Une chaleur suffocante avait accompagnée cette drôle de journée.
Un 6 juillet, une date anniversaire Que Charlotte tentait désespérément d’oublier.
Langoureuse, lascive elle n’avait pas eu le courage ni l’envie d’entreprendre quoi que ce soit pour meubler son esprit.
Errant de pièce en pièce sans aucun but précis, elle avait préféré le sommeil à l’ennui.
Dans un monde de rêve elle s’était enfermée pour ne pas dans la folie dériver !
En fin d’après midi, les grondements sourds des orages au lointain l’avaient soudain tiré de son sommeil torpeur.
Ces signes annonciateurs d’une ambiance électrique avaient sur Charlotte des conséquences désastreuses.La panique l’habitait, un stress l’envahissait, son esprit était tétanisé.
S’arrachant soudain aux draps froissés, elle avait pourtant voulu profiter du spectacle et rejoint la large terrasse dominant le paysage.
Juste vêtue d’un voile, pieds nus, elle avait enrobé l’horizon de son regard apeuré.
La voûte céleste devenue gris acier était déchirée dans un panoramique par des éclairs en surbrillance.Le tonnerre grondait au loin comme le bruit des canons, roulait s’assourdissait pour reprendre de plus belle.
La mer au large avait perdu sa sérénité habituelle .Sous les grains orageux elle s’était creusée donnant à la Grande Bleue
L’orage la séduisait et pourtant l’effrayait.
Allumant quelques points lumineux dans la pièce obscurcie par l’ambiance orageuse, elle avait rejoint son piano à queue, ultime cadeau de son mari.
Ses doigts avaient glissé sur les touches fébriles, travaillant quelques gammes avant de jouer.
Sa musique, son piano demeuraient les seules choses qui lui permettaient de trahir ses angoisses quand l’orage éclatait.
Le ciel jouait Wagner, elle jouait du chopin.
Une sonate pour piano ! Ses longs doigts de musicienne glissaient sur le clavier au tempo allegro des gouttes de pluie qui commençaient à tomber.De lourdes larmes roulaient sur ses joues embrumant son regard qui perdait sa vision.
Un souffle dans son cou l’avait désorienté, des caresses fébriles sur son dos, ses épaules, l’avaient soudain transporté dans un autre monde qu’elle croyait oublier.
Se laissant dériver, sous ces effleurements, son corps en un instant s’était soudain laissé envahir par une chaleur brûlante, un bien être sensuel qu’elle avait occulté.Oubliant le clavier, elle avait laissé le désir guider ses mains sur son corps à demi dénudé.Ses mains agiles et chaudes parcouraient sans complexe, les parcelles de son corps de la pointe de ses seins à la naissance de son sexe.Une ballade savante sur un corps torturé par le plaisir absent depuis bien trop longtemps !
L’orage avait enfin éclaté ! Un rideau de pluie par le tonnerre accompagné avait rafraîchi l’atmosphère.
Ses larmes avaient cessé, la colère grandissait dans son cœur déchiré, l’absence si cruelle d’un homme à ses cotés l’empêchait d’avancer.
S’arrachant à l’étreinte de ses caresses charnelles, elle avait oté les voiles qui l’entravaient, couru vers le jardin sous la pluie torrentielle, chercher une délivrance de sa mortelle passion !
La pluie la purifiait de ce désir mordant qui lacérait son corps et par lequel elle refusait de se laisser porter.
Cette odeur si particulière de la terre sous l’orage avait pourtant soudain éveillé tous ses sens.Un besoin urgent d’embrasser cette terre l’avait guidé vers un endroit précis du jardin ,le seul endroit non encore habillé par une herbe naissante.
S’allongeant sous la pluie qui battait la cadence au rythme de son cœur, elle s’était roulée dans la terre tiède et humide lui rappelant la douce chaleur excitante d’un corps au masculin.S’enduisant d’une boue qui se faisait complice de ce désir brûlant devenu grandissant, elle avait laisse ses doigt glisser entre ses jambes, pénétrer dans la douleur son sexe criant de plaisir.Telle une virtuose, ses doigts dans un allégro vivace lui donnaient du plaisir.
Sous cette jouissance devenue délivrance son corps désorientée n’était plus que mouvance,la cambrure de ses reins effectuait une danse au rythme de ses mains.
Sa longue chevelure brune lui collait au visage englué de terre et d’eau mêlée ! Une peinture de guerre pour conjurer le sort !
Dans un ultime et long soupir la jouissance suprême avait soudain pris possession de son corps et libérer le démon qui depuis trop longtemps l’habitait.
Hurlant telle une louve sous les chaudes gouttes estivales devenues plus éparses, son regard défaillant sous une jouissance extrême, elle avait enfin atteint le nirvana !
L’orage s’était éloigné et le ciel éclairé d’une atmosphère brillante !
Son corps encore agité par des spasmes de désir s’était fait doucement plus léger jusqu’à l’abandonner.
Se lovant doucement en position fœtale, elle avait soudain souri, souri à la vie. Une renaissance.
Deux ans plus tôt c’était un 6 juillet, par une nuit d’orage, son mari par sa passion avait été emporté, une furieuse déferlante, une de trop, lui avait arraché l’homme qu’elle adorait.
Disparu, disparu à jamais !
La nature lui avait pris ce qu’elle aimait le plus au monde, et aujourd’hui incroyable revanche venait de lui redonner le goût à la vie, aider dans le plaisir à conjurer son deuil.
Regagnant la maison,juste de boue vêtue, elle s’était remise à effleurer les touches du piano comme la peau d’un homme,rêvant d’un inconnu qui lui donnerait enfin le plaisir qu’elle s’était trop longtemps interdit.
salut, salut,
je me demandais si tu connaissais ce site:
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Rédigé par : erogene | 13 juillet 2006 à 09:57