Les larmes avaient embué ses yeux, et pourtant elle avait emprunté la petite route départementale aux lacets dangereux à trop grande vitesse, manquant dans un virage de faire une embardée.Elle s’était arrêtée, les jambes animées de trémolos, avait essuyé son regard mouillé, barrant son visage de longues traces noires, réajusté ses grandes lunettes noires Chanel, un vestige des présents de son- ex mari, pour mieux se camoufler.Peu importe avait-elle pensé, je suis désespérément seule face à mon destin, je n’ai personne à qui plaire, personne sur mon chemin.
Peu de temps après elle avait emprunté la piste pour accéder à l’Embarnier, avait abandonné le véhicule sur un parking déjà bien garni de voitures en tout genre. Pourtant son attention avait été attirée par le roadster MX5 qui trônait au milieu des 4X4 et autres véhicules banalisés.
Toujours ce même cabriolet qu’elle avait croisé à plusieurs reprises sur cette route qui menait aux crêtes. Sans doute un passionné de delta plane, mais ces allers retours l’avaient interpellée.
Elle avait continué le chemin à pied, reconnaissant sous ses semelles ces cailloux auteurs de ses blessures aux pieds dix ans plus tôt. Elle avait enfin atteint la plate forme, celle la même où les hommes-oiseaux décollaient. L’herbe avait disparu, sûrement par trop piétinée par les parapentistes.
Elle s’était avancée, prudente, avait salué d’un signe de mains les quelques hommes en préparation d’envol, arnachés, casqués .Ils avaient paru surpris de cette intrusion féminine sur plate- forme de décollage, l’endroit n’étant à vrai dire pas très connu du grand public, mais ils avaient répondu vaguement.
L’air était doux, l’azur du ciel à peine zébré de quelques cirrus annonciateurs d’une dépression ultérieure.
Elle s’était assise non loin des voiles dépliées et avait assisté avec beaucoup d’admiration et de désir, au décollage. Restaient deux hommes prêts à l’essor....elle s’était perdue dans ses pensées au passé.
Bonjour Madame
-Heu bonjour
Un jeune homme, d’une vingtaine d’années, l’avait rejointe et s’était assis à ses côtés
Alors on vient rêver, vous volez, vous aussi, Madame ?
-Non, mais j’avoue j’ai fait une promesse, il y a très longtemps, et j’aimerais bien oui, oui j’en rêve !
-He Rémy, tu entends ça, Madame rêve de voler !
Il s’était retourné
-Rémy ?
-Oui pourquoi vous le connaissez ?
-Oui, non, je ne sais pas, enfin....
-Hey, vous semblez perdue
-Rémy, avait-elle crié, puis hurlé
Elle s’était levée, avait couru vers l’un des hommes prêts à prendre leur envol
Justine ? Justine c’est toi ?
Il l’avait prise dans ses bras engoncé dans son attirail de voltige, l’avait embrassé avec fougue comme jadis....Elle en avait perdu tout repère, au bord de l’évanouissement, le temps s’était arrêté....et puis l’instant d’après, peut être plus longtemps, il avait décollé en lui criant « on se retrouve en bas »
Ben alors là, je n’y comprends rien, avait lancé le jeune homme médusé par la scène
-Moi non plus, avait murmuré Justine. Mais où puis je le retrouver ?
-Oh, pas compliqué .Vous allez à « L’Auberge de Gourdon », c’est leur refuge, on vous dira où le trouver....ou bien à l’Agence, mais expliquez moi...
Il n’avait pas eu le temps de finir sa phrase que Justine était déjà partie lui criant de loin en loin
Merci, merci.....
Elle s’était enfuie, pourtant le temps n’avait plus aucune espèce d’importance puisqu’elle venait de retrouver celui qu’inconsciemment elle recherchait...
Mais la panique avait succédé à l’euphorie ....et si !
Et si cette fougue soudaine n’était que spontanée et éphémère, et si il ne vivait pas seul, ou pire si il était marié.....après tout dix ans étaient passés !
Mais non cela n’était pas possible...
La montre digitale de sa mini Cooper affichait 11 heures 30, elle avait largement le temps de retourner à Gourdon pour trouver un gîte, peut être même à Bar sur Loup, de se préparer ,de se féminiser pour ce rendez-vous imprévu qu’elle désirait flamboyant et unique.
Mais auparavant, elle allait s’arrêter à l’auberge ! La fébrilité de ces retrouvailles lui avait procuré trouble et ivresse qu’elle était incapable de contenir plus longtemps.
Juste une ou deux questions à l’aubergiste pour la rassurer !
Allégresse et espérance l’avaient à nouveau accompagnée dans son périple improvisé.
De loin, au volant de son cabriolet, elle avait regardé voler celui vers le quel le destin l’avait à nouveau conduite.
Une légère brise venait de se lever et ce ballet incessant de libellules humaines l’avait fascinée.
Elle avait accéléré...
A suivre....
li
Once upon a time !!c'est vraiment un conte, mais il faut croire aux Princes charmants et aux belles princesses...Prince charmant ou Prince des ténèbres aux pensées sataniques,celui ci serait peut-être plus envoûtant et plus excitant...rire satanique mais sans arrière pensée
Rédigé par : peter pan | 08 juin 2007 à 09:41
Le monde à l'envers....Voilà Peter Pan,l'éternel enfant,le prince de l'imaginaire qui me reproche de rêver...
Tu le sais je suis une grande rêveuse et pourtant...
J'ai un goût particulier très prononcé pour le Prince Satanique,mais il est rare et souvent inaccessible...alors demeurons dans le plausible!!
Rédigé par : Mysterieuse | 08 juin 2007 à 11:31
Continuons de rêver ensemble Belle Mystérieuse et croyez moi en attendant d'attraper le prince papillon je vous emmenerai voler au milieu des libellules et de leurs ailes magiques.
La mienne est rouge feu comme la passion...
Rédigé par : Golden | 08 juin 2007 à 15:55