Au jardin des plaisirs, souvent elle se promène .Elle y croise très souvent un étranger qui traîne entre les ramures végétales des buissons alanguis .Il semble si lointain, perdu dans ses pensées, le regard égaré par la nature hostile à ses rêves épuisants tant ils sont utopiques. Il a toujours en main un carnet à spirale qu’il recouvre de mots qu’elle devine purs ou peut être moins sages, de ces mots dans lesquels on pourrait voyager sans même s’éloigner.
Même sa silhouette demeure un vrai mystère, une ligne masculine détournant le regard des passantes sans soucis défiant les heures qui passent avant de s’engourdir.
Une jupe frivole par le zéphyr soulevée, et le voilà songeur. Un sourire fripon, un regard encanaillé illumine l’arrondi de son visage dont la sérénité défie toute insolence.
Au jardin des plaisirs, souvent elle l’épie, le file secrètement, s’en approche discrète s’enivrant un instant des fragrances viriles de son corps d’homme délicatement parfumé
Elle en plisse les paupières, essaie de deviner une peau très tactile, offerte à ses secrets.
Elle le devine nue, en perd toute sa vertu.
Au jardin des plaisirs, sur un grand lit de roses, elle s’offrirait à lui, lui offrant les mystères de sa féminité, lui confirait la clé de ses plaisirs interdits, de ceux qu’on dit n’offrir qu’aux hommes que l’on aime
Au jardin des plaisirs la pluie est revenue, les passantes sans soucis ont déserté l’endroit, et pourtant, elle, elle erre ruisselante sur les allées jaunies de feuilles automnales, à la recherche de celui qui alimente ses rêves et ses secrets espoirs d’un charnel partagé
Il est la sur un banc, sous la pluie dilué entre ses pensées amères et son carnet secret, gribouillant des mots enchevêtres, des paroles sanglantes ou plus édulcorées.
Elle s’assoie près de lui, subtilise ses écrits et là sur feuille blanche au crayon est écrit :
« Je vous attendais »
Au jardin des plaisirs soudain elle respire, s’abreuve de ces souveraines eaux tombées du ciel, inondant ses cheveux et sa tenue légère sous le regard séduit de l’étranger mystère.
Il la sonde, l’interpelle « Arrête je t’en prie », mais sa prière l’indiffère .Enivrée de sa danse, quelque peu étourdie par toutes ses arabesques, elle s’effondre près de lui le regard alanguie.
La femme est très pulpeuse. Des seins lourds et fripons par leurs pointes dréssées, sous le voile du tissu imprimé sur sa peau.
Il l’emmène s’abriter sous le vieux marronnier, elle se laisse entraîner sans plus de résistance.
Contre le tronc du vieil arbre elle se laisse glisser, comme une offrande impudique à un Dieu méritant, lui offre ses mamelons, dégoulinants de pluie, échappés du voilage .Il s’abreuve et se noie au milieu du corsage de ce plaisir divin réservé au moins sages.
La femme chavirée par cette gourmande succion décline ses mains gourmandes entre ses cuisses enfiévrées. Son pubis enrobé de ce tissu de voile aimanté par la pluie à ses chairs, bat comme un cœur chaviré par des désirs brûlants. Ce triangle impudique appelle à des audaces que le gardien de son jardin des plaisirs ne peut longtemps négliger .Détroussant ses jupons du cul par-dessous tête, il glisse des doigts coquins entre les chairs meurtries de désirs inhumains.il y découvre la source de l’insouciante diablesse qui n’a su résister aux indomptables caprices de son corps possédé par un désir si vil qu’il en devient hautain.
Sous les larmes de pluie soudain plus clairsemées, à l’abri des regards des passants trop pressés, c’est plus brutalement qu’il s’est laissé aller, oubliant les caresses et les mots enrobés.
Entre ses reins cambrés, il s’est vite engouffré, entrainant l’inconnue dans ses désirs de baise.
Les bras presque crucifiés sur le vieux tronc noueux, elle s’est alors donnée aux assauts belliqueux d’un amant passager qu’elle avait dérouté d’une promenade plus sage. De morsures en baisers sur son cou constellé de douceurs féminines, il l’a accompagné dans une complainte torride jusque dans son plaisir pour le leur partagé.
Puis ils se sont quittés....
Au jardin des plaisirs, elle revient souvent. Elle s’assoit sur le banc, mais l’étranger n’est plus là, elle ne l’a jamais plus revu
Elle cultive son jardin de l’automne au printemps, entretient ses désirs pour mieux les lui offrir et plus l’émerveiller. Sous le vieux marronnier elle a retrouvé le carnet comme un signe, un indice .Elle l’a précieusement conservé comme un trésor sacré.
Puis le temps a passé ....alors elle l’a ouvert
« Ce soir je t’attendrais, juste au pied du figuier, non loin des orchidées » daté du lendemain de leur première rencontre
Trois avaient passé, alors elle l’a fermé et puis elle a pleuré...
Désormais elle ne vit plus que dans son jardin secret, le seul qu’avec lui elle peut partager
Le jardin des plaisirs est-il unique?
J'entends par là, est-il simplement ici et à cette heure?
Le jardin des plaisirs est pour ma part tellement à part qu'il ne s'inscrit nulle part, si ce n'est dans l'inconscient de votre part...
A part ça? Rien merci tout va bien aujourd'hui, je demande juste un rien, un rein, juste ma part dans ce jardin des plaisirs...
Je pars?
Effel... Au jardin des plaisirs j'ai parfois vu une rose devenir prose, au jardin des plaisirs j'ai souvent revé de proses alors que je n'y ai vu que des roses...Dois-je m'en rejouir?
Rédigé par : effel | 30 octobre 2007 à 21:30
Bonjour,
Je me réjouis de constater que l'érotisme et le français font toujours bon ménage...
Une poésie si troublante, on dirait du beaudelaire... qu'est ce qui t'inspire ces mots si beaux et ces sensations si fortes ?
Je te lis depuis quelques jours et je ne me lasse pas de tes nouvelles, continue longtemps, merci.
Rédigé par : The Blade | 02 novembre 2007 à 10:13
A Blade:merci pour ce commentaire révérencieux,je l'accueille avec beaucoup de modestie mais d'émotion aussi.
L'inspiration?.....le désir, les fantasmes,le rêve, l'espoir,la troublante féminité pour l'autre, la muse au masculin ,un mystère non élucidé.....
Rédigé par : mysterieuse | 05 novembre 2007 à 09:02
Chère Mystérieuse, je découvre ton jardin... émue je suis... triste aussi...
Rédigé par : rosabella | 29 novembre 2007 à 16:24