Il était à peine treize heures quand elle avait quitté sa chambre d’hôtel, rayonnante comme une adolescente se rendant à son premier rendez- vous amoureux.
Elle avait fini par adopter une tenue légère et peu sophistiquée, un pantalon en toile de lin laissant deviner par transparence l’ombre d’un string de dentelles bordées, attirant involontairement les regards fripons des quelques touristes étrangers en train de déjeuner sur la terrasse panoramique du restaurant de l’hôtel.
Ses cheveux remontés en queue de cheval, quelques boucles rebelles, un débardeur couleur kaki harmonisaient sa silhouette encore sujette à des fantasmes de séduction .La seule pensée de retrouver Rémy, de pouvoir à nouveau sentir sa peau frémir sous ses caresses la rendait belle et tellement désirable. Les quelques œillades en coin des hommes dans son sillage témoignaient de son attirance.
Elle avait jeté avec désinvolture son grand panier d’osier au dessus de la portière de la voiture restée décapotée, puis s’était elle même littéralement projetée sur le siège.
Elle avait repris la route de Gourdon....
Se garant à l’entrée du village, sur le parking face à l’Auberge, elle avait salué au passage le restaurateur d’un signe de la main. Malgré la gêne qui l’habitait encore, il avait répondu.
Elle avait gravi la rue piétonne qui menait au village, croisant ici et là des touristes en visites, japonais ,hollandais et autres étrangers attirés par ce délicieux petit village classé .Il n’avait rien perdu de son charme d’antan, si ce n’était que les échoppes se succédaient ,des artisans verriers, des créateurs en parfumerie , en bougies parfumées....autant de petites boutiques qui menaient jusqu’au bout du village .
Vision panoramique...elle se souvenait. Elle avait ensuite promené sa silhouette jusqu’à la petite boutique de bougies où elle avait choisi deux trois fragrances sensuelles, mélange de douceur et de santal envoutant à l’image de sa propre eau de toilette, des bougies aux noms évocateurs de volupté, cocaïne, sensuelle ,orientale
Toujours souriante, en proie à ses pensées, elle avait discuté agréablement avec Eric, ce charmant jeune homme qui lui avait expliqué avec passion, la qualité de ses bougies, et leur fabrication.
Je compte m’installer dans le coin, lui avait-elle dit
-Bienvenue chez nous....
Avec beaucoup de sympathie, il lui avait vanté les mérites de cet adorable agglomération, et l’avait incitée à visiter le Château tout proche qui accueillait un Musée d’Art Déco, en quelque sorte un Bastion de Modernité. Elle si friande des peintures de Tamara de Lempicka de cette même période s’était promise de venir découvrir ces pièces uniques dans cette écrin datant du XVIII ème siècle.
Ce paradoxe l’avait interpellée !
Elle le savait, elle allait se plaire ici.
Un havre de paix ou simplicité et nature se côtoyaient à la perfection, l’emmènerait loin de ce monde factice dans lequel elle vivait depuis de bien trop longues années.
Elle allait se replonger dans la culture et ses plaisirs.
Revenez, quand vous voulez, Laurent se fera un plaisir de vous faire découvrir ces joyaux architecturaux....
-Laurent ?
-Le Maître du Château
Elle l’avait salué et s’était éloignée rapidement pour rejoindre son véhicule.
Le temps passait vite, elle ne voulait pas prendre le risque de rater Rémy
Elle n’avait pas attendu bien longtemps. A l’approche du parking, elle avait aperçu le roadster garé tout près de son voiture .son cœur avait soudain pris une toute autre cadence. Elle l’avait cherché du regard aux alentours jusqu'à ce que
« Justine, Justine »
Il était là face à elle, au bout de la rue en pente, toujours aussi superbe dans sa masculinité, une barbe naissante ou pas rasée, le visage plus fin, moins poupin, quelques rides troublantes au bord de ce regard si vert qui l’avait faite chavirer quelques années plus tôt. Pas une égratignure à son charme troublant, la démarche fébrile du jeune étudiant avait fait place à une assurance virile dans ses déplacements.
Une nouvelle fois, elle avait succombé à son premier regard, et s’était surprise à le rejoindre maintenant en courant au risque de trébucher. Tout avait disparu, elle ne voyait plus que lui !
Pour se donner une contenance face à sa soudaine précipitation, elle lui avait donné un léger baiser sur la joue et passé sa fine main dans ses cheveux
Qu’a-tu fais de tes boucles
-Envolées ! Oh Justine, je n’arrive pas à y croire, tu es enfin revenue
Il l’avait embrassée, follement, fougueusement, avait retrouvé le goût de ses lèvres, l’odeur de sa peau, l’avait serrée à l’étouffer.
Dix ans après, elle lui faisait toujours autant d’effet à en juger par la fermeté grandissante de ses dessous de caleçons
Rémy, mais tu bandes
Ils avaient éclaté de rire en souvenir du passé, cette réplique était à nouveau d’actualité pour leur plus grand bonheur
Viens Justine
Il l’avait entraîné plus loin à l’abri des regards pour lui prouver ce désir fou qui l’envahissait
Partons, allons chez nous
-Chez nous ?
-Oui chez nous, allez saute dans la voiture, on récupèrera la tienne plus tard.
Sur la route étroite et sinueuse qui menait à la maison de Rémy, il avait eu de plus en plus de mal à se concentrer sur la conduite.
Les seins de Justine pointant sous le débardeur lui faisaient l’effet d’un détonateur.Son visage rayonnait de bonheur et de désir aussi
Elle avait glissé sa main entre les cuisses de Rémy et comme à leur première escapade, elle était déjà en train de fouiller son pantalon pour en sortir ce membre qui mourrait d’envie d’elle...
La soirée s’annonçait délicieuse...
A suivre...
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