Lea roulait depuis longtemps déjà, la fatigue commençait à se manifester.Pourquoi avait-elle accepter d’aller plaider si loin de chez elle.
Elle avait ingurgité des kilomètres toute la journée sans faire une pause et sa seule envie de l’instant était d’arriver le plus vite possible à Bordeaux pour se délasser dans un bon bain et se glisser enfin sous les draps
La pluie avait été sa seule compagne de route depuis des centaines de kilomètres, une pluie régulière et fine qui n’avait fait qu’argumenter sa mélancolie du moment.
Elle adorait son métier d’avocate et ne regrettait en rien d’avoir repris ses fonctions pendant trop longtemps laissées sur la touche.
Mais ses déplacements se faisaient de plus en plus fréquents et la solitude des chambres d’hôtel lui pesait plus que de raison.
Au début, quand elle avait repris ses activités ,son mari l’appelait régulièrement lors de ses voyages professionnels.Elle adorait ses appels ,lorsqu’il lui chuchotait des mots doux à l’oreille, qu’il l’accompagnait dans ses caresses solitaires sous les draps immaculés des chambres d’hôtel qui l’accueillaient.
Le silence lourd et pesant d’une chambre anonyme à peine perturbé par la respiration de plus en plus court de l’homme qui la désirait à l’autre bout du téléphone avait le mérite de mettre tous ses sens en éveil.Chacune de ses migrations ponctuelles était paraphée d’une jouissance plénière qui l’emportait bien au-delà du plaisir habituel. Des caresses futiles d’ordinaire pouvaient prendre des résonances sensuelles jusqu’à un orgasme démesuré, qu’elle savourait dans le plus grand silence de ses pensées.
Perdue dans ses souvenirs sensuels, elle ne s’était pas rendue compte que la pluie s’était lentement transformée en neige, des flocons clairsemés.
La nuit paraissait claire et glaciale, mais de gros nuages avaient soudain assombri l’atmosphère , la neige s’était faite beaucoup plus dense et elle était tout à coup entrée dans la tourmente.De gros flocons se propulsaient maintenant dans le faisceau lumineux de ses phares, lui donnant le vertige et accentuant son degrés de fatigue.
Déjà nombres de poids lourds s’étaient arrêtés sur le bord de l’autoroute et il était fort à parier que d’ici peu les services autoroutiers allaient intervenir pour en interdire l’accès.Elle était à moins d’une heure de Bordeaux, mais avait préféré prendre la première bretelle de sortie plutôt que de passer la nuit coincée dans son véhicule
.Elle trouverait bien un petit hôtel qui l’accueillerait pour une nuit .La région regorgeait de lieux prestigieux , mais aussi de petites auberges dont cuisine et vins n’avaient rien à envier aux grandes tables .
Quittant une nationale elle avait emprunté une départementale sous la tourmente neigeuse. Inquiète de la tournure que prenaient les événements météorologiques, elle avait décidé d’arrêter là son périple. Il n’était pas loin de Vingt heures, elle avait besoin de se restaurer !
Une vieille enseigne avait attiré son attention aux abords d’un petit village du Bordelais
« A la marquise des anges »
Elle avait garé son véhicule devant l’auberge et ,vêtue comme pour se rendre en soirée, avait pénétré les lieux d’une démarche assurée.
Son entrée avait fait l’effet de l’événement de l’année...dans cette salle surchauffée et d'une autre époque.
A suivre.....
Marquise des Anges
Rien ne dérange
Auberge Rouge?
Est-ce là un bouge?
L'avenir tout en sensualité
Nous fera découvrir toute la beauté
De Léa Reine du Barreau
Véritable angelot? ou plutôt Diableteau?
Rédigé par : Peter Pan | 02 mars 2007 à 10:24
Très jolis écrits et photos. Nous vous avons découverts aujourd'hui même mais c'est sûr nous reviendrons très très très vite !!!
Rédigé par : Sophie et Guillaume | 02 mars 2007 à 12:08
Il est certain qu'avec un nom d'auberge pareil, ça ne peut être que croustillant...
Rédigé par : euqinorev | 04 mars 2007 à 10:17