En cette période printanière l’atmosphère devenait de plus en plus festive sur la côte azuréenne, le berceau d’accueil de Juliette.Les invitations inaugurales se bousculaient, mais elle les refusait systématiquement par crainte d’ennui, ou de lassitude.
Enfermée dans ses rêves et son monde littéraire, elle ne faisait plus aucun effort pour se raccrocher à une vie sociale rationnelle.
Elle avait doucement glissé dans une vie bercée de romantisme, ponctuée ça et là d’aventures adultères, autodérision de son monde chimérique !
Juliette rêvait, rêvait comme une adolescente, elle voulait tant de choses, rêver sa vie dans ses vies de rêve !
S’arracher à ce déclin si dévorant elle devait, pour redevenir cette femme diabolique avide de soleils couchants, de l’or de la chair, d’ivresse ...
Elle avait donc enfin accepté une énième invitation et s’était rendue à l’inauguration d’une nouvelle plage.
Elle avait prêté un soin particulier à sa tenue vestimentaire, bien que la soirée se déroule au bord le l’eau et sous le ciel étoilé.
Les nuits encore fraîches ne lui autorisaient pas une de ses robes légères qu’elle affectionnait tant.Elle avait opté pour un pantalon dans des teintes kaki rehaussé cependant par une jolies paires d’escarpins sur de hauts talons montés .Elle avait choisi de mettre son décolleté en valeur en resserrant son buste dans une guêpière, une note glamour pour une tenue plus ordinaire qu’à l’habitude.Ainsi vêtue, elle avait rejoint son mari sur le lieux de rendez vous.
Peu d’invités ,il était encote tôt,lorsqu’elle était arrivé sur la plage.Le soleil était encore haut dans le ciel,les convives présentes arboraient des tenues plus en accord avec la plage.Encore une fois ,Juliette se démarquait de l’assistance présente,renvoyant l’image d’une femme séduisante et coquette.
Les regards se croisaient, mais pas une âme qu’elle ne connaisse.Son amie Anne, ainsi que son mari n’étaient pas encore arrivés, et les vestiges de son éducation bourgeoise la tenaient à l’écart des groupes d’amis en grande discussion autour du buffet dressé.
En retrait, et dans une pudeur calculée elle avait dégusté un verre de cocktail.Elle aimait cette solitude au milieu des anonymes, cela la mettait dans des états, dans de drôles d’état..Son cœur se mettait alors en apnée, comme en quête de quelques sensations fortes de séduction teintées.
S’abandonner dans quelques bras sans interdit, était alors la seule envie qui traversait son esprit.
Son portable avait interrompue sa rêverie libertine !
« Allo, ma chérie, je ne pourrais pas venir à la soirée, un repas d’affaire de dernière minute
J’essaie de te rejoindre après
-Ok, Chéri à tout à l’heure ! Bisous »
Sans plus de mots, elle avait raccroché se replongeant dans l’instant dans sa solitude !
Pas pour bien longtemps, son amie Anne venait de pénétrer en ces lieux, et somme toute fort bien accompagnée d’un homme très séduisant.
Le couple s’était dirigé vers elle.
« Bonsoir Anne, comment vas-tu ?
-Très bien Juliette, je suis ravie que tu aies pu venir ! Stéphane n’est pas là ?
-Non un rendez vous de dernière minute et me voilà célibataire !
-Ah Pardon, Juliette je te présente Julien, un ami de passage, qui convoie un bateau sur l’Espagne !
-Enchanté Julien, ravie de vous rencontrer ! »
Une poignée de main avait argumenté sa phrase ponctuée aussitôt par un regard complice.
Anne s’était éclipsé à la recherche de quelques connaissances les laissant ainsi un peu décontenancés.
L’homme était séduisant bien plus que l’ordinaire tout simplement vêtu d’un pantalon de lin blanc et d’un polo leu marine Lacoste. Une coiffure ébouriffée, une barbe naissante et un teint mat lui donnaient cette allure particulière des skippers de voiliers que Juliette adorait. Son regard profondément bleu rehaussé par son bronzage marin était difficile à soutenir, et pourtant elle le regardait presque impudique.
Séduite, Juliette n’en était que plus belle et ses quelques notions de voile, l’avaient tout naturellement amené à entamer une discussion par la séduction guidée.
Echangeant des propos sur leurs mésaventures en mer, le dialogue s’était vite installé dans une réelle convivialite.Juliette riait, elle se félicitait d’avoir accepté cette énième invitation...elle se sentait bien avec Julien, il l’avait arraché à son hermétisme social du moment.
Elle avait accepté un deuxième verre de Julien et... son invitation à l’accompagner plus tard dans la soirée jusqu’à « Galerena » le bateau qu’il skippait, un vieux gréement de 1967 dont il lui avait promis de raconter l’histoire...
joliiii…
Rédigé par : yoyostereo™ | 13 juin 2006 à 20:55