Sur une plage abandonnée, au détour d’un sentier sinueux, à front de falaise, elle était là lascive, le regard scrutant l’horizon lointain, l’écume des vagues léchant ses pieds sur les galets.
Juste une larme, au bord de son regard, laisse deviner qu’elle se sent seule, désabusée.
Sur son corps nu, les gouttes salées ruissellent, habillant sa peau mate de mille étincelles me renvoyant les vertus de la séduction naturelle au féminin. Je la sens triste, désorientée, tente une approche de la belle.
Elle me néglige, mais me sourit naturellement, presque inconsciemment sous les rebords de son chapeau qui ombrage son doux minois.
Sous la brûlure des rayons qui la caresse, elle s’abandonne languissante, comme par le soleil possédée.
Avec prudence, beaucoup de pudeur, l’objectif de mon appareil tente de saisir ces doux instants de sa mouvance, ces légères impulsions de son corps, lorsque les vagues effleurent ses fines jambes déjà brunies par la planète aux mille feux. Elle me regarde sans me voir, mais je refuse de lâcher l’image sublime qu’elle me renvoie dans l’objectif.
Pourquoi laisser la vie s’écouler sans la saisir alors qu’elle est si palpitante ?
La magie de la séduction opère...
Avec pudeur, féminité, elle se retourne et me regarde avec profondeur, car elle n éprouve aucune honte à se sentir immortalisée sous l’objectif indiscret.
Elle me balance tout son érotisme dans son premier regard. Deux gemmes larmoyantes illuminent son visage.
Elle est troublante de sincérité, pas vraiment belle, mais si attirante, j’aurais envie de l’approcher, de la toucher, d’essuyer ses larmes cristallines qui brillent au bord de ses grands yeux verts.
Elle a les yeux rivés sur moi, et ne parait même pas troublée et moi pauvre diable j’en perds tous mes moyens.
Elle est si femme dans ses rondeurs, et si fillette dans sa pudeur...
J’essaie de me rapprocher d’elle par le regard ...
Mais elle me fuit, quitte la grève et disparaît dans les flots bleus .Mais la voilà qui reparait, elle nage, nage s’éloigne du rivage...puis longe la plage dans l’eau salée, sa trace fugace s’évanouit derrière un rocher ...
Mais j’aperçois une silhouette qui resurgit sur les galets, qui se rapproche inexorablement de moi. Je devine des seins à la mesure du creux d’une main, un corps luisant de sueur et d’eau mêlée, son petit ventre ruisselant jusqu’à son sexe velouté et provoquant à souhait, exempt de toute pilosité.
Malgré les galets douloureux et brûlants sous la plante de ses pieds, elle avance féline sous des regards discrets...
Elle toise mon regard, éveille mes audaces, je reprends mon appareil et cherche d’elle la moindre pause à capturer.
Elle se prête à mon jeu, de séduction emprise, s’allonge le ventre humide sur les galets brûlants, rajuste son large chapeau, m’offre une croupe troublante, des jambes fuselées...
Comme à mon arrivée, elle semble si pensive, perdue dans un autre monde que nul n’est autorisé à violer.
Elle semble prendre la pause sous mes clichés volés et puis l’instant d’après parait dédaigner mon objectif et moi...
Son dédain m’interpelle, me renvoie d’elle l’image d’une boudeuse, peut être une râleuse, éveillant mes sens les plus virils.
Comment lui camoufler ces désirs légitimes que ses pauses mutines me suscitent, je suis nu comme un vers sous le soleil brûlant, mon sexe au garde à vous !
Mais son regard coquin et plein de complaisance à l’égard de mes envies par ma raideur trahies, ramène mes ardeurs à moins de volupté.
Mais voilà à présent qu’elle m’offre ses sourires, ses yeux plus pétillants et emplis de malice...je suis en train de tomber amoureux d’une illustre inconnue qui ne l’est plus vraiment tant elle me subjugue.
J’aime sa croupe ronde au détour de ses reins, cette cambrure troublante de deux fossettes ornée, sa peau aux mille reflets nacrées.
Sans doute accablée par la torpeur, elle s’éloigne à nouveau, se rafraichit sous les embruns des vagues qui se fracassent sur les récifs émergeants dans la crique qui l’accueille.
Elle se laisse envahir par le rythme des vagues, parfois juste l’effleurant, parfois plus audacieuses, je capture l’image .. .
Tout son corps ruisselant ranime ma gourmandise, je tente vainement d’éteindre mes désirs. Une seule solution, je m’allonge sagement au bord des eaux turquoises, la chaleur accapare mon corps tout engourdi, je m’endors doucement bercé par le bruit cadencé des vagues qui s’échouent sur les galets roulés.
Une vague plus puissante me réveille en sursaut, mon corps tout inondé d’une fraîcheur bienfaisante.
J’entends rire derrière moi, un rire cristallin, et une voix discrète m’expliquer
C’est la vague de 16 heures ...j’ai sauvé vos affaires et votre appareil numérique...il eut été dommage que vous perdiez vos clichés...
Je rougis, je me lève à la hâte, cache mon impudeur de ma serviette de bain, et je la remercie.
Elle est radieuse, son sourire enchanteur, ses yeux si pétillants. La tristesse a quitté son visage pour laisser place à la jovialité.
Elle est juste vêtue d’un short blanc, d’un débardeur laissant deviner la pointe de ses seins, et toujours son chapeau pour ombrer son visage et la rondeur de ses épaules.
Vous partez ?
-Oui j’allais partir en effet, si ce n’est que j’ai sauvé vos vêtements.....mais ramassez vos affaires et...
-Et ?
-Allons prendre un verre. Vous m’avez fait sourire, et même rire, je pensais ne jamais plus y arriver
-Vous aviez l’air si triste...
-Mon Amour m’a quittée, abandonnée, j’ai du mal à l’admettre, mais c’est ainsi. J’ai aimé votre audace, alors si cela vous dit
-Je vous suis....
Habillé à la hâte, je la suis sans mots dire ....
J’imagine une idylle fugace, de longs baisers mouillés pour une nuit, le matin embrumé m’éveillant au côté de ce corps encore endiablé par nos étreintes brutales....
Elle précède mes pas, j’admire presque indécent sa croupe ondulante sous le poids de ses pas, ces deux fesse naissantes à l’orée de son short blanc qui me guident et m’attirent.
Au pied de la falaise et du grand escalier qui rejoint le sentier, elle me prend par la main, me donne un doux baiser.
Je m’appelle Dominique, toi et moi bafouons mon passé, pénétrons l’avenir....
Je reste sidéré par cet aveu effronté, lui retourne un baiser et lui réplique « Allons » !
C’est bien la première fois que mon hardiesse porte ses fruits. Je ne désirais que quelques clichés dérobés, et me voila entraîné par une audacieuse coquine qui ne me laisse entrevoir que des trésors de bienfaits.
Mais peut être mon imaginaire est-il trop débordant et mes fantasmes inappropriés et par trop prématurés
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