Elle avait longtemps attendu qu’il la rappelle, mais le mobile s’était tu.
Le soleil avait peu à peu décliné, jusqu’à disparaître plongeant le paysage environnant dans un crépuscule saisissant de beauté.
La femme délicate et attentionnée qu’elle était s’était laissée aller à quelques créations culinaires pour séduire son hôte lorsqu’il rentrerait.
Encore enveloppée dans la chemise d’Erik,elle avait ,avec une infinie patience préparé un délicieux repas avec les rares ingrédients qu’elle avait trouvé .Un homme vivant seul dans une maison en location ne pouvait en aucun cas avoir un réfrigérateur qui regorge de trésors.
Mais son imagination aidant, elle était parvenue avec deux trois bricoles à réaliser un véritable menu !
Avec autant de patience, elle avait joliment dressé une table sur la terrasse, décorant ça et la nappe de bougies odorantes et de fleurs de bougainvilliers et de bignone. Son côté artiste était toujours présent jusque dans la décoration d’une table.
Une douce musique avait donné une touche finale à l’ambiance.
Cet intermède l’avait apaisé, au point qu’elle en avait oublié le tragique de la situation qui l’avait mené jusque là.
Mais ses souvenirs étaient bien présents !
Cet être immonde, le frère de son mari, qui s’investissant à fond dans le rôle que lui avait prêté son jumeau, avait essayé d’abuser d’elle.
La soirée avait pourtant bien commencé, sa correction et sa délicatesse l’avait même étonné, mais l’alcool aidant, l’homme avait vite retrouvé son costume de salop. Au cours de la soirée, Camille avait bu beaucoup trop bu. Son chevalier servant imposé pour la bienséance s’en était chargé...
Une dispute avait suivi, puis un démarrage en trombe au volant de la Porsche
Un chantage, un chantage odieux...Il savait que Camille avait eu un amant, il était prêt à tout avouer à son frère si...elle ne lui donnait pas ce qu’il voulait. Ses mains s’étaient glissées avec force sous sa robe ...Il avait écrasé ses lèvres sur sa bouche, lui provocant la nausée !
Camille avait refusé, refusé effrontément, et dans sa colère il n’avait pas hésité une seconde à ouvrir la portière du véhicule et à l’éjecter sur le bord de la route quelques kilomètres plus loin au milieu de nulle part .ET puis...le trou noir, plus aucun souvenirs, plus rien !
Sa vie se résumait-elle donc à un mari autoritaire et volage toujours absent, un amant peu audacieux et un tortionnaire peu scupuleux.Des larmes de détresse roulaient sur ses joues....
Les bougies dégoulinaient sur la nappe, les fleurs avaient fanées, le temps avait passé et Erik n’était pas revenu. Camille se sentait dépossédée de sa féminité.Pas une robe séduisante à enfiler, pas un soupçon de maquillage, pour cacher sa détresse et redevenir la femme séduisante qu’elle était.
Sur la platine, la voix de Gainsbourg sur fond de musique électronique donnait cependant une touche érotisante à cette situation catastrophique.
« Love on the beat » revisité façon électronique l’avait séduite et, toujours enveloppée dans la chemise trop grande, elle s’était mise à tanguer sous les beat, à bouger, laissant aller son bassin à de bien érotiques mouvances. Un miroir lui renvoyait l’image d’une femme troublante en proie à des désirs interdits.
« Envie d’overdose, de baise », Gainsbourg semblait la pousser à se laisser aller à des débordements tout en sensualité.
« Caresse toi » semblait –il lui crier sous les cris de plaisir d’une femme en proie à l’extase....
Elle avait posé ses mains sur sa poitrine, la chemise largement ouverte...la chemise avait glissé au sol .Ses doigts avaient continué leur course sur ce corps offert à toutes les audaces.
Elle aimait la femme bandante qui ondulait devant elle, elle aurait aimé la posséder, lui donner des baisers, posséder son sexe sous sa langue, la faire jouir, la faire crier....
Ses caresses précises sur son bouton de plaisir lui avait arraché des gémissements, des plaintes, des prières, l’envie d’être prise dans l’instant par cet homme qu’elle attendait et dont elle criait le nom « Erik, envie de toi », le visage empli de larmes ...et qui la regardait dissimulé dans la pénombre de la pièce !!!
« Tu es belle, Camille, j’ai envie de te faire l’amour ».
« Je vais et viens entre tes reins » murmurait Gainsbourg sur fond de gémissements féminins.
"Tu es belle Domi,j'ai envie de te faire l'Amour"
JM
Rédigé par : JM | 01 août 2006 à 18:01