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La solitude,sa compagne ,en cette triste journée pluvieuse,avait résonné, tinté,comme liberté dans son intimité.Juliette s’était plu à savourer ce cadeau royal qui lui avait été fait,à savoir un Week end de solitude.Elle avait pris le temps d’écouter cette voix intérieure qui la guidait,son âme en vérité,et lui révélait la force qu’elle avait en elle.Elle était restée ainsi isolée chez elle toute la journée,mais au crépuscule,comme une pulsion l’avait saisi,un désir de fusion avec la vie nocturne citadine.Lorsque le soleil avait fini sa course,donnant un teint bleuté aux dernières lueurs crépusculaires,Juliette était restée un moment dans la semi obscurité de son appartement,dans un silence saisissant,comme une louve à la tombée de la nuit dont tous les sens s’éveillent.
Puis avec un soin particulier, elle avait choisi les huiles de son bain pour une toilette voluptueuse, allumant ça et la autour de sa baignoire quelques bougies odorantes aux fragrances d’agrumes.Un instant de bien être d’eau, de senteurs et de musique habité pour retrouver ce plaisir d’être femme envoûtante.
Sa liberté d’action en toute impunité,lui avait dicté d’aller dîner dehors, au lieu de rester cloîtrée dans son appartement.Son quartier regorgeait de petits restaurant sans grande prétention ,mais dont la qualité culinaire n’avait plus rien à prouver.
Dans cette solitude habitée de notes musicales qu’elle affectionnait particulièrement, elle avait entrepris de choisir sa toilette.Elle avait opté pour une tenue seyante comme à son habitude, révélant les atouts, de le femme séduisante qu’elle était.Elle avait donc décidé d’étrenner cet adorable guêpière de jour qu’elle avait acheté la veille, une guêpière Chantal Thomas dont elle adorait particulièrement le style.Pour plus de féminité encore elle l’avait accordé avec une adorable jupe de satin et voile mêlés qui laissait deviner par transparence le galbe de ses jambes recouvertes de bas voile noirs.
Aiguille bas sans dessous, elle l’avait décidé que sa liberté passerait aussi par le fait de ne pas porter de lingerie sous sa jupe. Seule elle le savait, mais cet oubli volontaire lui procurait une sensation d’interdit, la sensation d’être offerte à n’importe quel homme qui serait séduit pour peu qu’elle le soit aussi.
Quand elle était entrée dans ce petit restaurant hindou qu’elle aimait beaucoup pour l’exotisme de ses décors, le propriétaire l’avait accueilli chaleureusement, habituée qu’elle était à frequenter cet établissement.
« Bonsoir, Juliette, seule ce soir ? »
Elle avait répondu haut et fort pour que son entourage l’entende
« Je n’attend personne, donnez moi une table isolée »
Installée face aux autres clients, elle avait parcouru la salle de son regard, une habitude bien personnelle qu’elle avait d’analyser secrètement les gens qui l’entouraient ! Beaucoup de couples, une tablée d’amis fêtant joyeusement un anniversaire, deux hommes seuls et elle Juliette la seule femme non accompagnée.
Puis elle avait dîné en toute simplicité, bu deux ou trois verres de vin, dans cette salle par les éclats de rires et la musique hindoue habitée.
Puis aussi discrètement qu’elle était entrée ,elle était sortie.Non loin du restaurant se trouvait un piano bar qu’elle avait décidé de rejoindre, empreinte de mélancolie.D’un pas décidé, mais néanmoins élégant, elle avait emprunté des petites ruelles qu’elle connaissait par cœur, laissant dans son sillage son parfum enivrant, Opium de Saint Laurent aux fragrances envoûtantes.Ses talons raisonnaient sur les trottoirs déserts et donnaient un tempo à sa ballade nocturne.
Le cliquetis de ses talons aiguilles avaient soudain été rejoint par le bruit beaucoup plus feutré de pas qui la suivaient et dans son esprit de libertine avait imaginé un homme qui la filait.Excitée par l’idée d’un séduit de passage elle avait accéléré le pas,emboîté des ruelles,mais l’inconnu fidèle avait suivi sa trace accélérant l’allure au rythme de la sienne.Elle l’avait ainsi guidé secrètement jusque dans une impasse à peine éclairée et avait simulé un moment d’égarement et de crainte.Diabolique stratagème que le sien pour piéger un homme dont elle ne savait même pas qui il était.Acculée dans cette impasse sombre elle s’était retournée soudain,le dos appuyé contre un mur décrépi et avait foudroyé l’inconnu du regard.Ses yeux en disaient long sur l’audace de ses intentions.Son audace coquine était récompensée,l’homme était séduisant ,
Un client du restaurant, elle le reconnaissait !
Effrontément, elle l’avait attiré à lui,pris sa main et pose sur ses seins par la guêpière etreints.Ses yeux toujours plongés dans le regard de l’autre,elle avait soulevé sa jupe d’une manière plus que sensuelle,comme une invitation à des caresses audacieuses.Sans un mot, dans le silence sourd d’une ville par le voile de la nuit habitée on entendait à peine son souffle de désir.L’inconnu avait accueilli avec beaucoup de complaisance l’audace de ses gestes et donné les caresses que Juliette désirait, le long de ses cuisses d’abord puis sur son sexe dénudé et offert .Poussant plus loin son désir,de ses doigts experts il avait pénétré sa rivière secrète inondée de plaisir.Elle s’était laisse menée, malmenée et tout son corps tendu par le désir avait cette mouvance d’une femme désireuse d’un sexe dans son intimité.Sans grand délicatesse ,il l’avait tournée, plaquée contre ce mur délabré,le glauque de l’endroit donnait une teinte encore plus érotique à la situation.Elle Juliette,l’élégante allait se faire baiser par un inconnu dans un endroit sordide et elle en jouissait d’avance.
L’homme lui avait écarté les cuisses, posé les mains au mur et dans cette position, lui remontant la jupe aux dessus de ses reins, il s’était accroupi et avait glissé une langue agile dans sa fente onctueuse.Un bruit de ceinturon, un pantalon qui glisse, autant de murmures révélateurs emplissaient son esprit ....
Un,sexe vigoureux l’avait envahi, se frayant un chemin le plus loin qu’il pouvait à grand coup de reins.Elle ressentait les yeux rivés sur rondeurs troublantes de sa croupe.De « han » de boucherons et de gémissements féminins l’impasse résonnait .Un orgasme aussi violent que fulgurant les avait envahi tous les deux ,Juliette avait crié comme une louve en rut puis s’était abandonnée la tête renversée ,pour retrouver ses esprits.Deux gourmands de plaisirs, venaient tout simplement d’assumer leurs envies ,deux hédonistes assumant leur doctrine.
Juliette dans l’impasse avait trouvé le compagnon d’une nuit pour l’accompagner dans sa solitude libératrice de ses envies passagères.
La fougue animale qui les avait ébranlé s’était doucement dissipé, et c’est en compagnie d’un homme charmant qu’elle avait fini sa soirée dans un pub très jazzy juste à deux encablures de son appartement.Il répondait au doux nom de Nicolas.
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