Le joyeux brouhaha des joueurs de cartes s’était dissipé jusqu’à disparaître complètement.
Claudine avait rejoint le couple maintenant seul dans la petite salle de restauration. Armand paraissait ravie de cette nouvelle compagnie L’optimisme naturel de Léa avait soudain pris quelques rides quand l’hôtelière leur avait gentiment proposé un armagnac pour agrémenter la soirée.
Sa présence d’esprit avait soudain pris le dessus de la situation qui s’avérait de plus en plus ambiguë.
Claudine, permettez moi de vous appeler Claudine, je vais être obligée de refuser, je dois encore prendre la route....
-La route ????
La réaction ne s’était pas faite attendre, Armand s’était immédiatement engouffré dans la faille.
Oui, désolée, mais l’hôtel est complet et je vais devoir partir en quête d’une auberge ou quelconque endroit qui puisse m’héberger pour une nuit
-Restez Léa, nous partagerons ma chambre, le temps joue pour nous avait-il ajouté avec un regard complice à l’encontre de Claudine
-Armand a raison, vous ne pouvez reprendre la route maintenant chère petite
-C’est un complot ???
-Pas du tout mais soyez raisonnable, avait argumenté Armand
Claudine s’était éloignée pour servir deux armagnacs au joli couple
Je ne vois là que de l’irrationnel, avait répondu Léa enfin seule avec Armand, mais votre invitation est tellement séduisante
-N’allez surtout pas imaginer...
-Je n’imagine rien, j’espère seulement...
Il avait souri, elle, elle ne pouvait pas croire que c’était elle qui avait fait cette réplique....
Elle s’était soudain surprise à faire une crise d’amnésie sur sa vie, son passé, son avenir.
A quoi bon tergiverser, elle connaissait ses envies et avait pour habitude de les provoquer, de les assumer, de les vivre quitte à passer pour une vraie garce.
A partir de cet instant, elle n’avait plus relâché la séduction.
Avec beaucoup d’aplomb, elle avait posé sa main sur la cuisse d’Armand, et son regard planté dans le sien, l’avait questionné sur ses intentions.
As-tu peur du noir, ou bien es-tu en manque d’affection ?
Elle s’était amusée de la réaction quelque peu désorientée de son compagnon. Elle n’aurait su dire si c’était le tutoiement ou la question indirecte qui était à l’origine de sa soudaine étonnante attitude.
Il avait subitement perdu l’assurance dont il avait preuve au début de la rencontre. Cette femme était surprenante et une inquiétude l’avait soudain étreint.
Serait-il à la hauteur de ses espérances, car sans aucun doute, elle comptait bien finir sa nuit entre ses bras, entre ses draps ... ?
Avant même que Claudine ne revienne, elle s’était éclipsée avec une grâce troublante
C’est entendu, je vais chercher mes bagages dans la voiture, si tu veux fuir c’est maintenant !
Une vraie garce ! Mais à ce jeu qui des deux allait remporter la première manche, il n’était pas homme à se laisser manipuler. Ses conquêtes étaient faciles, mais jamais au grand jamais on ne le manipulait de la sorte.
Dehors la neige avait redoublé d’intensité et la route était déjà recouverte d’un manteau blanc rendant tout déplacement impossible
Léa s’était rassurée en prétextant un signe du destin.
Lorsqu’elle avait déposé ses bagages, elle avait trouvé Armand et Claudine, un verre d’Armagnac à la main, en grande discussion dans le petit salon, face à un feu de cheminée des plus accueillants.
Léa prenez place avec nous avait lancé Claudine en lui tendant un verre !
Léa avait pris place à même le sol face à Armand, dévoilant largement le haut de ses cuisses au regard envoûté du bel homme.
La séduction transpirait tellement de son attitude qu’on aurait pu l’entendre ronronner telle une chatte sous les caresses.
Claudine était très volubile, Armand très courtoisement se prêtait à ses discours, essayant d’éviter les comportements de plus en plus provocants de Léa.
Son regard oscillait sans cesse entre le regard de Claudine et le décolleté de plus en plus attirant de Léa.
Avec une discrétion toute relative, elle avait défait un à un, les premiers boutons de son chemisier de dentelles découvrant largement la pâleur de ses petits seins ronds en contraste avec le noir de la dentelle.
Cette jeune femme lui lançait un véritable défi.
Les effluves d’alcool avaient commencé à envahir l’esprit de Léa qui se sentait partir en dérive sensuelle peu coutumière.
Dans la pièce régnait une odeur spéciale, un mélange acre de feu de bois et de fleur. Le crépitement des bûches dans la cheminée pimentait l’ambiance d’une touche presque irréaliste. Tout ici respirait un mélange de romantisme et d’érotisme.
Léa s’était perdue dans ses fantasmes et la discussion de Claudine et Armand s’était faite plus diffuse jusqu'à disparaître.
Elle n’avait plus d’yeux que pour Armand et la délicieuse bosse qui était en train de prendre des proportions difficilement camouflables sous la toile de jeans.
Dans son imaginaire, elle se voyait s’accroupir face à lui, et avec affront caresser ce sexe à peine dissimulé sous le pantalon .Son regard en disait long de ses intentions, mais en bon gentleman, Armand n ne laissait rien paraître de ses émotions.
Se relevant promptement elle avait lancé avec désinvolture
Les clés de la chambre s’il te plait Armand, je monte me coucher, je t’attends...
Cette annonce avait interrompu Claudine dans ses propos et une fraction de seconde un silence avait envahi le petit salon. Armand, un sourire aux lèvres avait tendu les clés à Léa en lui souhaitant une bonne nuit
Elle s’était saisie des cles, avait tourné les talons avec une évidente provocation dans le regard et s’était éloignée d’un pas décidé.
Armand n’avait pu décrocher son regard de la croupe ondulante jusqu'à ce qu’elle disparaisse ....
A suivre....
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