêmit, son cœur s’enraye, ses larmes fuient ...
Et bien, tu ne m’embrasses pas
-Paul, Paul c’est toi, je ne peux le croire, mais que ...que fais tu là ?
-Tu veux peut être que je m’en aille, je sais je suis incorrigible, je ne t’ai pas prévenue
-Non, non, reste, mais Paul, je suis si heureuse, cela fait si longtemps...
-Trois ans, plus même, mais peu importe, je voulais que tu sois la première à serrer dans mes bras
-Tu m’as tellement manqué, aucune adresse où te joindre
-Oui je sais, tu me connais toujours un bâton de pèlerin à la main
-Raconte, raconte moi tout.
Laura se laisse soudain aller à un torrent de larmes.
Laura, viens dans mes bras
Cette solide silhouette virile enveloppe de ses bras la fragile Laura, respirant profondément l’odeur de sa peau nue sous le gros pull de laine.
Il ferme les yeux, n’y laisse rien paraître, la serre fort à l’étouffer...
Paul tu me fais mal
Ecartant d’une main les quelques mèches échappés du chignon, il frôle de l’autre ,l’ovale de son visageet le pourtour de ses lèvres.
Tu es si belle, et sans plus de retenue il colle ses lèvres sur les siennes.
Comme une rencontre improvisée, leurs lèvres se touchent, leurs lèvres se scellent, leurs langues s’enroulentdans une recherche de plaisir non camouflé
Guidés par l’anarchie de sentiments inavoués, leurs corps s’égarent, entrelacés sur le canapé , face au foyer illuminé de grandes flammes rouges orangées.
Le temps s’écoule au compte goutte, leurs lèvres ont peine à se quitter.
Laura, cette femme si fragile, souvent timide, parfois presque renfermée, se sent soudain envahie d’une ferveur peu ordinaire. Levant les bras, elle invite Paul à lui ôter son pull douillet et découvrir ses petits seins ronds frissonnants. La corpulence de ce garçon parait soudain infime, par l’inquiétude diligenté, sa silhouette se fait discrète.
Laura es tu sure ?
-Oui Paul, touche moi, laisse tes doigts glisser sur moi
Mais sa bouche bien plus gourmande vient d’engloutir son sein droit, et d’une main plus maladroite, il essaie dans l’urgence de défaire les boutons de sa chemise.
Laura s’anime de volupté, cette seule succion exalte ses frissons et une fièvre clandestine vient soudain habiter la cambrure survoltée de ses reins.
Les mains de Paul n’arrivent même plu à exorciser ce démon charnel qui la rongeait de l’intérieur.
Son corps s’agite de soubresauts, sa peau se fait plus douce et plus tactile.
Tu es comme dans mes rêves, Laura, j’ai tellement espéré ce moment, sans jamais trop y croire
-Tais toi, ne dis plus rien, laisse toi faire.
Laura nu devant les flammes léchant ses jambes, défait avec voracité les boutons de braguette.
Paul, totalement envoutée par la gourmande qui le mène, se laisse faire sans broncher.
Son sexe libéré de ses contraintes vestimentaires surgit comme un diable de sa boite, déroule son col, s’érige fier et douloureux.
Dans une attitude presque obscène, les cuisses ouvertes et l’œil brillant sur ce membre à portée de sa bouche, Laura se laisse aller à ses pulsions et l’engloutit jusqu’à la garde, laissant traîner une langue enroulée sur le gland détroussé de son prépuce. Plus rien en vérité ne peut plus arrêter ses élans, elle semble s’abreuver à la source même de ses désirs.
Mais il la supplie et l’éconduit...
Laura arrête je vais jouir
Mais ses désirs fous et indécents mènent son corps vers ses désirs, elle se retourne. A quatre pattes sur le canapé de cuir, elle offre ses fesses en pâture, cambre ses reins, glisse ses mains entre ses cuisses, écartant ses lèvres juteuses tout en titillant son clitoris.
Il le devine de derrière, jouit du plaisir de le voir gonfler, et ne limitant ses caresses qu’à une main ferme sur les hanches rondes de sa maîtresse, en elle il enfonce son pieu.
La jouissance de Laura est fulgurante .Le seul contact de ce membre tendu entre ses chairs torturées, lui arrache un cri de plaisir.
Baise moi maintenant, baise moi Paul, fais moi jouir, fais moi crier
Elle le sent venir, réclame plus en tortillant sa croupe d’une façon forte pertinente. Il ne résiste plus, décharge sa fougue sur les reins de Laura, puis s’effondre épuisé sur le corps alangui.
Leurs bouches se cherchent pour un baiser plus doux, plus câlin, leurs mains s’étreignentde tendresse enrobées.
Laura...
-Ne dis plus rien, écoute nos souffles emmêlés
-Laura, pourquoi ne m’as-tu jamais dit que...
- Chut, vas-tu repartir Paul ?
-Non, pas si tu restes avec moi
-As-tu prévenu Papa de ton retour ?
-Laura, je ne veux pas t’entendre dire cela, ce n’est pas ton père ,juste le second mari de ta mère. C’est pour cela que je suis parti, cette filiation inappropriée nous a tellement éloignés. J’avais tellement envie de toi, je te désirais tellement mais comprends, je croyais que tu me considérais comme ton frère
-Tu n’as jamais été mon frère, juste je croyais aussi que...
Incapable de finir sa phrase, elle l’enlace, ferme les yeux et se délecte des nouvelles caresses prodiguées par celui qu’elle avait toujours désiré, sans jamais lui avouer de peur le voir fuir.
Elle le savait maintenant, ils ne se quitteraient plus
Ce voyage est en train de prendre une tournure qu’elle n’avait pas prévue, et pourtant elle hésite encore à rejoindre ce jeune londonien, ne serait ce que pour prendre un verre.
Cette incontestable différence d’âge, au minimum une quinzaine d’années pense t-elle, a quelque chose de malsain qu’elle se refuse soudain d’assumer. Mais les contraires l’habitent, après tout, elle navigue à tâtons dans une ville où nul ne la connaît, et puis ne dit-on pas que Londres est la ville des excentricités.
Haut perchée sur des escarpins de plus de dix centimètres, vêtue d’un délicieux haut de voile plissé et d’une jupe dévoilant largement ses cuisses fines, elle déboule dans le pub, l’allure fière mais l’air renfrognée par ses noires pensées qui l’exaspèrent.
Tous ces regards masculins soudain par elle détournés ne sont pas pour lui déplaire, mais l’expression d’une inquiétude limite vite son assurance.
Il n’est pas là, elle ne le voit pas, une attente trop longue a sûrement eu raison de sa patience.
Pour se donner une contenance, elle commande une bière, oh shit ! Impossible d’allumer une cigarette, les britishs ont pris de l’avance sur nous en matière de lutte anti-tabac.
Trop nerveuse pour renoncer, c’est son verre à la main qu’elle va allumer sa cigarette sur le trottoir déjà bien embarrassé de londoniens.
Une flamme inopinée s’approche de sa Marlboro
Je croyais que vous ne viendriez pas, mais j’ai bien fait de revenir sur mes pas
-Oh je suis aussi ravie, je me sentais si seule
-Sunrise please !
-What ?
-Vous avez l’air si triste, souriez vous n’en serez que plus jolie
Les hommes ont parfois ce talent charmeur tel que vous ne résistez pas bien longtemps à leur sourire enjôleur.
Alors que faisons-nous after?
-Après, mais je croyais que c’était juste pour boire un verre
-Oui, of course, puis un autre après ailleurs, le voulez- vous, en avez-vous envie
-Oui, why not
-Nous pouvons nous rapprocher du lieu du concert, peut être même manger un morceau avant.
Elle s’était surprise à sourire et renouer avec cette attitude séductrice dont elle avait le secret.
Croisant et décroisant ses jambes, assise sur un haut tabouret, elle effleure le regard indiscret du jeune séducteur parcourir ses fines cuisses voilées de bas noirs.
So beautiful !
-Oh, merci
-On y va? Oh my name is Colleen and you?
-Lisa, le diminutif de Elisabeth
-So British….
Il hèle un taxi .Ils s’y engouffrent comme deux gamins, mais Colleen prenant place sur le strapontin
Ainsi je vous vois mieux, j’aime vous regarder et vous écouter parler, j’ai vécu à Paris, j’adore le français
-Voilà, une bonne chose car mon anglais se limite à quelques mots courants
-Que voulez-vous manger ?
-Aucune idée
-Il y a un restaurant hindou near the concert, ça vous va ?
-Perfect !
Les rues, en perpétuelles effervescence accueillent ce nouveau couple improvisé, et Lisa s’émerveille à chaque seconde de toute cette jovialité si peu courante sur sa côte.
Malgré l’heure tardive, certaines boutiques sont encore ouvertes et notamment sa boutique de lingerie préférée
Aimez-vous la lingerie Colleen
-Oh, oui surtout sur une femme comme vous
-On entre
-it’s ok
Rebonjour ! La vendeuse reconnait Lisa !
-Je n’ai pas résisté, je raffole de votre boudoir, toutes ces petites merveilles
-Je vois que vous n’êtes pas la seule, regardez votre compagnon
La vendeuse, française, originaire de Marseille avait longtemps conversé avec Lisa, plus tôt dans l’après midi et une espèce de complicité s’était installée entre elles
Plutôt beau garçon, votre chaperon, murmure-t elle
-Ah, oui vous trouvez aussi, mais chut il parle français
-Hey Lisa, essayez cela
Colleen lui tend une robe en latex mat au décolleté plus que provoquant pour une chute de rein
Vous plaisantez, je n’oserai jamais porter cela
-A Londres on peut tout oser, please
Elle se laisse séduire par son approche etenfile la robe
Oh My God, elle est faite pour vous, tournez vous ! Waouh ! Je suis amoureux
La jeune vendeuse, fort amusée par le comportement du jeune homme avait envoyé un clin d’œil complice à Lisa
Croyez-vous que ?
-Oui, il a raison, elle est faite pour vous, permettez moi, mais comment dire, elle vous fait un cul magnifique
-Je ne sais....si
-Lisa, prenez la et gardez la, je vous l’offre
-Non sûrement pas, Colleen
-Si j’insiste.
Ce disant, il règle l’achat ....
Colleen ressort très fier au bras de Lisa sous les regards sous jacents des passants masculins
Vous êtes à moi, c’est mon jour de chance
-Colleen, comment un jeune homme comme vous peut poser un regard sur la femme mûre que je suis
-Comment ? Vos yeux, vos yeux en disent long sur votre sensualité, et votre ....
-Taisez-vous
-Si je veux
-Vous ne cherchez rien de plus qu’une aventure d’une nuit
-Oudeux ou trois, oui et après ?
-Votre franchise m’exaspère et me séduit, mais...
-Mais ?
-Mon cœur est ailleurs
-Oubliez le cœur, regardez moi, j’ai envie de vous Lisa, regardez
Se saisissant de la main de Lisa, il l’a dépose, à l’ombre des regards sur la bosse gonflée et ferme sous la toile du jeans
Offusquée, mais comblée par ce désir, elle laisse sa main caresser ce sexe déjà bien orgueilleux, désireuse de plus de volupté.
Parmi mes goûts musicaux aussi éclectiques que surprenants, figure un artiste en tête de proue. Il plane au dessus des modes avec élégance et poésie. Il fait partie de ces talents qui prennent le temps de peaufiner paroles et musique.
En effet quatre après son dernier album Révolution, Etienne Daho nous lance « L’invitation ».
Elégance et mélancolie sont les ingrédients de ce nouvel album, et une continuité dans le changement, cette originalité qui n’appartient qu’à lui...
Et depuis que j’ai découvert au cours d’un chat avec l’artiste, qu’il aimait Rimbaud et qu’un bouquin sur sa table de chevet le rassurait, je ne peux qu’encore plus l’apprécier...
Je vous laisse donc découvrir son nouveau clip vidéo...
Elle se voudrait sereine, elle se sait dévorée par un désir si grand qu’elle ne peut le cerner.
Elle traîne derrière elles des malles pleines de larmes cristallines, pour épurer son âme de tous ses secrets inavoués.
A tout petit pas, elle poursuit son périple sur des charbons ardents alimentant son corps de plaisirs indécents.
Pour elle, plus de frontière, le monde n’est pas si grand, elle peut le retrouver, lui, celui qui la fait palpiter
Elle a cristallisé son regard égaré sur ses cuisses écartées, ce regard si précis qu’il en est maléfique. Depuis elle ne pense plus qu’à sa jolie gueule...
Sur ses lèvres endormies elle aurait pu déposer de doux baisers légers, effleurer son sourire de regards alanguis, mais il a négligé la femme qu’il voyait.
Sans aucun combat, elle lui a tout dévoilé, comme une sirène magique, elle voulait l’ensorceler, elle l’a à peine dérouté.
Toute cette perversité qu’il laisse deviner fait ombrage à cette troublante tendresse qu’il essaie d’occulter.
Mi homme, mi démon, il est son pygmalion, son gourou, mais aussi son ange gardien.
Toutes les érotiques facéties de son intime féminité ne sont que par lui générées.
Lorsque le reflet du miroir lui renvoie l’image d’une rousse mutine aux courbes généreuses, c’est au dessus de son épaule qu’elle le devine affronter son regard audacieux.
Lorsque sur ses longues jambes fuselées ses bas elle enfile, ce sont ses mains qu’elle sent l’enrober.
Lorsque d’onguent elle se crème, ce sont ses doigts qui se promènentsur ses seins, ses reins et cette croupe si audacieuse qu’elle en devient presque vicieuse.
Quand les désirs habitent ses silences, de ses caresses elle illumine ses nuits d’ébène sans sommeil, lui prodiguant, pensées intimes, des mots obscènes pour le troubler.
Il les entend, et lui renvoie, troublante fièvre, cette folle envie qu’il la possède.
Son sexe crie, son sexe pleure, son impatience l’exaspère, ses doigts agiles désorientés ouvrent la brèche de son plaisir, déchainent en elle des tempêtes qu’à lui seul elle destinait.
L’expression sensorielle de ses plaisirs diffus diligente ses soupirs, au creux de son oreille susurrés.
Dans le miroir aux mille reflets, elle voit la femme, les yeux mi-clos et le regard évaporé, régentée par le plaisir pour son divin bourreau.
Elle se voulait sereine, mais l’extase charnelle a sublimé la privation du corps de l’homme qu’elle voulait dévorer
Bien que ses circuits sensuels soient déconnectés par manque de contact, elle revient les bras chargés de sacs de délicieuse dentelles et autre frous-frouscoquins.
Elle a volatilisé son budget, pour elle, uniquement pour elle et satisfaire sa féminité.
Ereintée d’avoir arpenté les rues dans un sens, puis dans l’autre, elle s’est engouffrée dans le premier bus qui la ralliera le plus rapidement à sa résidence londonienne.
Quelques arrêts plus loin, elle finit son parcours à pied dans un quartier désertée par la foule des rues commerçantes. A l’angle de Upper Berkeley Streets, le pub regorge d’une faune masculine coutumière de l’endroit aux heures habituelles de l’apéritif. Un instant, elle songe au bel inconnu qui l’a interpellée quelques heures auparavant, mais poursuit son chemin sans interrogations.
Sur la devanture du pub, des hommes, tout âge confondu, consomme des pintes, cigarette à la main. L’interdiction tabagique a quelques avantages, pense t-elle, la vie continue en extérieur.
Elle presse le pas, elle ne songe plus qu’à une douche, un repos mérité avant de repartir pour un concert au Ronnie Scott's Jazz Club aux alentours de 23 heures
« Hey Lady ! »
Devant elle se tient l’inconnu un verre à la main
« So, i see you‘ve found the lingerie’s shop
-Oh oui, je vous en remercie !
- Avez-vous le temps de prendre a drink ?
-Je suis éreintée, je rentrais à l’hôtel juste à côté
-Yes, but later
-Ce soir je vais à un concert, Stacey Kent chez Ronnie Scott
-Oh oui, I know, je suis musicien moi-même, saxo
-Vraiment, j’adore le saxo
-Well, so, a drink after the shower?
-Ok, une petite heure de répit et je suis à vous
-Je suis happy que vous dire oui !
Elle sourit, lui sourit en le dévisageant d’un air angélique.
Il est plutôt beau garçon, impeccable de sa personne bien que vêtu de façon très sportive, un jeans, un polo, un pull noué autour du coup en guise d’écharpe. Le regard qu’il vient de poser sur elle l’a désorientée bien plus qu’elle ne l’aurait soupçonné. Après tout, elle est seule à Londres, une compagnie masculine ne peut que lui être agréable.
Cette invitation improvisée revigore soudain cette sensualité latente qui fait partie intégrante de sa personnalité.
Portée par ce nouvel élan de séduction, dès la sortie de sa douche, elle essaie avec beaucoup d’effervescence, ces délicieuses dentelles, guêpières, portes jarretelles et autres friandises qui transforment une femme en féline créature.
Perdue dans ses troubles féminisés, elle en oublierait presque celui qu’elle attendait et qui ne vendra pas.
Mais il est, là bien ancré, où qu’elle soit, il n’est jamais très loin dans ses pensées. Dans ces moments intimement liés à lui, toujours la même impression de désirs incontrôlables...Et ces fièvres qui l’envahissent par vagues, irrémédiablement, sont le signe que malgré tout il survit dans son esprit envoûté.
Il le faut, il faut qu’elle l’oublie, ou qu’elle essaie...au moins pour quelques jours, au risque de le regretter.
Inconsciemment, c’est bien à lui que ses achats sont destinés, mais elle refuse effrontément l’évidence même.
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