Elle savait d’ores et déjà que Nicolas ne la rappellerait pas le lendemain.
Les hommes sont toujours très réticents à ce genre d’affront, et elle savait depuis longtemps déjà que la femme qu’elle était, faisait peur aux hommes qui la côtoyaient de près ou de loin.
Elle savait s’adapter aux situations de chacun d’entre eux et de bien belle façon, mais malgré cela, elle avait essuyé quelques échecs. Ces messieurs avaient eu peur de ne pas être à la hauteur de ses aspirations et ne s’en étaient pas cachés.
Dans la rame de métro qui la ramenait à l’hôtel, elle songeait cependant à Baptiste .En voilà au moins un qui ne s’était pas laissé impressionner et qui était allé au bout de ses envies. Pire, voilà qu’il voulait la revoir. En songeant aux délicieux instants qu’elle avait passés en sa compagnie, une vague de chaleur l’avait soudain envahie.
Le rouge aux joues et les dentelles en feu, elle s’était levée, laissant la place à une vielle dame. Cette aussi imprévisible que soudaine bonne action avait eu le mérite de lui donner une contenance face à ses indomptables pulsions. Même son regard aux éclats plus brillants traduisait son émotion de l’instant à en juger par le regard admirateur d’un voyageur face à elle.
Elle avait décidé, spontanément de quitter le métro une station plus tôt, un peu de marche à pied ne lui serait que bénéfique, l’air vivifiant chasserait les démons qui sans cesse l’habitaient.
Elle qui s’était faite promesses de chasteté, juste pour un week rend ! Non seulement elle avait failli à ses serments, mais en plus une maligne voix guidait ses pas vers l’hôtel, songeuse qu’elle était aux affriolantes dentelles qu’elle allait destiner à Baptiste ...
Plus que deux heures devant elle, elle avait pressé le pas...
Quand elle était entrée dans le hall de l’hôtel, elle s’était précipitée à la réception pour récupérer ses clés
« Chambre 6 s’il vous plait »
La jeune réceptionniste avait fort à faire avec des policiers, mais s’était excusée entre deux questions pressantes, avait tendu la carte magnétique à Emma.
Excusez- moi mais je suis pressée
-Oui moi aussi, de quitter cet endroit au plus vite, je viens de me faire braquer
Elle avait à peine écouté ce que lui avait dit la jeune femme et s’était dirigée vers l’ascenseur
Si tu me donnais tes paquets Emma
Elle avait un tour sur elle-même ...
Baptiste, que fais-tu là, tu devais arriver vers 19 heures
-Oui mais j’ai annulé mes rendez-vous, j’avais si hâte de retrouver...
-Mais, je....
-Veux tu que je m’en aille
-Non reste, viens.
Il avait débarrassé Emma de ses courses, emprunté l’escalier, alors qu’elle avait pris l’ascenseur.
Il l’attendait là devant sa porte de la fougue dans ses yeux et le cœur en suspend.
Le plaquant contre la porte de la chambre encore fermée, elle avait de sa bouche, enrobé la sienne, cherchant une langue complice d’un long baiser langoureux. Il en avait lâché les paquets à même le sol.
La porte ayant cédé sous la carte magique, elle avait poussé Baptiste d’une main énergique sur le lit tout proche, et se jetant sur lui, ses cuisses entre les siennes, avait donné à son baiser une note plus lubrique. D’un coup de pied habile, elle avait refermé la porte à grand fracas, sa langue toujours fourrée dans la bouche de son amant.
Hummmm, hummmm
Il était impossible à Baptiste de se détacher de cette étreinte labiale.
Hummmmm !!
Elle avait relâché le baiser !!
Emma, tes courses ....derrière la porte !
Dans un grand éclat de rire elle avait rouvert la porte, récupéré ses achats à la hâte sous le regard écarquillé de son voisin de chambre qui venait d’arriver.
Hum, hum, juste un oubli, bonne soirée !
-Tanks !
-A qui parlais-tu ?
-Mon voisin de chambre !
-Jaloux ?
-Oui un peu, tu es tellement...
-Tellement ?
-Garce, une sacrée coquine, mais j’adooore ! »
Toute en écoutant Baptiste, elle avait entamé son effeuillage, rien de provocant, juste qu’après une longue journée parisienne, elle avait besoin d’une bonne douche, et s’il lui donnait le temps, une mise en beauté. Mais son regard en disait long sur ses intentions...
Sers-toi un verre, je vais prendre une douche
Elle avait, avec une désinvolture presque enfantine, enlevé une à une chaque pièce de sa tenue féminine, paraphant sa mise à nue, par le glissement diabolique de ses dentelles le long de ses cuisses dénudées.
Veux –tu me rendre fou Emma, je n’ai en souvenir au bord de ma vision que ton délicieux petit cul, Hummmmm file ou je te dévore ainsi !
Même le bruit de l’eau ruisselant sur sa peau avait fait appel à des images féeriques de leur étreinte passée. Emma chantonnait sous la douche, heureuse d’être là avec lui, heureuse, tout simplement d’enfin revivre
Regarde, dans un sac, il y a de la lingerie ...dis moi si tu aimes !
-Hummm, délicieux ces petits rien....mets les pour moi !
Il lui avait tendu, ses mains voilant son regard, pour ne pas succomber à la tentation, de la prendre là, dans l’instant.
Elle était réapparue de vert anis vêtue, diaboliquement provoquante dans sa nuisette, sa peau dorée irisée d’un onguent légèrement pailleté...., ses cheveux encore mouillés, une frimousse de gamine dans un vrai de corps de femme...sur des mules à hauts talons.
Il avait dompté ses pulsions assassines et lui avait tendu un verre de Bourbon, alors qu’elle s’était installée face à lui dans le fauteuil, cuisse écartées, dévoilant les froufrous de ses dentelles coquines et un regard vert, sous des longs cils noirs, dissimulant à peine ses sensuelles perversités
Sous la vision médusée de Baptiste, elle avait posé son verre sur le bureau, avait glisse sa main sur son ventre doucement, puis plus doucement encore, entre le soyeux de son string et le velouté de sa peau jusqu’à son sexe qui réclamait ses caresses sous un regard inquisiteur, voire dominateur !
Dis moi que tu as envie de moi....
A suivre...
"Les pulsions" sous differentes formes quelles soient pourraient sembler bien loin d'une quelconque entreprise d'education....
Pourtant, quand je vois Emma, s'emouvoir, s'affairer, s'appreter et enfin s'apaiser pour de courts instants, je ne peux m'empecher de penser que nous avons la affaire à une personne en quete permanente de la vie...
"l'education sentimentale" est loin en effet mais cette Emma là est sans aucun doute la face sensuelle d'un personnage homonyme de FLAUBERT...Le bovarysme est ici plus sexuel que conceptuel...
Effel... Si mon prof de lycée nous l'avais presenté de cette facon...
Rédigé par : effel | 15 mai 2007 à 14:33
j'ai envie de toi
Rédigé par : peter pan | 22 mai 2007 à 09:54
En choisissant la voie professionnelle on ne vous explique rien de tout cela... heureusement Mystérieuse est là et rien ne vaut la lecture de Pulsion comme leçon de vie!
Rédigé par : Foret | 22 mai 2007 à 10:51