Tant de jouissance multipliée en aussi peu de temps me déconcerte. Je suis plongée dans une étrange béatitude qui me laisse perplexe et qui me pousse à des interrogations bien légitimes. Serait cela la quarantaine, un désir permanent logé au plus profond de ma féminité, des pulsions auxquelles je me donne sans tabous, ni interdit ? Mes rondeurs si féminines, jen suis consciente, je les offre avec générosité à ces hommes qui mhonorent de leurs caresses passagères mais dune si forte intensité. Ce désir de séduire incessant est il mon apanage, ou une réalité féminine insoupçonnée en chacune dentre nous ?
En vérité toutes ces questions qui restent sans réponse me ramènent à cet homme rencontré il y a quelque temps déjà, qui a su dans une douceur persuasive, me révéler à moi-même, cette femme volcanique qui sommeillait en moi depuis si longtemps. En cet instant cest à lui que je pense, le seul dans mon entourage si secret qui na jamais posé ses mains sur ce corps que je lui offrirais jusqu'à la lie. Ce désir de possession si prenant qui mhabite, je le recherche inconsciemment dans les bras de mes amants rencontrés au fil de ma vie dissolue depuis quelques temps. Dans le silence pesant de cette chambre, une étrange sensation mélancolique mhabite, mélancolie de ces instants partagés dans la plus grande complicité que rien ni personne ne peut entraver tant elle est rare et unique !
Foutue noirceur dune détresse bien nostalgique !
Pour éloigner ce spleen naissant je commande un copieux petit déjeuner que je dévore avec lappétit dun ogre ou dune ogresse !
Vite douchée et relookée, jenfile cette légère robe à pois que jaffectionne particulièrement et décide instamment de partir à la découverte de cette ville qui mattend et que jai jusquà maintenant négligé. Je décide dun périple, via les klongs, ces canaux si particuliers de Bangkok, pour un moment de solitude bien légitime après les étreintes torrides que je viens de partager.
A la hâte je remet les clefs de ma chambre à la réception et menfuis comme poursuivie par je ne sais quel fantôme qui me hante. Je nentends même pas cet employé de lhôtel qui, dans mon sillage mappelle :
« Miss, Miss, please, message for you »
Il me rattrape in extremis et me remet un bout de papier griffonné :
« Je suis passé, tu nétais pas la, je tattends à lhôtel « loriental », jai réservé une suite pour toi et moi, je tattendrais dans les jardins de lhôtel, ce soir à 20 heures, Kys »
Pas de signature, le doute mhabite, il ne peut sagir que dArnaud qui me rappelle comme il me lavait promis.
Mais bien décidée à moctroyer une détente solitaire, je chiffonne cette étrange invitation et me dirige sans hésitation vers lembarcadère pour découvrir lambiance thaïlandaise dont on ma tellement vanté les mérites !
Mais certaines pensées glacent ma raison !
je fais silence...
Rédigé par : erogene | 09 mars 2006 à 15:12
Ton silence se fait murmure de desirs inavoués
Rédigé par : mysterieuse | 11 mars 2006 à 18:43