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C’est toujours la même impression, à chaque fois qu’elle s’isole pour dynamiser son inspiration elle est en proie à des visions qu’elle croyait anéanties à jamais.
En ce superbe week end de mai, tel un ermite en quête de recherche spirituelle, Juliette s’est enfermée dans un écrin de verdure au sein de la Provence.
Lorsque la déprime la guette, que les larmes salvatrices de son mal de vivre sont retenues décentes au bord de son regard, elle se fait discrète et fuit la société pour une mise au point dans la tranquillité.
Pour l’occasion, une de ses proches amies, lui avait prêté une adorable petite maison accrochée à une colline .Mistral et soleil chaud était au rendez vous. Juliette adorait cet environnement méridional qui donne à l’atmosphère une sécheresse agressive tout en la conjuguant à une douceur de vivre qui se veut salutaire des âmes chavirées.
Mais quel était donc le mal qui habitait Juliette, elle d’habitude si vive, toujours prête à s’abandonner à quelques aventures adultérines ?
Juliette, peut être lasse des étreintes fugaces ,des portes dérobées,s’était laissée éprendre par une relation de lettres animées, par un désir latent mais toujours exacerbé par des non dits tendancieux qui ouvraient une porte sur l’érotisme teintée de romantisme !
Cette relation épistolaire avait jour après pris une place primordiale dans sa vie !
Pour l’occasion , elle n’avait emmené dans ses bagages que quelques tenues champêtres,oublié volontairement accessoires féminins et vêtement glamour.Juste deux ou trois petites robes légères colorées pour combattre son speen.Sandales plates ,pas de talons aiguilles pour jouer les séductrices,elle était venue se réfugier dans la nature en femme ordinaire !
Son installation en ces lieux avait été sommaire, les pièces vite repérées.
La maison était spacieuse et la grande terrasse qui la prolongeait offrait à Juliette la vue sur un paysage accueillant par le soleil baigné !
Un véritable havre de paix !
Le seul outil moderne qu’elle s’était accordée était son ordinateur portable, son seul fidèle ami qui lui permettait, ça et là, au fil de ses journées, de transcrire ses pensées, les modifiant ou les confirmant suivant l’instant !
Elle avait entrepris dernièrement l’écriture d’un roman, peut être pour s’éloigner un temps de ces relations virtuelles qui ponctuaient sa vie.
Elle entretenait depuis peu une relation épistolaire avec un homme qui avait croisé son chemin au hasard d’un blog.Les échanges prosaïques stimulaient Juliette,au point que ses écrits s’en étaient ressentis.Ils lui inspiraient désir , plaisir, et une sorte de jeu s’était installée entre eux.Le moindre de ses mots traduisait chez elle un émoi qu’elle avait du mal à contrôler.Le mystère était présent quand à l’identité physique de son amant de cœur et exaltait dans la douceur toute sa féminité.Son espace environnant avait pris une tout autre teinte,celle d’un romantisme qu’elle croyait révolu et qui l’accompagnait désormais dans une démarche sensuelle d’une autre dimension.
Mais...l’enveloppe bleue, traduction dans l’instant de la réception d’un nouvel mail de miel et de douceur parfumé, s’était soudain tue, la laissant désemparée.
« Vous êtes ma plus délicieuse tentation », tel avait été son dernier message, et la boite mail s’était tu dans le plus grand mystère !
Il était là, la cause de son mal,l’incompréhension de cette terrible absence qui l’avait soudain plongé dans une tristesse errante ponctuée ici et là de rêves indécents pour son amant de cœur disparu.
et oui ... mais ils reviennent toujours ;)
Rédigé par : Lola | 22 mai 2006 à 14:10